Et bien voilà, j'ai à peu près 10 jours par an de vacances en commun avec ma petite famille et il faut que ça tombe là, pendant que je me balade dans le Cantal (toujours magnifique mais le manque d'eau se fait vraiment sentir), là où les accès internet sont assez...limités.
Donc ce post sera court et je ne sais pas si il pourra y avoir des mises à jour avant ce week-end, moment de mon retour dans le monde un peu plus connecté.
C'est à 12h17 (heure locale) que le ciel de la petite île-volcan s'est trouvé de nouveau obscurcit par la mise en place d'un important panache de cendres, lui-même résultant d'un nouvelle phase paroxysmale, similaire à celle du 03 juillet dernier. Tout comme en juillet un écoulement pyroclastique a descendu la Sciara del Fuoco arrivant rapidement dans les eaux de la Méditerranéenne, et qu'on voit bien sur l'image ci-dessous, prise depuis Lipari.Le panache et l'écoulement pyroclastique, vus depuis Lipari. Image: Nello Musumeci |
Écoulement capturé par l'une des webcams de l'INGV bien entendu (qui a subit de très fortes chutes de cendres visiblement, au passage).
La phase paroxysmale vue par la webcam installée par l'INGV au point de vue à 400 m d'altitude, côté nord-est de la Sciara del Fuoco. Image: INGV |
Mais aussi par les personnes situées sur un bateau (de tourisme) à proximité de la Sciara del Fuoco au moment de l'entrée de l'écoulement en mer. Impressionnant (encore merci Kapitaine!!)
Depuis le paroxysme du 03 juillet l'activité au sommet reste élevée avec une activité explosive soutenue, sur plusieurs évents de la plate-forme cratèrique. Plusieurs épisodes de coulées de lave (éffusions) ont eu lieu depuis, le dernier ayant débuté le 27 juillet en cours de journée. A noter qu'au cours du mois d'août certaines phases d'effusion ont démarré vers 500-600m sous le rebord de la Plate-Forme cratèrique, significativement bas par rapport à la zone active, ce qui suggère une structure de l'édifice toujours assez fragile, permettant au magma de se frayer des chemins assez variés vers la surface, et donc pas que dans la zone sommitale. Cette effusion semble s'être atténue depuis le paroxysme.
Mise en place d'une nouvelle coulée de lave dans la SCi ara del Fuoco, vue depuis le sud (côté Ginostra) le 27 juillet. Image: LGS |
Le LGS décrit aussi une belle activité de "spaterring" (projections à faible hauteur de lambeaux de lave qui se soudent les uns au autres en tombant, formant un monticule appelé spatter-cone) au niveau du cône nord. C'est ce spatter qu'on peut voir sur ces images tournées fin juillet-début août depuis le point de vue à 400 m côté nord, en limite de zone autorisée d'accès.
L'activité exlosive paroxysmale se découpe, quand on regarde dans le détail, par une succession de 4 explosions distinctes, mais sui s'enchainent à un rythme très important: une première pétouille peu importante, puis 3 autres qui envoient en l'air tout le plancher de la plate-forme cratèrique. Carrément spectaculaire, comme le 03 juillet. Mais j'ai l'impresion qu'ici la seconde explosion a été un poil plus forte, ou en tout cas que les vitesses d'éjection des bombes et bloc ont été plus élevées. Caserait à confirmer.
Explosion n°1, la "pétouille". Image: Skyline |
Explosion n°2, le début du paroxysme à proprement parler. Image: Skyline |
Explosion n°3, quelques secondes après la n°2, le paroxysme continue. Image: Skyline |
Explosion n°4, quelques secondes après la n°3, le plancher de plate-forma cratèrique est éventré. Image: Skyline |
Comme pour le 3 juillet au cours de l'heure précédent le paroxysme, des effondrement, d'ampleur limitée, ont eu lieu sur la zone sommitale. 2tait-ce le signe que le sommet commençait à se déformer? Où ce type d’effondrement était-il assez fréquent depuis début juillet? C'est une question ouverte.
En tout cas, de nouveaux incendies ont été déclenchés au-dessus du village de San Vicenzo, en raison des impacts de bombes sur les pentes externes, toujours de quoi inquiéter les résidents et touristes sur place bien évidemment.
Quand à moi j'ai vraiment hâte de lire des articles scientifique sur cette séquence folle de plusieurs semaines d'activité éruptive intense, situation très peu fréquente au Stromboli. J'ai notamment hâte d'avoir des hypothèses concertant les causes. L'arrivée d'un magma neuf? C'est tout à fait possible mais j'aimerais savoir si ce n'est pas un poil puis complexe que ça.
Affaire à suivre!!!
Et désolé pour ce post un peu rapide, mais là j'ai explosé le forfait 4G de ma femme et je vais devoir arrêter!
Bonne fin de semaine tout le monde!
Sources: Skyline; INGV; LGS; Nello Musumeci; Kapitaine Krokette; Objectif Volcans;
Belle journée pour un volcan!
RépondreSupprimerQuestion d'un passionné pas scientifique qui a grimpé plusieurs fois le Stromboli.
On a l'impression que derrière la crête un des évents est une quasi fontaine de lave car les jets sont presque continus et indépendants des évents plus à l'est (fumée noire) ou plus au sud trés explosifs strombolien.
Comment différencier fontaine de lave et activités de Spaterring ?
Blog toujours fascinant merci
Bonjour Dzou! Désolé pour le délai de réponse: je suis à peine de retour et pas mal de choses du quotidien à gérer. Vous parlez de la vidéo tournée par Objectif Volcans?
SupprimerL'activité de spattering est plutôt une activité très faiblement explosive, où les fragments sont projetés à faible hauteur et dont la trajectoire est courte: il ya donc très peu de temps entre leur projectio net leur impact au sol; "très peu de temps" = "pas de le temps de vraiment se refroidir" = "encore mou en percutant le sol" = "les morceaux se soudent à chauds les uns aux autres".
L4activité de type fontaine de lave se caractérise en fait par un régime de dégazage dans lequel une colonne composée en majorité (en volume) de gaz et de fframgnets de lave est émise: la fontaine de lave est en réalité avant tout un jet de gaz, mais on vois évidemment avant tout les fragments projetés. La pression est grande, donc les fragments sont projetés plus hauts (plusieurs dizaines à centaines de mètres de hauteur, dans certains cas plus de 1000m) donc même si certains ce soudent au sol, ce n'est pas le cas de tous les fragments qui, par ailleurs, sont souvent plus vésiculés (plus de bulles) que dans les spatters. Par ailleurs le jet est continue pendant la phase dite "de fontaines". Mais attention: pendant une éruption, sur un évent donné, le régime peut passer d'un spattering à un régime de fontaine si il y a + de gaz qui arrive par exemple.
Je pense avoir donné les éléments principaux mais je ne sais pas si j'i été très clair.
Dites-moi.
Bonne journée! :)
CV
Salut Cv,
RépondreSupprimerBeau post en effet. Juste une remarque purement géographique : la première photo est prise depuis Panarea et non Lipari il me semble. On distingue en effet les îlots Basiluzzo et Lisca Bianca (de mémoire) sur la droite.
Belle journée
Salut Mr Map! Tu as tout à fait raison! J'ai rédigé le post à la va-vite et n'ai pas pris le temps de regarder le détail mais je crois que l'auteur de l'image situait à Lipari (mais je me demande si les éoliennes ne sont pas appelées "îles Lipari" non, y'a pas un truc comme ça dans le langage courant? Ca expliquerait le choix de l'auteur). Mais la prise de vue est bien de Panarea: je reconnais la tout le géographe qui bout en toi! Et merci de la correction, elle est importante pour bien visualiser la scène du coup.
Supprimer@+!
CV
Denada amigo !
SupprimerBien vu pour les différentes explosions qui composent ce paroxysme ! Elles ont clairement lieu à des endroits différents, grosso modo depuis le sud vers le nord. J'imagine que la surpression arrive à des moments différents selon les différentes zones d'explosions... Elles correspondraient ainsi à la réponse des différents conduits suite à un même événement interne. Qu'en penses-tu ?
RépondreSupprimerEst-ce bien des effondrements qui ont lieu avant le paroxysme ? Et pas un dégazage accru dans de nouveaux secteurs ? En tout cas, le Laboratorio Geofisica Sperimentale a décrit un dégazage importante les 24 heures avant le paroxysme, ainsi qu'une activité explosive très importante sur les évents nord avec des projections atteignant 200-250 m (contre 100-150 m avant) ! Nul doute que ce sont des précurseurs, tout comme les "effondrements"... Par contre, pas simple de les analyser comme tel si on est sur le terrain...
Merci à ta femme pour le forfait en tout cas, c'est pour la bonne cause ! ;) Et bonne fin de vacances !
Bonjour Ludovic!
SupprimerAvant le paroxysme ce sont clairement des petits éboulements mais sont-ils dus à des vibrations plus importantes, ou à une déformation du sol? Difficile à dire. Et oui: sur le terrain: impossible à analyser comme précurseur d'une explosion plus violente: n'importe qui aurait été surpris avant d'être écrasé par les bombes...
Le fait que les explosions s'enchainent pourrait être dû au fait que la partie centrale de la plate-forme, déstabilisée en premier, entraine une déstabilisation des autres conduits, une sorte de réaction en chaîne: c'est assez habituel lors des phases explosives intenses, au Stromboli comme ailleurs. Il est clair que l'organisation interne de la partie supérieure du système d'alimentation de Stromboli est d'une grande complexité (rien à envier à l'Etna, mais avec es dimensions plus réduites).
Oui: il y a certainement eu des précurseurs, mais reste à trouver la (les?) cause(s) de cette phase de plusieurs semaines d'activité très élevée. L'arrivée d'un magma neuf est l'idée qui arrive en premier, idée d'autant plus vraisemblable que le taux de SO2 libéré dans l’atmosphère au cours des derniers mois n'a cessé de croitre (vers 25-30 tonnes/jour en mars-avril pour finir à plus de 200 tonnes/jour depuis début août). J'aurais aimé avoir des infos sur le CO2 aussi...
Toutefois cela n'implique pas obligatoirement un lien parfaitement directe du genre "le magma neuf arrive et produit le paroxysme". Il n'est pas impossible (mais je manque d'arguments) que l'arrivée d'un magma neuf ait provoqué des modifications qui ont produit le paroxysme. Dit autrement, le magma neuf aurait pu sortir plus calmement, sous la forme d'une activité explosive accrue, soutenue, mais sans modifications profonde de la plate-forme, ce qui s'est produit à de nombreuses reprises par le passé. Non, là: deux phases paroxysmales coup sur coup: je soupçonne un rôle plus structurel, une fragilité qui a cédé et permis au magma neuf de sortir de manière paroxysmale plutôt que tranquille. Ce qui pose la question suivante: si la structure de l'édifice joue un rôle, cette fragilité peut-elle conduire à un troisième paroxysme si l'activité reste aussi élevée?
Y'a plus qu'à attendre et voir...
Quand au forfait de ma femme: je transpire en attendant la facture ! Car évidemment je vais la lui rembourser, y'a pas de raisons! :)
@+
CV
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