L'activité du volcan Agung moins intense

L'activité se poursuit sur l'Agung mais elle a perdu en intensité depuis le précédent post. On peut constater que le trémor n'est pas stable dans le temps: parfois faible, parfois très intense, jusqu'à saturer les sismomètres. Cela pourrait être en lien avec des phases d'émissions de cendres plus intenses mais il est difficile d'être sûr, car les conditions météorologiques sont souvent défavorables à l'observation.

La sismicité globale reste faible, très largement en-deça du pic qu'elle a connu en septembre-octobre.

Les émissions de cendres ont baissé progressivement depuis hier jusqu'à cesser presque complètement aujourd'hui. Les conditions actuelles sont visiblement favorables à la réouverture de l'aéroport de Denpasar. La fermeture temporaire de celui de Lombok, à Mataram, à de nouveau  été décidée, car des cendres se baladent encore dans l'atmosphère mais la décision pourrait changer.

Le fait que le panache soit nettement moins alimenté mais qu'une incandescence forte reste présente semble plutôt bon signe: cela est plus cohérent avec un conduit plutôt ouvert et que les magma n'est pas vraiment bloqué et peut continuer de sortir. Attention toutefois: il n'est pas facile d'anticiper comment le reste du magma va réagir à cette phase éruptive de quelques jours.

Le panache éruptif ce matin, bien lus tranquille. Image: PVMBG

La grande question reste toutefois: qu'y a-t-il concrètement au fond du cratère? Des idées intéressantes, avec lesquelles je suis plutôt d'accord d'ailleurs, ont été émises dans les commentaires du post précédent (merci aux auteurs :) ). Maintenant reste à avoir une image plus qu'une idée pour lever le voile (et la petite frustration de pas savoir, aussi). Car un signal thermique, dont la source est forcément la même que celle de l'incandescence visible sur les images (photos, webcam etc) est toujours présent ce soir. Cette incandescence parait moins intense mais peut-être est-ce simplement parce que, le panache n'étant plus là, elle est moins diffusée.

Cette baisse d'activité arrive au moment où la décision a été prise d’évacuer entre 90 000 et 100 000 personnes situées dans les zones les plus exposées aux différents aléas potentiels (coulées de boue, écoulements pyroclastiques, trop fortes chutes de cendres etc). Hier soir plus de 43 000 personnes avaient dores et déjà réparties dans 22 centres d'accueil, des personnes ayant même quitté Bali pour rejoindre Lombok.

Le BNPB déplore que, localement, des personnes refusent d'évacuer, soit par méconnaissance des phénomènes et des risques associés, soit pour des raisons mystiques. L'organise constatait par contre dès le début de l'activité éruptive que, globalement, la réaction de la population était plutôt bonne, indiquant une tendance vers une compréhension de la situation.

Sources: PVMBG; BNPB