Manam, Papouasie Nouvelle-Guinée, 1807 m
Les signaux satellites indiquent tous qu'un nouveau pic d'activité s'est produit en ce début mars sur l'île volcan de Manam. Il s'agit du cinquième pic d'une série qui a débuté en août 2018 par un paroxysme très puissant et spectaculaire.
Toutefois ce pic là semble se distinguer de ces prédécesseurs. "Semble" car pour l'heure il n'y que des informations indirectes, satellites, et dont l'interprétaion doit être affinée et, au mieux, recoupée par des observations directes. Malheureusement pour le moment ma recherche d'image n'est parvenue à aucun résultat.
Quels sont ces signaux? Le premier d'entre eux est la mise en place progressive, depuis fin février, d'un signal thermique plus intense au sommet de l'édifice. Il faut préciser tout de suite que l'activité éruptive est permanente là-haut, mais la plupart du temps, elle reste modeste, probablement strombolienne (ce qui oit être confirmé/infirmé) vue le faible signal thermique émis en période normale. Mais cette émission de chaleur a donc commencé à grimper, ce que montre bien le MIROVA, et a atteint un pic le 02 mars.
En haut l'évolution de la puissance du rayonnement thermique sur un mois: le pic en cours est bien visible. En bas, la même chose mais sur un an: les 5 pics se voient bien. Image: MIROVA |
On peut dores et déjà noter que, pour le moment, ce dernier pic n'est pas le plus fort de la série.
L'autre donnée qui converge vers la survenue d'un pic d'activité est la série de bulletins publiés par le VAAC de Darwin, qui font état d'émissions de cendres le 01 mars, assez importantes pour justifier le passage de l'alerte aviation au rouge. Pour autant je n'ai pas réussit à trouver une image de ce panache de cendres, ce qui a tendance à me faire penser (allez savoir pourquoi) qu'il n'a pas été très important, en tout cas probablement bien moindre que ceux formés lors des paroxysmes précédents. Une image du satellite MODIS faite le 01 mars montre un panache un peu cendreux et, couplée avec les données du satellite SUOMI NPP, dont un capteur (VIIRS) détecte lui aussi les rayonnements thermiques, permet de confirmer que, ce jour-là, un signal thermique fort était présent.
Le 01 mars l'activité semblaient effectivement accrue sur l'"île de Manam. Image: MODIS/NASA |
L'extension de ces signaux thermiques m'a incité à penser qu'une nouvelle coulée de lave s'était mise en place sur l'île en ce début mars, mais en tentant de la trouver, je n'ai trouvé que son absence. Donc, en l'état, je dois considérer qu'il n'y a pas (encore?) eu de coulée de lave. Et la dispersion des signaux thermiques dans les données du VIIRS ne semble donc pas refléter une extension géographique, mais peut-être une dispersion due à l'atmosphère ou d'autres facteurs jouant sur la précision de la localisation des dits signaux.
Sur l'image prise le même jour par SENTINEL 2, même malgré quelques nuages perturbateurs, il est claire que le signal thermique est intense, mais entièrement localisé au sommet. Un panache important contenant peu de cendre est aussi émis au niveau du sommet. J'avoue ne pas parvenir à me faire une idée claire du dynamisme responsable de ce signal thermique intense: se pourrait-il qu'il y ait (ait eu?) un petit lac de lave (lac de magma), même temporaire, au sommet pendant ce pic?
Fort signal thermique au sommet, à la source du panache de gaz (beaucoup de "vapeur" d'eau visiblement). Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
Globalement, l'impression* donnée est que ce pic a été notablement moins intense que les précédents. Simon Carn, du Michigan Techn, a tout de même relevé, sur les donnée l'instrument TROPOMI, embarqué sur le satellite SENTINEL 5P, des quantités assez importantes de SO2. Elle prend la forme d'un panache, invisible à l'oeil nu, qui s’étirait encore le 03 mars sur environ 700 km vers l'est.
Panache de SO2 en provenance du Manam, le 03 mars. Image: SENTINEL 5P/TROPOMI - ESA/Copernicus, via Simon Carn/Michigan Tech |
* ce n'est qu'une impression et donc je m'en méfie
Sources: MIROAVA; VAAC de Darwin; SENTINEL 2 et 5P /ESA-Copernicus; MODIS/NASA; Simon Carn/Michigan Tech
Kadovar, Papouasie Nouvelle-Guinée, 365 m (mis à jour)
Pour reconnecter d'abord avec le fil de l'histoire, un point rapide. Début 2018 la première éruption historique sur cette île débute. L'activité dure quelques semaines, produit un dôme de lave sur la côte est, puis diminue en intensité et fin août-début septembre 2018, le calme semble revenu. Courant octobre 2018 l'activité s'intensifie à nouveau, mais ne se déroule que sur la partie sommitale de l'île, le nouveau dôme produit en début d'éruption n'étant plus le siège d'aucune activité. Des détails sont disponibles sur mon post du 13 octobre 2018.
Depuis lors je ne suis pas revenu sur cette situation, non pas qu'elle n'est pas interessante (quelle éruption ne l'est pas?) mais parce que les sources de données sont rares et donc, finalement, rédiger un post pour toujours raconter la même chose...n'est pas très intéressant, ni à lire, ni à écrire je suppose. Comme d'habitude, les images satellites peuvent donner quelques informations, mais la (relativement) faible résolution de la plupart des images disponibles sur le web, les petites dimensions de l'île, la présence de nuages quotidiens (climat équatorial), le panache de gaz produit par l'éruption..tout ça concourt à ne pas avoir beaucoup de détails.
Quand même, les quelques images satellites exploitables prisent depuis octobre dernier montrent toutes que l'activité éruptive s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui. Il semble clair par ailleurs que cette activité reste modeste globalement et faiblement explosive: des panaches de cendres continuent parfois d'être détectés, distingués sur les images MODIS par exemple ou rapportés par des bulletins du VAAC de Darwin (le dernier le 21 février me semble-t-il).
Un peu de cendres, à ce qu'il semble, dans certains panaches. Image: MODIS/NASA |
Encore que...une question se pose finalement: des émissions de cendres, ok. Mais sont-elle forcément liées à des explosions?
Un détail déjà: l'évent actif depuis octobre n'est pas un des évents principaux de la phase janvier-août 2018. L'évent actuellement actif se trouve en effet juste sous l'évent sommital de la première phase, et sa position pourrait correspondre à un autre évent ouvert pendant la première phase, et d'où s'échappaient parfois des cendres.
Mais une fois que cela est dit, quoi d'autre? Les images satellites, toujours elles, montrent que depuis la mi-novembre ou la fin novembre 2018, l'évent principal, émetteur d'un signal thermique assez fort, est accompagné parfois d'autre signaux thermiques, généralement moins forts, et toujours sur le versant est de l'île.
Ce phénomène est particulièrement visible sur l'image prise le 01 mars, mais j'ai eu d'abord un sentiment de perplexité quant à son interprétation
En cherchant un peu on constate vite que cette zone à haute température n'est pas présente tout le temps et sa morphologie change. Par ailleurs on peut noter qu'elle se compose de parties plus chaudes, ce qui dessine une série de "tâches" colorées en rouge sur l'image. Cela ne fait donc pas penser à une coulée de lave, dont le signal n'est pas aussi hétérogène généralement, et qui produit un signal thermique fort près de la source (roche ne fusion au contact direct de l'atmosphère) qui s'affaiblit en s'éloignant de la source (formation d'une croûte solidifiée et isolante en surface au cours de l'écoulement).
L'autre possibilité pour expliquer cet ensemble de "tâches chaudes" est la présence d'un dépôt d'avalanche de blocs: certains sont assez gros et chauds, d'autres plus petits et plus vite froids...ça peut coller.
Mais pour produire une avalanche, il faut un objet qui s'effrite, soit une coulée soit un dôme.
La coulée? Peu probable comme on la vu.
Un dôme? Ben pourquoi pas mais comment prouver qu'il existe, alors qu'on ne voit rien qui y ressemble sur les images satellites. Mais l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence comme on dit, alors avant de jeter le dôme aux toilettes, il faut voir si des infos existent.
Et pour être clair, je n'ai pour l'heure aucune preuve irréfutable de la présence d'un nouveau dôme de lave sur Kadovar. Toutefois j'aimerais partager avec vous ce qui me fait penser que c'est possible, envisageable, et je me risque même au "probable".
Et là je remercie Shérine France qui, assez régulièrement, trouve des images sur les réseaux sociaux sur lesquels je ne suis pas (facebook en l'occurence) et qui les partagent.
Car deux images qu'elle a faites passer, l'une à priori faite en mai 2018, l'autre à priori faite en novembre 2018, pourraient indiquer la présence d'une telle masse de lave près du sommet du Kadovar.
Souci, ces deux images montrent de nombreuses différences: ambiance lumineuse, contrastes, dimensions, cadrage etc. Mais elles ont toutes les deux été prisent à peu près du même endroit: depuis le sud-est en mai 2018, depuis l'est-sud-est en novembre. Et on peut donc tenter une comparaison, même approximative, de ces deux images.
Voilà ce que ça donne, une fois qu'elles ont été recadrées pour avoir des dimensions similaires et montrer la même zone, et après avoir légèrement travaillé les niveaux de l'image de novembre pour éclaircir l'île, qui est en contrejour. Voyez-vous ce que je voie?
Ce phénomène est particulièrement visible sur l'image prise le 01 mars, mais j'ai eu d'abord un sentiment de perplexité quant à son interprétation
Une source émettre d'infrarouge assez difficile à comprendre au premier abord. Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
En cherchant un peu on constate vite que cette zone à haute température n'est pas présente tout le temps et sa morphologie change. Par ailleurs on peut noter qu'elle se compose de parties plus chaudes, ce qui dessine une série de "tâches" colorées en rouge sur l'image. Cela ne fait donc pas penser à une coulée de lave, dont le signal n'est pas aussi hétérogène généralement, et qui produit un signal thermique fort près de la source (roche ne fusion au contact direct de l'atmosphère) qui s'affaiblit en s'éloignant de la source (formation d'une croûte solidifiée et isolante en surface au cours de l'écoulement).
L'autre possibilité pour expliquer cet ensemble de "tâches chaudes" est la présence d'un dépôt d'avalanche de blocs: certains sont assez gros et chauds, d'autres plus petits et plus vite froids...ça peut coller.
Mais pour produire une avalanche, il faut un objet qui s'effrite, soit une coulée soit un dôme.
La coulée? Peu probable comme on la vu.
Un dôme? Ben pourquoi pas mais comment prouver qu'il existe, alors qu'on ne voit rien qui y ressemble sur les images satellites. Mais l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence comme on dit, alors avant de jeter le dôme aux toilettes, il faut voir si des infos existent.
Et pour être clair, je n'ai pour l'heure aucune preuve irréfutable de la présence d'un nouveau dôme de lave sur Kadovar. Toutefois j'aimerais partager avec vous ce qui me fait penser que c'est possible, envisageable, et je me risque même au "probable".
Et là je remercie Shérine France qui, assez régulièrement, trouve des images sur les réseaux sociaux sur lesquels je ne suis pas (facebook en l'occurence) et qui les partagent.
Car deux images qu'elle a faites passer, l'une à priori faite en mai 2018, l'autre à priori faite en novembre 2018, pourraient indiquer la présence d'une telle masse de lave près du sommet du Kadovar.
Souci, ces deux images montrent de nombreuses différences: ambiance lumineuse, contrastes, dimensions, cadrage etc. Mais elles ont toutes les deux été prisent à peu près du même endroit: depuis le sud-est en mai 2018, depuis l'est-sud-est en novembre. Et on peut donc tenter une comparaison, même approximative, de ces deux images.
Voilà ce que ça donne, une fois qu'elles ont été recadrées pour avoir des dimensions similaires et montrer la même zone, et après avoir légèrement travaillé les niveaux de l'image de novembre pour éclaircir l'île, qui est en contrejour. Voyez-vous ce que je voie?
Le sommet semble avoir changé de morphologie. Et on a bien l'impression assez forte qu'une masse de lave arrondie (un dôme quoi) occupe le sommet. Le problème c'est que les deux images ne peuvent pas être strictement comparées, les angles de prise de vue n'étant pas les mêmes. Alors vrai dôme ou impression liée à la morphologie du sommet vue sous deux angles?
La présence du dôme expliquerait les signaux thermique relevés sur SENTINEL 2, mais j'aimerais avoir une image claire, nette, précise pour confirmer (ou pour infirmer, l'un ne vas pas sans l'autre). Par ailleurs la croissance d'un autre dôme ne serait pas illogique: on sait que le magma qui a fait éruption en janvier-août était à haute viscosité, et la morphologie sommitale de l'île avant éruption était déjà dominée par un dôme plus ancien. Visiblement, les dômes sont monnaie courante lors des éruptions récentes à cet endroit.
SI confirmation il y a, alors ce dôme a entamé sa croissance entre octobre et novembre 2018 et les avalanches semblent avoir pris de l'ampleur dès fin novembre 2018, d'après ce que suggère une image SENTINEL 2 prise le 26 de ce mois. Du coup je remet l'image du 01 mars mais avec une interprétation possible.
Enfin, en recherchant des infos sur Kadovar pour la rédaction de ce post, je suis tombé sur l'idée que le signal thermique, plus étendu qu'habituellement, visible sur l'image du 01 mars serait le signe que l'activité devenait à nouveau plus intense.
Je pense que ce n'est pas le cas, puisque rien ne l'indique: pas plus de cendres qu'avant, signal thermique certes étendu, mais pas plus intense depuis octobre 2018 et la reprise d'activité. Par contre il est tout à fait possible que:
- des fragments assez volumineux du dôme se décrochent et forment un dépôt chaud et étendu (ce qu'on voit sur l'image satellite du 01 mars plus haut).
- que ces décrochements soient, au moins en partie, la source des panaches de cendres. Ces dernières ne sont donc pas forcément liée à une activité explosive: au moins une partie des cendres résulterait de la formation du dôme (activité dite "extrusive") et de son instabilité.
Une situation assez similaire sur le principe à celle en cours au Merapi, pour faire un raccourci.
Affaire à suivre, donc.
Mise à jour, 18h08
Shérine France a fait passer aujourd'hui un lien vers de nouvelles images prisent début février lors d'une croise de Coral Expeditions: la présence d'un "nouveau" (présent quand même depuis novembre!) dôme se confirme plus que sérieusement. Dimensions approximatives : 80-100m de diamètre à la base; 50-80 m de hauteur.
Sources: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; MODIS/NASA; Tico Liu & Philip Stern, via Shérine France
La présence du dôme expliquerait les signaux thermique relevés sur SENTINEL 2, mais j'aimerais avoir une image claire, nette, précise pour confirmer (ou pour infirmer, l'un ne vas pas sans l'autre). Par ailleurs la croissance d'un autre dôme ne serait pas illogique: on sait que le magma qui a fait éruption en janvier-août était à haute viscosité, et la morphologie sommitale de l'île avant éruption était déjà dominée par un dôme plus ancien. Visiblement, les dômes sont monnaie courante lors des éruptions récentes à cet endroit.
SI confirmation il y a, alors ce dôme a entamé sa croissance entre octobre et novembre 2018 et les avalanches semblent avoir pris de l'ampleur dès fin novembre 2018, d'après ce que suggère une image SENTINEL 2 prise le 26 de ce mois. Du coup je remet l'image du 01 mars mais avec une interprétation possible.
Une source émettre d'infrarouge: un dôme de lave avec une avalanche de bloc associée? Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
Enfin, en recherchant des infos sur Kadovar pour la rédaction de ce post, je suis tombé sur l'idée que le signal thermique, plus étendu qu'habituellement, visible sur l'image du 01 mars serait le signe que l'activité devenait à nouveau plus intense.
Je pense que ce n'est pas le cas, puisque rien ne l'indique: pas plus de cendres qu'avant, signal thermique certes étendu, mais pas plus intense depuis octobre 2018 et la reprise d'activité. Par contre il est tout à fait possible que:
- des fragments assez volumineux du dôme se décrochent et forment un dépôt chaud et étendu (ce qu'on voit sur l'image satellite du 01 mars plus haut).
- que ces décrochements soient, au moins en partie, la source des panaches de cendres. Ces dernières ne sont donc pas forcément liée à une activité explosive: au moins une partie des cendres résulterait de la formation du dôme (activité dite "extrusive") et de son instabilité.
Une situation assez similaire sur le principe à celle en cours au Merapi, pour faire un raccourci.
Affaire à suivre, donc.
Mise à jour, 18h08
Shérine France a fait passer aujourd'hui un lien vers de nouvelles images prisent début février lors d'une croise de Coral Expeditions: la présence d'un "nouveau" (présent quand même depuis novembre!) dôme se confirme plus que sérieusement. Dimensions approximatives : 80-100m de diamètre à la base; 50-80 m de hauteur.
Le dôme de lave au sommet de l'île-volcan Kadovar. Image: Coral Expedition; via Sherine France |
Sources: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; MODIS/NASA; Tico Liu & Philip Stern, via Shérine France
Bonsoir,
RépondreSupprimerEn regardant bien la photo, on ne peut pas dire que les croisieristes soient tous des passionnés de volcans
Bonjour. On peut même dire qu'ils n'ont pas la moindre petite idée de ce qui est à côté d'eux :)
SupprimerCV
Effectivement ils n'ont pas l'air de se rendre compte de ce qu'ils ont sous leur nez... :(
SupprimerBonsoir CV, j'étais "ailleurs" ces jours-ci, en fait en Irlande...nous dirons, pour les orgues basaltiques, à défaut d'autre chose Rugbistique, mais je voudrais vous poser une question sur le lieu où la photo a été prise: si un écoulement pyroclastique s'était produit à ce moment là, aurait-il posé de gros problèmes à ces touristes; comme ce fut le cas en Martinique en 1902?, surtout, la masse du nouveau lobe peut-elle engendrer le même résultat? Merci pour tout ce que vous nous proposez, elle est Belle notre Terre.
RépondreSupprimerBonjour Ben07. Désolé du temps de réponse, semaine chargée (et il yen aura beaucoup d'autres donc j'ai un temps de réponse un peu allongé :) ). Votre question appèle une réponse ne deux temps:
Supprimer- "comme ce fut le cas en Martinique en 1902":Non, la situation n'est pas la même car en 1902 le magma visqueux était riche en gaz et lorsque le dôme s'est décroché, la surpression a été libérée violemment, générant un écoulement pyroclastique latéral rapide, très mobile, qui couvert un grande surface et une grande distance en peu de temps. Ici le magma semble plutôt pauvre en gaz (peu d'activité explosive) donc si une portion du dôme se décroche, l'écoulement pyroclastique sera moins mobile.
- "si l'écoulement pyroclastique se produit au moment de la photo": je pense qu'il y aurait eu plus de peur que de mal car le bateau n'est pas dans l'axe des effondrements (qui se font vers l'est à priori) donc des écoulements (si il yen a). Mais 15 minutes plus tard, lorsque le bateau est dans l'axe... possible qu'un écoulement puisse l'atteindre, il est pas si loin de la côte et les écoulements peuvent avancer sur l'eau pendant un cours moment. Tout dépend de la dynamique de l'écoulement, de sa fluidité, la température, le ratio quantité de gaz/quantité de cendres et blocs, le volume de dôme qui se décroche etc.. Difficile de savoir à l'avance mais je pense que si je suis à bord du bateau j'explique la situation au capitaine et lui demande de réévaluer sa trajectoire... au cas où.
Bonne journée !:)
CV