L'activité éruptive est bien toujours présente sur le Tolbachinsky Dol, veste zone de fractures (rift-zone) qui s'ouvre au sud du complexe Plosky-Ostry Tolbcahik. Les données thermiques récoltées par le MODVOLC montrent toujours une anomalie thermique liée à la présence des coulées. La taille de cette anomalies à toutefois fortement diminué ces derniers temps, ce qui peut aussi bien être le résultat d'une baisse du taux d'effusion que des mauvaises conditions météo de ces derniers temps, les nuages bloquant le signal thermique.
|
Le signal thermique de l'éruption hier, "vu" par le MODVOLC. Image : MODVOLC |
Lors d'une mission réalisée tout début juillet, qui avait pour double objectif de faire une série de relevés GPS et d'échantillonner la lave de l'éruption en cours, les volcanologues russes ont pu faire de nouvelles observations concernant cette activité.
|
Pour prélever, on utilise des outils adaptés à la résistance de la roche. Image : Y. Demyanchuk |
|
|
Antenne GPS. Image : Y. Demyanchuk |
|
Premier point important: l'activité dans le cône est toujours présente. Le fond du cratère est occupé par le sommet de la colonne de magma, qui affleure. Son dégazage provoque un vigoureux brassage, une activité de type "lac de lave" mais en miniature en quelque sorte. Ce brassage est lui-même à l'origine de projections, essentiellement des bombes (au sens géologique du terme: fragments d'une taille supérieur à 64 mm), qui peuvent monter jusqu'à une centaine de mètres de hauteur.
|
Vue générale sur l'activité dans le cône. Image : Y.Demyanchuk
|
|
Le cône actif entouré de son champs de coulées récentes. Image : Y. Demyanchuk |
|
|
Le brassage du lac de lave en vue rapprochée. Image Y.Demyanchuk |
|
Second point: côté effusion (coulées), la majeure partie de l'écoulement se fait, visiblement, à une large majorité en tunnels. Si des fronts actifs sont à chercher, il semble en effet que ce soit plutôt à l'endroit où le MODVOLC relève les signaux thermiques, donc à quelques kilomètres au sud-est, en aval. Les coulées en tunnels sont en effet invisibles pour le MODVOLC, seule la lave à
l'air libre peut être repérée par le rayonnement thermique qu'elle
dégage.
|
Tunnel de lave dans le champs de coulées du Tolbachinky Dol. Image : Y. Demyanchuk |
Au retour de cette mission, le professeur Demyanchuk livre son diagnostique quand au comportement de l'éruption en une courte phrase :"l'éruption du Tolbachik meurt peu à peu". Il semble en effet que l'activité, quoi qu'encore présente, ait semblé moins vigoureuse au volcanologue russe.
L'évolution du trémor, dont la valeur est relevée quotidiennement par le KVERT, est cohérente avec ses observations. Depuis mon
précédent point concernant l'activité du Tolbachik, le trémor a poursuivit sa baisse progressive, entamée il y a presque 1 mois.
|
Evolution de l'intensité du trémor depuis le départ de l'éruption jusqu'au 14 juillet 2013. |
Sources: KVERT;
rapport de terrain de Y.Demyanchuk, MODVOLC
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire