Dès le soir de mon post précédent, 11 avril, la situation avait fortement évolué sur l'Etna. Si le matin on pouvait voir une effusion abondante avec deux fronts actifs, vers le sud et l'est, le soir quasiment tout était arrêté. Seules quelques lueurs incandescentes étaient encore visibles
dans le rempart de la Valle del Bove mais, côté sud, tout semblait figé.Chute de l'effusion entre le matin et le soir du 11 avril .Images: Radiostudio1 (extrait du streaming) |
Et en effet, l'activité effusive semble bien avoir pris fin en cours de journée. Toutefois on ne peut pas dire que tout soit revenu au calme, car une lueur encore plutôt importante, accompagnée d'un très puissant dégazage, persiste dans la Voragine.
Puissant dégazage accompagné d'une incandescence dans la Voragine. Image: Radiostudio7 |
La situation est donc calme pour actuellement: restons vigilant malgré tout, on ne sait jamais!
Sources: INGV; Radiotudio7
Ebeko, Russie, 1156 m
L'activité reste actuellement dans une phase instable car depuis mon post précédent plusieurs émissions de cendres se sont produites, notamment les 24 et 29 mars, et le 09 avril. Toutes sont plutôt modérées, produisant relativement peu de cendres, et de courte durée. Elles semblent toujours être le résultat d'une activité soit phréatique (une intrusion magmatique récente à perturbé le système hydrothermal interne au volcan), soit purement hydrothermal (le système hydrothermal est devenu instable sans l'aide d'une intrusion).
Panache de cendres le 09 avril, vu depuis Severo-Kuilsk. Image: T.Kotento/IVS-FEB-RAS:KVERT |
Pour le moment cette activité ne montre pas de signes extérieurs d'évolution, et ne représente pas un danger immédiat pour la petite ville de Severo-Kurilsk.
Sources: MODIS/NASA; IVS-FEB-RAS/KVERT
Poas, Costa-Rica, 2708 m
Les volcanologues de l'OVSICORI ont publié il y a quelques jours un communiqué expliquant que, depuis le début de l'année, l'activité interne du Poàs connait une évolution, en particulier la sismicité, accompagnée d'une déformation, un soulèvement de la surface de l'édifice d'un centimètre en 3 mois. La situation s'est accélérée au cours de la seconde quinzaine de mars, avec une sismicité en accrue et une très forte augmentation du taux de SO2 émis: il est passé de 19.8 tonnes par jour à 180 tonnes par jour d'après le communiqué.
L'analyse de la situation a permis aux volcanologues de conclure qu'une intrusion magmatique est en cours au Poàs, et perturbe fortement le système hydrothermal, ce qui a d'ailleurs conduit au retour d'explosions phréatiques dans le lac d'acide à partir du 30 mars. Celles-ci sont une menace directe pour les touristes qui, chaque jour, font l'ascension de l'édifice, mais ils constituent aussi un risque non négligeable, et permanent, pour les personnes qui résident à proximité du volcan. Une activité phréatique assez intense s'est d'ailleurs produite cette nuit. D'une durée totale d'une quarantaine de minutes, elle a produit une quantité visiblement importante de cendres, dont une partie est retombée sur le versant nord-est, sur le village de Bajo del Toro.
Chutes de cendres sur Bajo del Toro cette nuit. Image: Redy Conejo, Parc National du Poàs |
Simultanément, une partir de la boue projetée par cette activité explosive a visiblement été projetée hors du cratère, sur le haut versant sud, car une rivière (Río Desagüe) a connu une brève mais inquiétante hausse de son niveau et de son débit suite à l'événement. En conséquence le CNE (National Emergency Committee) a décidé l'évacuation préventive de plusieurs personnes qui résident à proximité de cette rivière.
Aucune image de cette explosion n'a pu être faite en raisons de la présence de nuages. Mais les analyses de cendres vont être faite pour déterminer si le magma responsable de cette crise à participé directement ou non à cette explosion. S'il s'avérait que oui, il faudra alors reclasser l'explosion en "phréatomagmatique".
Une situation à suivre de près.
Sources: OVSICORI-UNA; Presse Costa-Ricaine
Bonjour,
RépondreSupprimerPour le volcan Poas , il y'a en effet beaucoup de touristes mais ils ne font pas l'ascension ! il y'a 500 mètres à faire sur un faux plat montant pour arriver à la vue sur le volcan qui est 75% du temps dans les nuages et bien sur l'accès est payant et non remboursé en cas de nuages.
Ce volcan est le plus accessible de la planète avec le Masaya et le Bromo.