Phase paroxysmale sur le Manam

Depuis plusieurs jours déjà les signaux indiquent que l'activité éruptive, permanente ou quasi-permanente sur l'édifice, était en nette hausse. Le signe le plus important est la très nette hausse du nombre et de l'intensité des signaux thermiques produits à son sommet.

Cela est parfaitement clair sur les données du MIROVA qui semblent indiquer que le pic a débuté aux alentours du 13 août. La date précise est difficile à déterminer du fait que les signaux thermiques sont fréquemment absorbés par les masses nuageuses importantes qui se développent au-dessus de la Papouasie Nouvelle-Guinée.

Le pic d'émission infrarouge entamé vers la mai-août, détecté par le MODIS. Image: MIROVA

Les images satellites LANDSAT 8 ou SENTINEL 2 notamment, permettent de constater que l'activité se répartit toujours sur 2 évents, situation déjà constatée en  2016, mais qui était déjà là en 2013 (et qui remonte donc probablement à avant).

Cette activité accrue a donc débouché le 25 août vers 06h00 du matin (heure locale) a une phase paroxysmale qui, d'après les premier éléments, semble être similaire (au moins en intensité) à celle de 2015.

Un panache de cendres important s'est développé dans l'atmosphère, emporté vers le sud-ouest par le vent. Le VAAC de Darwin a estimé son altitude maximale atteinte à environ 15 km, ce qui est un peu moins qu'en 2015 (estimation à 20 km à l'époque) mais qui est déjà énorme.

La grosse tâche verte qui se développe au centre du gif est le panache de cendres et de gaz produit par le paroxysme. Images: Himwari8

Les informations rapportées par la presse indiquent qu'environ 2000 personnes auraient quitté (ou tenté de quitter) l'île au moment du paroxysme, et que les chutes de cendres étaient si denses qu'il faisait nuit en plein jour, obligeant les personnes à se déplacer avec des lampes.

Une image circule, montrant ce qui ressemble à une fontaine de lave à la source du panache, mais est-ce réellement une fontaine similaire à celles que l'on peut voir à Hawaï ou au Piton de la Fournaise, ou même sur l'Etna? Probablement pas, mais il s'agit plus probablement d'un jet de gaz et de magma pulvérisé mélangés et à très haute température.

Un jet de cendres et de gaz à très haute température est à l'origine du panache. Image: Sean Richards, via la presse

Certaines information parlent aussi de coulée de lave mais là, sans image il est difficile de dire si y a bien eu effusion: il faudra attendre un peu pour y voir clair de ce côté-là.

L'éruption n'a pas fait de victime à priori (attendons un peu au cas où) ni vraiment de dégâts même si des villages semblent avoir été particulièrement affectés par les chutes de cendres.

Situation qui s'est calmée rapidement mais qui reste à suivre, bien entendu.

Sources: MIROVA; Presse Papoue; Himawari 8; VAAC de Darwin