L'Alaska Volcano Observatory a élevé les niveaux d'alerte pour le stratovolcan Cleveland d'un cran (orange pour l'aviation, en particulier), suite à la détection de signaux thermiques au sommet. La précédente fois où le niveau d'alerte avait été élevé était mi-janvier 2019, puis les niveaux avaient été réévalués à la baisse courant février 2019.
Au cours de cette période les signaux thermiques relativement importants ont été détectés, suggérant la mise en place d'un nouveau dôme de lave dans le cratère sommital. Ce qui est étrange c'est que d'autre signaux thermiques ont été détectés régulièrement ensuite entre avril et novembre 2019, sans pour autant que les niveaux d'alerte soient revus à la hausse.Les signaux thermiques actuels semblent s'inscrire dans une succession débutée courant avril et ne sont ni plus forts ni plus faibles. Image : MIROVA |
Il faut dire qu'il semble qu'à part ces signaux, rien de particulier n'a été détecté par les quelques instruments de surveillance qui sont installés à proximité. Il faut aussi préciser que les volcanologues de l'AVO soupçonnent le signal thermique d'être produit par une effusion (coulée) ou peut-être par la mise en place d'un nouveau dôme, mais pour l'heure rien n'a pu être observé directement (ou pas).
Le signal thermique produit en ce moment est assez fort pour traverser une petite couche de nuages. Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
Je suppose donc que ce nouvel épisode est suffisamment significatif, comparé à d'autres plus tôt cette année, pour justifier la décision du changement de niveau d'alerte, car la crainte généralement avec l'activité qui perdure (avec une intensité très faible) depuis des années au Cleveland n'est pas tellement la mise en place d'une activité très intense qui dure dans le temps, mais plutôt de brèves (quelques minutes) phases explosives, qui génères un peu de cendres, susceptibles d'être facteur de risques pour l'aviation. L'isolement de l'édifice fait qu'il n'y a qu'une surveillance partielle, et même une petite activité peut être problématique dans un secteur où circulent fréquemment des avions.
La situation est donc suivie de près.
Sources : AVO/USGS; SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; MIROVA
Nyamulagira, République Démocratique du Congo, 3058 m
Lors du dernier post concernant ce système volcanique, on pouvait acter que l'éruption était toujours en cours et qu'il y avait au moins un évent actif dans le Pit Crater. Il reste difficile d'avoir plus de précisions sur ce qu'il se passe au sommet de l'édifice depuis lors, mais on peut déjà acter que l’éruption se poursuit.
L'image prise le 04 novembre dernier montre par contre que l'activité a vraisemblablement bien remplit le Pit Crater...peut-être même la terrasse nord qui, jusqu'à présent, n'avait pas été recouverte par l'activité. En comparant avec une image complètement dégagée, sur laquelle on distingue bien les structures (Pit Crater et terrasse), on peut voir que l'activité se localise, au moins en partie, sur la terrasse nord. Une coulée de lave en suit le contour, et ne semble pas avoir débordé sur le planché de la caldera....en tout cas pour le moment! Mais il faut évidemment attendre une prochaine image bien dégagée pour se rendre compte des modifications dues à l'éruption.
Bilan: l'éruption se poursuit et il semble que le (re)remplissage du Pit Crater aussi. Et il semble même qu'un débordement sur le plancher de la caldera soit envisageable à moyen terme (si pas de nouvelle purge et si l'éruption se poursuit, évidemment).
Source : SENTINEL 2 - ESA/Copernicus
Klyuchevskoy, Russie, 4835 m
Depuis le mois d'avril le système volcanique du Klyuchevskoy est le siège d'une instabilité chronique, qui se manifeste par des alternance de période plutôt calmes où un dégazage riche en eau se manifeste, et des phases marquées par des émissions de cendres. J'ai eu l'occasion de faire part de certaines de ces phases via twitter, car il ne m'a pas paru important d'en faire des posts depuis avril. La seule modification est la hausse, le 24 octobre, du niveau d'alerte aviation à l'orange.
Mais là tout à changé avec l'arrivée, au sommet, du magma au cours de la journée du 10 novembre probablement, visible dès la tombée de la nuit sur les différentes webcam du fait du très fort rayonnement infrarouge repéré par les capteurs des dites webcams.
L'activité éruptive brille en infrarouge sur la webcam. Image: KB-GS-RAS |
Par contre la seule chose que l'on puisse dire c'est qu'il s'agit d'une activité modérée. Vue la faible quantité de cendres, la persistance de l'activité (qui connait toutefois des variations de son intensité) et l'historique des éruptions de ce système volcanique, on peut tabler sur quelque chose proche d'un "strombolien intense" au sommet et il ne faudrait pas s'étonner de voir se former des coulées de lave. Ce n'est pas systématique mais c'est loin d'être rare : souvenez-vous de (ou faites connaissance avec, le cas échant) 2016 par exemple.
Pour l'instant, du moins, l'activité reste uniquement sommitale et l'alerte aviation est maintenue à l'orange.
Activité éruptive sommitale vue depuis l'espace, grâce aux infrarouges émis; Image : SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
Sources: KB-GS-RAS; SENTINEL2-ESA/Copernicus; KVERT
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