15 mai 2014

En bref: le point sur l'activité des volcans San Miguel (Chaparrastique) et Shishaldin

Shishaldin, Etats-Unis, 2857 m

Cela fait plusieurs jours maintenant que les volcanologues de l'Alaska Volcano Observatory indiquent que l'activité du Shishaldin pourrait s'être un peu intensifiée. Les données thermiques qu'ils récoltent via les satellites montrent en effet des hautes températures persistantes dans le cratère sommital qu'ils ont interprété dans plusieurs bulletins comme pouvant être produits par des coulées de lave (dans un cratère de si petite taille on peut même imaginer qu'il a pu se former carrément un petit lac de lave par l'accumulation des dites coulées), mais le bulletins mis en ligne hier parle même de petites phases de fontaines de lave. Cette interprétation est basée sur une hausse de l'intensité du signal thermique conjoint avec une hausse du signal sismique de type "trémor".
Malheureusement, rien de tout cela n'est visible sur les images de la webcam qui est située relativement loin (20 km) et n'est visiblement pas du tout sensible aux basses lumières. Seul le léger
panache de dégazage est observé. Le niveau d'alerte aviation est maintenu à l'orange.


Image webcam du volcan Shishaldin, 14 mai 2014
Image transmise par la webcam hier: seul le dégazage est visible. Image: A.V.O./U.S.G.S.
Source: Alaska Volcano Observatory/U.S.G.S

San Miguel/Chaparrastique, San Salvador, 2130 m

La miscro-sismicité montre une forte tendance à la hausse depuis deux jours alors qu'elle n'avais fait que s'atténuer depuis le 23 février.
La situation est considérée comme très sérieuse par les autorités qui ont entamé un vaste plan de relocalisation des habitants qui vivent dans les zones jugées à haut risque (280 familles). Pour les personnes qui ont décidé d'accepter cette évacuation définitive une somme, prélevée sur un fond spécial de la Protection et la Gestion des Catastrophes, de 150 dollars par mois sera allouée le temps qu'ils se réinstallent, et 30 dollars pour leur transport vers leur nouvelle zone d’habitation.... mais tout le monde n'a pas accepté l'offre.
Ce qui semble inquiéter les autorités depuis quelques temps c'est le risque de glissement de terrain* qui peut résulter des fortes pluies et la situation s'est donc tendue depuis que l'activité sismique du volcan s'est accentuée.
Les derniers bulletins publiés par le SNET anticipent même une éventuelle activité éruptive sur le flanc nord, ou se concentrent les secousses sismiques depuis le mois de janvier, et expliquent que si l'activité devrait produire une coulée de lave, la panique serait inutile en raison de sa faible vitesse de progression. 
Mais pourquoi se focaliser ainsi sur les coulées de lave uniquement? Tout simplement parce que l'histoire volcanologique récente de cet édifice est marquée par ce phénomène et non par de violentes explosions ou des écoulement pyroclastiques. Statistiquement, la prochaine éruption a plus de chance de produire des coulées de lave et des explosions stromboliennes, que d'autres phénomènes.


Evolution de la microsismicité sur le volcan San Miguel Chaparrastique, mai 2014
A droite du graphique, on constate bien la forte hausse de la sismicité ces derniers jours. Image: SNET/MARN

Depuis son éruption de décembre dernier le volcan n'a émis que des panaches de gaz de manière intermittence mais la surveillance reste maximale.

*ou des coulées de boue volcanique (lahars) qui peuvent se former à partir des déôts de cendres laissé par l'explosion de décembre 2013.

Sources: SNET/MARN; La Prensa Grafica;




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