Copahue, Chili, 2953 m
Ce système magmatique reste actuellement le siège d'une instabilité chronique qui se manifeste par une alternance de périodes calmes (quelques jours-semaines), où seul un dégazage riche en vapeur d'eau se manifeste, et des périodes moins calmes où des cendres sont émises.
Ces derniers mois ces mini-crises se sont produites à plusieurs reprises, la toute dernière étant en cours depuis le 11 août dernier. Elle n'est pas particulièrement plus intense que celles qui ont précédé et génère des cendres en quantité assez faible. Elles ont le potentiel de gêner un peu l'activité de la station de ski toute proche de Caviahue (10 km à l'est) même si pour l'heure, les chutes de cendres semblent n'avoir affecté que le haut versant est de l'édifice. Un poil plus de cendres, un vent bien orienté et hop: un peu de poussière volcanique pourrait retomber sur Caviahue sans que ça constitue un risque si la quantité est faible.
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Ce n'est pas une activité anormale mais elle montre que la situation n'est pas stable et justifie que l'édifice soit maintenu en alerte volcanique jaune. Il n'est pas non plus évident de dire sans échantillon de cendres si ces pics d'activité sont éruptifs (émission de magma) ou non (émission de roches anciennes pulvérisées).
Source: SERNAGEOMIN
Sierra Negra, Chili (Galapagòs), 1124 m
Les rapports de l'IGEPN sont clairs: l'activité éruptive qui a débuté fin juin se poursuit actuellement sans perte d'intensité notable. Elle se déroule toujours sur l'unique évent resté actif de toute la zone de fracturation ouverte en début de crise, évent situé aval de cette zone fissurée, à environ 5 km de la côte la plus proche, au nord.
Cette éruption, essentiellement effusive, a produit plusieurs coulées de lave en début d'éruption, dont une a rapidement atteint la côte, dès le départ. Une seconde coulée, produite par le seul évent resté actif, a atteint l'eau du Pacifique au cours de la première quinzaine de juillet. Une quantité importante de lave a créé sur la côte un delta qui en a modifié le tracé de de manière significative, ajoutant une surface d'environ 100 hectares à l'île au cours du mois de juillet.
Depuis, l'effusion se poursuit mais de nouvelles coulées se forment et continuent de descendre vers la côte même si, pour le moment du moins, plus aucune coulée de lave n'arrive dans l'océan Pacifique.
Le champ de coulées de lave qui se forme depuis fin juin s'étend, gagne en surface. Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
L'IGEPN indique que l'intensité de l'activité ne change ni au niveau de
l'éruption elle-même, ni en ce qui concerne les paramètres géophysiques
comme la sismicité.
Sources: IGEPN; SENTINEL 2 - ESA/Copernicus
Ol Doynio Lengaï, Tanzanie, 2962 m
L'activité éruptive là-aussi se poursuit actuellement et ne semble pas vraiment changer de style ni d'intensité depuis que j'ai tenté d'en dresser un bilan en juin 2017 puis octobre 2017. Elle se manifeste toujours exclusivement dans le cratère sommital du stratovolcan et reste très faible. Il s'agit toujours, à priori, d'émissions de carbonatite qui sortent à une température faible (quelques centaines de degrés Celsius) ce qui explique qu'elles ne produisent qu'un faible rayonnement thermique. Sur la comparaison d'images ci-dessous, qui ont été composées à partir de données prisent le 07 août, on peut distinguer:
- en couleur naturelles (à gauche) la carbonatite sombre, chaude et en fusion, et celle refroidie qui a blanchit.
- en fausses couleurs (à droite), intégrant le rayonnement thermique, la carbonatite chaude (rouge) et celle refroidie plus bleutée.
- en couleur naturelles (à gauche) la carbonatite sombre, chaude et en fusion, et celle refroidie qui a blanchit.
- en fausses couleurs (à droite), intégrant le rayonnement thermique, la carbonatite chaude (rouge) et celle refroidie plus bleutée.
Cette activité semble toujours se dérouler par phases, de manière discontinue. J'écris "semble" car on ne voit en effet le rayonnement thermique que de temps en temps dans le cratère sommital. Toutefois cela peut s'expliquer d'au moins deux façons:
- une activité continue mais qui connais des "pics": la carbonatite en fusion serait toujours présente mais située sous une croûte superficielle ou au fond de puits lorsque l'activité est faible (ce qui empêche de détecter son rayonnement thermique depuis l'espace). Lors d'un pic une partie de la carbonatite sort à l'extérieur et se répand ce qui permet alors de "voir" son rayonnement thermique.
- une activité effectivement discontinue c'est-à-dire des moments où il n'y a pas de carbonatite en fusion sous la surface et des moments où elle monte et fait éruption à la surface.
Vue que les émissions semblent être récurrentes depuis au moins 2014 voir plus, il me semble que la première solution soit la plus réaliste et j'ai tendance à penser (avis personnel) que le Lengaï connait une activité continue depuis plusieurs années, mais dont l'intensité varie assez fréquemment, tout en restant globalement discrète, modeste.
Et en ce qui me concerne j'aimerais bien voir des images récentes afin de pouvoir à quelle vitesse se remplit le cratère..histoire de se faire une idée du temps qu'il faudrait pour que ça déborde, voyez...
Source: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus
Et en ce qui me concerne j'aimerais bien voir des images récentes afin de pouvoir à quelle vitesse se remplit le cratère..histoire de se faire une idée du temps qu'il faudrait pour que ça déborde, voyez...
Source: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus
Salut !
RépondreSupprimerDeux petites "infos". Sur le Sierra Negra, j'ai vu passé une photo qui montre que l'activité explosive sur l'évent est loin d'être négligeable. Pour le Lengaï, Patrick Marcel a fait des photos récentes de l'activité que tu peux voir ici (http://www.earth-of-fire.com/). Activité très faible qui, si elle reste similaire, mettra beaucoup de temps à combler le cratère...
Bonne journée,
Les images de Patrick Marcel sont en effet assez proches de celles que j'ai pu réaliser en février - si ce n'est l'apparition de cette petite "mare" de lave (https://www.facebook.com/chasseurdelave/videos/558250297872537/).
SupprimerA ce rythme là, la plateforme est encore loin de nous !
Thomas