Après la forte activité éruptive qui avait animé l'île fin 2017, le calme s'était installé sur cette île inhabitée située juste au nord de l'île Ndeni, dans la province de Temotu, la plus à l'est de l'archipel des Iles Salomon, juste au nord des Vanuatu.
Ile qu'on peut appeler sans trop se tromper : le "Stromboli des Salomon", non pas tant parce que les éruptions y sont assez fréquentes, mais parce que la morphologie des deux îles est semblable en de nombreux points.
Le calme était donc revenu, bien que des signaux thermiques aient été relevés jusqu'en janvier 2018, puis se soient arrêtés par la suite. Mais ce calme a visiblement été rompu fin octobre 2018 lorsque l'algorithme MIROVA, qui exploite les données des satellites MODIS a indiqué avoir détecté des signaux thermiques modérés sur l'île, qui ne peuvent décemment pas être attribués à autre chose qu'à une origine volcanique (personnes sur l'île, taux d'humidité très élevé en permanence qui limite le risque d'incendie de grande superficie etc). Ces signaux thermiques sont restés très rares, probablement en grande partie parce que l'île est presque en permanence recouverte de nuages.
Série de signaux thermiques enregistrés depuis fin octobre 2018. Image: MIROVA |
On peut en effet voir, sur de très rares images du satellite SENTINEL 2 faites en novembre et décembre 2018, que le cratère sommital est la source de ce signal.
La présence d'une activité, vraisemblablement éruptive (= émission de magma) a été confirmée par une photo prise en janvier par Paul Mayer et transmise par Shérine France à l'époque.
Signal thermique assez intense le 8 décembre 2018 dans le cratère sommital. Image: SENTINEL2-ESA/Copernicus |
La présence d'une activité, vraisemblablement éruptive (= émission de magma) a été confirmée par une photo prise en janvier par Paul Mayer et transmise par Shérine France à l'époque.
Il est donc clair qu'une activité éruptive est en place depuis plusieurs mois. Elle a changé vers le début du moins d'avril si l'on en juge par le fait que les signaux thermiques sont détectés plus fréquemment depuis ce moment*. "Changé" car elle est devenue, comme souvent au Tinakula, effusive: une coulée de lave, longue d'environ 800 m, est bien visible sur l'image SENTINEL prise le 07 avril.
Coulée de lave sur le volcan Tinakula le 07 avril. Image: SENTINEL 2 - ESA/Coipernicus |
Cette activité de faible ampleur, qui contraste avec l'intense phase qui avait ouvert l'éruption de 2017 et fait des dégâts sur la végétation de l'île (qui a mis des mois à s'en remettre), est plutôt habituelle pour Tinakula.
Mise à jour, 20h07
Il semble que l'effusion ait cessé: les dernières images satellites disponibles ne montrent plus la coulée. Cette phase a donc été plutôt courte. Le MIROVA continue de détecter un signal thermique modéré, ce qui semble indiquer que l'éruption se poursuit.
Mise à jour 29 avril, 17h46
Les données du MIROVA indiquent que l'activité reste plus intense qu'à l’accoutumée, signalant que l'activité éruptive se maintient sur la petite île. SENTINEL 2, de son côté, continue de survoler de temps en temps au-dessus de la zone où elle se trouve, et son passage du 27 avril permet de constater que l’éruption est redevenue effusive. Une nouvelle coulée de lave était en progression ce jour-là, à peu près au même endroit que celle repérée 20 jours plus tôt et décrite ci-dessus.
La nouvelle coulée de lave dans la caldera d'avalanche (ancienne zone d'effondrement) qui ouvre le flanc ouest de l'île-volcan Tinakula. Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
Cette activité éruptive reste globalement modérée.
Sources: SENTINEL2-ESA/Copernicus; Shérine France; MIROVA
Sources: SENTINEL2-ESA/Copernicus; Shérine France; MIROVA
* elle a pu changer courant mars et être masquée par les nuages.
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