L'activité de celui qui est décrit comme l'un des volcans historiquement les plus actifs du Pérou se maintient un peu sur le même rythme que la semaine dernière. Chaque jour ou presque on peut voir se former au moins un gros panache de cendres, résultat d'une activité explosive très peu fréquente mais relativement puissante, suivie de plusieurs heures d'émission de cendres.
Les principaux panaches de cendres de cette semaine (sans compter ceux qui se sont éventuellement formé de nuit). Images: IGP |
Ces cendres continuent de causer d'important problèmes à proximité du volcan. Le journal Diario
Correo rapporte ainsi que les habitants des villages de Santa Rosa de Phara et San Carlos de Tite, bourgades situées dans les zones les plus affectées par les chutes de cendres, ont été obligées de quitter la zone vendredi pour des endroits plus sûrs. Outres les personnes, ce sont aussi les troupeaux d'Alpaga qui sont déplacés car le moment est critique: les mises bas semblent avoir commencé et ces animaux constituent une ressource économique importante sur l'altiplano péruvien. Ces mêmes chutes de cendres ont provoqué la décision de déclarer l'état d'urgence dans le district de Sanchèz Cerro, du côté d''Arequipa, à une cinquantaine de km à l'ouest.
Correo rapporte ainsi que les habitants des villages de Santa Rosa de Phara et San Carlos de Tite, bourgades situées dans les zones les plus affectées par les chutes de cendres, ont été obligées de quitter la zone vendredi pour des endroits plus sûrs. Outres les personnes, ce sont aussi les troupeaux d'Alpaga qui sont déplacés car le moment est critique: les mises bas semblent avoir commencé et ces animaux constituent une ressource économique importante sur l'altiplano péruvien. Ces mêmes chutes de cendres ont provoqué la décision de déclarer l'état d'urgence dans le district de Sanchèz Cerro, du côté d''Arequipa, à une cinquantaine de km à l'ouest.
Sources: IGP; INGEMMET; El Diario Correo
Chaparrastique (San Miguel), San Salvador, 2130m
L'activité semble avoir un peu évolué ces deux derniers jours. Les derniers bulletins du SNET indiquent que la sismicité reste élevée mais décrient, en plus, un dégazage "pulsant", qui alterne phase de dégazage tranquille et phase plus brusques et intense. Certains des pulses (phase intense) sont décrit de couleur grise sombre, ce qui indique la présence de cendres. Cependant rien n'indique que ces cendres soit constituées de lave "fraîche" (juvénile) et il ne pourrait s'agir que des cendres déposées le 29 décembre dernier et remobilisées par de brusques et puissantes émissions de gaz au fond du cratère. Seule l'analyse pourrait permettre d'avoir une idée claire sur ce point*. En tout cas les évacuation des zones à risques ont débuté et les autorité ont même produit un belle carte de risques, axée sur le phénomènes qui génère le plus de crainte et a déclenché les évacuations préventives: les coulées de boue.
Localisation des zones à haut risque pour le phénomène (aléa) du lahar (coulée de boue volcanique). Image: La Prensa Grafica, d'après les données de la protection civile Salvadorienne. |
*: qui est important car si les cendres sont faites de lave juvénile, c'est que le volcan est entré dans un phase éruptive. Pour le moment rien ne semble indiquer que ça soit le cas, donc il s'agit plus vraisemblablement de cendres "anciennes" (décembre 2013)
Sources: SNET/MARN; La Prense Grafica
Etna, Italie, 3330m
L'activité sur l'Etna s'est bien apaisée depuis le précédent post la concernant. Les dernières lueurs stromboliennes semblent s'être éteintes, peut-être dans la nuit du 16 au 17 mai *. Le trémor, de son côté, est en lente baisse et a cessé son "yoyo" (Banded Tremor).
Evolution du trémor tout au long de la semaine. Image: INGV |
La dernière lueur incandescente que j'ai pu repérer sur les images des webcams, dans la nuit du 16 mai. Image: Radiostudio7. |
Sources: INGV; Radiostudio7
L'éruption se poursuit sur l'île-volcan et semble même avoir repris de la vigueur. Un survol a en effet été effectué aujourd'hui, permettant de constater que l'éruption se déroule à nouveau sur deux cônes accolés qui se trouvent au milieu de l'île. Le plus étonnant c'est que l'un des cônes produit une activité strombolienne classique, avec projection de lave incandescente sous forme de bombes, tandis que son voisin immédiat produit des salves de gaz blanc-sale (présence de très peu de cendres): c'est une activité phréatique, le gaz étant de la vapeur d'eau sous pression. Le panache produit par cette double activité, phréatique d'un côté, magmatique de l'autre*, est bien visible sur les images MODIS et on le voit s'étirer sur une distance d'environ 85 km vers le sud-ouest sur celle prise ce matin par le module TERRA.
Ce duo de cratères actif, avec deux dynamismes différents, se voit bien dans la vidéo ci-dessous entre les 33 et 43ème secondes. Cette même vidéo permet de constater qu'en plus de l'activité explosive sur les "cônes siamois", la lave continue de s'échapper en formant des coulées qui agrandissent toujours l'île. Si la lave n'est pas directement visible de jour**, elle se manifeste sur les côtes par des volutes de vapeur blanche dues au contact entre l'eau et la lave. Ces volutes disparaissent en effet assez rapidement après qu'une coulée ait cessé de fonctionner: leur présence est donc la marque d'une coulée active. Vous pouvez en voir dès la 44ème seconde de la vidéo, à titre d'exemple.
Le panache du volcan Nishino-Shima sur l'image prise par le MODIS ce matin. Image: MODIS/NASA |
Ce duo de cratères actif, avec deux dynamismes différents, se voit bien dans la vidéo ci-dessous entre les 33 et 43ème secondes. Cette même vidéo permet de constater qu'en plus de l'activité explosive sur les "cônes siamois", la lave continue de s'échapper en formant des coulées qui agrandissent toujours l'île. Si la lave n'est pas directement visible de jour**, elle se manifeste sur les côtes par des volutes de vapeur blanche dues au contact entre l'eau et la lave. Ces volutes disparaissent en effet assez rapidement après qu'une coulée ait cessé de fonctionner: leur présence est donc la marque d'une coulée active. Vous pouvez en voir dès la 44ème seconde de la vidéo, à titre d'exemple.
*ce qui est sensiblement différent du phréatomagmatisme qui consiste en une activité éruptive où c'est le contact entre magma et eau qui produit l'activité, le panache étant constitué du mélange entre la vapeur et les cendres. Ici les deux composantes sont séparées.
** car l'incandescence d'une lave est une lueur bien trop faible comparée à celle du jour
Sources: MODIS/NASA; Revirasu
Ahyi, Archipel des Mariannes, -137 m
Le dernier rapport mis en ligne par l'USGS, en date du 16 mai, indique que des mesures ont été effectuées par un navire de la NOAA dans la colonne d'eau qui se trouve au-dessus du volcan: aucun signe particulier d'activité volcanique n'y a été détecté (composition chimique anormale de l'eau par exemple). Il est ainsi confirmé ce qui était déjà soupçonné depuis l'apparition des signaux sismiques et acoustiques, à savoir que l'éruption qui s'est vraisemblablement déroulée n'était pas sommitale, mais soit latérale (donc en eaux profondes) soit issue d'un autre volcan sous-marin proche de l'Ahyi.
Justement, côté signaux indirectes (séismes et signaux acoustiques sous-marins), la situation s'est franchement calmée et l'USGS indique que l'éruption est probablement soit en pause soit à l'arrêt complet.
Le relief du volcan Ayhi. |
Source: USGS
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