L'activité sur le Fuego s'est intensifiée pendant la journée d'hier. Le tracé du sismogramme montre en effet depuis la nuit du 14 au 15 mai un tendance à la hausse, qui s'est franchement accentuée dans la nuit du 15 au 16 mai. Actuellement le trémor reste un peu au-dessus de la normale.
Evolution de la sismicité entre les 14 et 17 mai. On voit bien que le signal sismique s'accentue, avec une phase assez intense le 16 mai (4ème sismogramme en partant de la gauche). Images: INSIVUMEH |
Mais ce n'est pas avec la seule lecture, partielle qui plus est, d'un sismogramme que j'aurais décidé de
vous parler du Fuego.
vous parler du Fuego.
Les journées où a été enregistré ce signal sismique ont malheureusement été particulièrement nuageuses, et la webcam n'a même pas transmis d'image de toute la journée du 16 mai: l'activité éruptive associée à ce signal ne peut donc pas être clairement décrite. Cependant la couverture nuageuse a finit par se lever cette nuit et montre clairement que l'activité éruptive reste importante.
Habituellement, même dans les phase d'activité stromboliennes un peu importantes, les images de la webcam installée par l'INSIVUMEH et le Michigan Tech Institut montrent des explosions discontinues et, entre chacune, soit une absence d'incandescence, soit une incandescence faible, comme sur les images prises le 15 mai, ci-dessous.
Activité strombolienne sur le volcan Fuego le 15 mai 2014. Image: INSIVUMEH/Michigan Tech/USAID |
Or toutes les images prises cette nuit depuis que les nuages se sont dissipés montrent une incandescence intense et continue au sommet de l'édifice. Il ne semble pas y avoir de projections associées à cette incandescence. Du moins, s'il y en a, elles ne s'élèvent pas assez haut pour que les blocs sortent de l'auréole incandescente et deviennent visibles. Conclusion: si activité explosive (donc projections) il y a, elle est actuellement d'une faible intensité.
Mais le plus important sur ces images, c'est la présence d'une coulée sur le versant sud-ouest. Elle se détache bien sur la silhouette du stratovolcan ce qui permet une estimation de sa longueur: de l'ordre de 300m. Elle semble actuellement relativement bien alimentée puisque de nombreux blocs incandescents se détachent fréquemment de son front et roulent dans la pente, dans l'axe du village de Panimaché (où se trouve la webcam).
La coulée de lave du volcan Fuego qui se met en place actuellement. Image. INSIVUMEH/Michigan Tech/USAID |
Malgré tout, les dernières informations transmises par le CONRED indiquent que l'activité en cours reste dans la limite du normal pour ce volcan.
Sources: INSIVUMEH; CONRED; webcam INSIVUMEH/Michigan Tech/USAID
Sakurajima, Japon, 1117 m
L'activité du volcan reste peu importante depuis le début d'année. La fréquence tout comme l'intensité des explosions reste généralement très modeste et, la plupart du temps, les images de la webcam ne montrent que le dégazage émis au niveau du cratère actif.
Cependant l'activité connait parfois, sur un court laps de temps, une intensification. Ce fut le cas entre les 10 et 12 mai, journées marquées par une série d'explosions vulcaniennes relativement intenses, quoi que d'une ampleur assez classique pour le Sakurajima. C'est surtout le 10 mai et la nuit suivante que l'activité s'est déroulée, produisant une série de 11 explosions, plus des phases d'émissions de cendres de plusieurs heures.
Écrit comme ça, on pourrait imaginer que ce fut une crise importante, mais il n'en fut rien. Seule la première explosion, le 10 mai à 13h09 (heure locale) a produit un panache de cendres qui a atteint une altitude a été estimée à 5500 m par le VAAC de Tokyo, suivi de deux autres à 16h16 et 16h34, dont les altitudes n'ont pas dépassé les 3900m, peuvent être décrites comme relativement importantes.
Les trois explosions les plus importantes de la journée du 10 mai. Joli mais loin des paroxysmes que peut produire le volcan, comme ce fut le cas en août 2013 par exemple. Images: webcam Tarumizu/MBC |
A regarder l'enchaînement des explosions, l'activité n'a en fait pas cessé de décroitre à partir de la première explosion, qui apparait alors comme celle qui a simplement débouché les conduits. Le volcan semble en effet se mettre régulièrement en pression sous l'effet du dégazage tranquille de la colonne magmatique mis en place lors de la dernière phase d'alimentation en magma. Tant que la pression reste inférieure à la résistance du bouchon que constitue le sommet de la colonne magmatique figée, seul du gaz est émis. Lorsque la pression surpasse la résistance mécanique du bouchon, il saute et l'excès de pression est libéré en une salve d'explosions, pendant quelques heures ou jours. Ce type de crise courtes et d'intensité explosive relativement modeste pour le Sakurajima sont assez classique dans les phases qui séparent deux réalimentations des conduits en magma neuf et riche en gaz qui, à contrario, sont marquées par une activité explosive soutenue (fréquence et intensité des explosions plus importantes).
La seule particularité notable* dans cette crise fut que la dernière explosion un peu importante s'est produite le 12 mai à 22h30 (heure locale) et a propulsé une magnifique gerbe de blocs et bombes incandescentes visible sur la webcam installée à Tarumizu.
C'est un fait rarissime, car l’incandescence des explosions est généralement invisible sur cette webcam, même pendant les paroxysmes. Cela signifie que les blocs propulsés par cette explosion étaient à une température particulièrement élevée.
La belle et brillante, mais pas très intense, explosion du 12 mai vue par la webcam installée à Tarumizu. Image: webcam Tarumizu/MBC |
* en tout cas c'est ce qui m'a le plus étonné personnellement
Source: MBC; VAAC de Tokyo
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