Le volcan maintient une activité éruptive qui semble assez soutenue. Le VAAC de Darwin a mis en ligne un bulletin qui décrit la présence de cendres à une altitude d'environ 3000m et maintient une alerte orange pour l'aviation dans le secteur. Cette émission de cendres, bien visible sur les images satellites, MODIS entre autres, est relativement important psi l'on se réfère à celles régulièrement observées, qui sont généralement dominées par le gaz. On peut donc penser que le volcan est dans uns phase un peu plus intense de son activité strombolienne actuellement.
Le panache du Batu Tara hier. Image: MODIS/NASA |
Fuego, Guatemala, 3763m
L'activité éruptive semble varier en intensité mais rester assez forte depuis plusieurs jours. Les
explosions stromboliennes ont notamment vu leur fréquence augmenter de manière significative à partir du 23 avril, allant jusqu'à 14 par heure, pour baisser à nouveau le 25. L'activité n'en demeure pas moins importante et les explosions continuent de faire vibrer les fenêtres dans les villages proches. Il n'est pas rare non plus, grâce à la webcam installée par la collaboration Michigan Tech/USAID/INSIVUMEH dans le village de Panimaché (versant sud-ouest), de voir les projections incandescentes, dont certaines retombent à presque 1 km de distance puis roulent parfois jusque dans la limité végétalisée, 1500m en contrebas du sommet sur le flanc sud.
explosions stromboliennes ont notamment vu leur fréquence augmenter de manière significative à partir du 23 avril, allant jusqu'à 14 par heure, pour baisser à nouveau le 25. L'activité n'en demeure pas moins importante et les explosions continuent de faire vibrer les fenêtres dans les villages proches. Il n'est pas rare non plus, grâce à la webcam installée par la collaboration Michigan Tech/USAID/INSIVUMEH dans le village de Panimaché (versant sud-ouest), de voir les projections incandescentes, dont certaines retombent à presque 1 km de distance puis roulent parfois jusque dans la limité végétalisée, 1500m en contrebas du sommet sur le flanc sud.
Activité du Fuego cette nuit. Image: INSIVUMH/MICHIGAN TECH/USAID |
Mise à jour 15h45
Le dernier bulletin de l'INSIVUMEH décrit maintenant l'activité comme modérée à faible: elle a donc continué de baisser ces dernières 48 heures. Toutefois certaines explosions créent toujours des ondes de chocs, et donc à secouent les vitres à Panimaché, Morélia, tous des villages proches du volcan.
Ahyi, Archipel des Mariannes, -137 mLe dernier bulletin de l'INSIVUMEH décrit maintenant l'activité comme modérée à faible: elle a donc continué de baisser ces dernières 48 heures. Toutefois certaines explosions créent toujours des ondes de chocs, et donc à secouent les vitres à Panimaché, Morélia, tous des villages proches du volcan.
L'USGS a élevé le niveau d'alerte dans la zone du volcan Ahyi en raison d'une sismicité anormale détectée par les réseaux d'appareils installés sur les îles voisines, dont Pagan pourtant située à 270 km au sud. Ces signaux anormaux ont fait leur apparition le 24 avril.
La présence d'appareils hydroacoustiques ont permis à l'USGS de localiser approximativement la source de cette sismicité dans la zone de l'Ahyi mais il est important de noter que la source pourrait être n'importe quel autre mont sous-marin situé dans la zone.
Pour le moment rien sur les images satellites prises depuis le 24 avril n'indique la présence d'une éruption: ni tâche colorée, ni radeau de ponces etc. Il reste donc à confirmer que ces signaux sont liés à une éruption volcanique en cours.
La zone du volcan sous-marin Ahyi vue par le MODIS le 25 avril: rien d'anormal en surface. Image: MODIS/NASA |
De part son caractère sous-marin l'histoire de ce volcan n'est pas vraiment connue. Des campagnes de bathymétrie ont toutefois permis de mettre en évidence sa forme conique presque parfaite et plusieurs témoignages permettent de lui attribuer quelques éruptions historiques dont la dernière il y a pile 13 ans, les 24 et 25 avril 2001!
Sinabung, Indonésie, 2460 m
L'activité extrusive se poursuit sur le volcan et continue de faire progresser l'importante coulée sur son flanc est-sud-est. Cette progression, si lente qu'elle en est à peine visible, se manifeste surtout par une multitude de petits éboulements au niveau de son front: ça pousse derrière donc ça tombe devant (image de gauche ci-dessous). Cependant on peut observer depuis mi-avril le retour de quelques rares écoulements pyroclastiques (exemple sur l'image de droite ci-dessous). Lorsque, fait rare, ils se produisent, ils démarrent de la partie amont de la coulée, pas très loin sous l'échancrure par laquelle elle se déverse hors du cratère. Autre donnée importante: pour le moment tous ceux qui se sont produits ont été d'une taille relativement modeste, en tout cas bien moins impressionnants que ceux que l'on a vu dévaster le quart sud-est de l'édifice en début d'année.
Petits éboulements au front de la coulée principale à gauche et petit écoulement pyroclastique sur la partie haut de la coulée à droite, le 24 avril. Images: VSI. |
En ce qui me concerne j'ai plutôt l'impression que ces nouveaux écoulements pyroclastiques sont dûs au fait que le front de la coulée principale n'arrive plus vraiment à progresser: elle est large (environ 800m d'un bord à l'autre, peut-être pas loin d'un kilomètre) épaisse (je n'ai pas eu confirmation ou infirmation de mon estimation d'environ 100m mais je pense que c'est le bon ordre de grandeur) et donc difficile à faire avancer. Le débit de la coulée étant visiblement faible, il n'y a probablement pas l'énergie necessaire pour faire bouger cette masse immense qui, par ailleurs, se refroidit et donc durcit avec le temps. De fait il semble logique que le plus simple pour la lave qui sort du cratère soit de créer un nouveau lobe qui passe par dessus la première coulée ou la longe sur l'un de ses bords. Comme la pente sous le cratère est quand même forte ce nouveau lobe pourrait être instable et donc générer ces écoulements pyroclastiques. Le faible débit de lave explique aussi, dans cette hypothèse, la faible fréquence de ces écoulements.
Je n'ai pas la possibilité de confirmer cette idée mais nous verrons, lorsque la webcam fonctionnera à nouveau (plus d'image depuis le 24 avril) si on peut voir ou non des changements sur la coulée.
J'en profite aussi pour vous informer, au cas où vous ne l'auriez pas vu, que Google Erath a été mis à jour pour la zone du Sinabung et qu'on y voit parfaitement la coulée visqueuse, les dépôts laissés par les écoulements pyroclastiques du début d'année, mais aussi les anciennes coulées visqueuses produites par les éruptions précédentes. Cette très belle image semble avoir été prise en février 2014.
La nouvelle image du Sinabung sur Google Earth, avec quelques annotations pour repérer les éléments principaux. |
Comme j'ai l'habitude de le faire dès que j'ai un moment, j'ai mis à jour la fiche de l'ACTIV avec cette nouvelle image et quelques photos.
Ubinas, Pérou, 5672 m
Le volcan connait depuis le 23 avril une baisse de son activité. Il y a eu une diminution significative des explosions et peut-être même une interruption complète entre les 23 et 25 avril (aucun panache sur les images diurnes de la webcam). Toutefois le volcan a continué de produire un abondant dégazage, contenant parfois un peu de cendres: les volcanologues semblent penser que le conduit a été dégagé, empêchant les phénomènes de surpression à l'origine des explosions. Le journal péruvien El Correo rapportait, dans son édition du 25 avril, que les volcanologues constataient aussi une baisse de la sismicité associée à cette baisse de l'activité superficielle.
Toutefois l'absence de cendres n'a duré que peu de temps: depuis le 25 les panaches sont de retour. D'abords assez peu chargés en cendres ils ont progressivement retrouvé une densité importante au cours de la journée d'hier. La sismicité ne semble toutefois pas être très importante.
Cette activité éruptive a pu être photographiée hier depuis l'ISS par le cosmonaute Oleg Artemyev, qui l'a partagée sur son compte twitter (@OlegMKS).
La surveillance de l'édifice se poursuit.
Le volcan connait depuis le 23 avril une baisse de son activité. Il y a eu une diminution significative des explosions et peut-être même une interruption complète entre les 23 et 25 avril (aucun panache sur les images diurnes de la webcam). Toutefois le volcan a continué de produire un abondant dégazage, contenant parfois un peu de cendres: les volcanologues semblent penser que le conduit a été dégagé, empêchant les phénomènes de surpression à l'origine des explosions. Le journal péruvien El Correo rapportait, dans son édition du 25 avril, que les volcanologues constataient aussi une baisse de la sismicité associée à cette baisse de l'activité superficielle.
Toutefois l'absence de cendres n'a duré que peu de temps: depuis le 25 les panaches sont de retour. D'abords assez peu chargés en cendres ils ont progressivement retrouvé une densité importante au cours de la journée d'hier. La sismicité ne semble toutefois pas être très importante.
Un panache de cendres dans la matinée péruvienne du 27 avril. Image: INGEMMET |
Le volcan Ubinas et ses panaches de cendres le 26 avril, vu depuis l'ISS. Image: Oleg Artemyev |
Sources: VSI;VAAC de Darwin; MODIS; USGS; INSIVUMEH/MICHIGAN TECH/USAID; Oleg Artemyev; INGEMMET; El Correo;
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