L'AVO a de nouveau élevé le niveau d'alerte aviation au rouge hier suite à la mise en place d'une nouvelle phase d'activité explosive intense. Le niveau d'alerte n'avait plus été élevé depuis le 31 janvier, date à laquelle la dernière phase explosive significative avait été détectée.Cette phase a débuté au premières heures du jour (09h55 heure locale) par une émission intense de cendres, qui a atteint une hauteur estimée d'abord à environ 8000m d'altitude mais qui a pu atteindre plus tard, sur sa trajectoire, une hauteur de 11 000m d'après les observations d'un pilote de ligne (valeur à confirmer).
Le panache de l'explosion du 17 février, observé par Himawari 8. Image: Himawari8/ |
La teinte très claire du panache suggère que la présence d'eau reste très importante et suggère que son rôle l'est tout autant dans la manière dont se déroule cette éruption. Par ailleurs aucun signal thermique significatif n'a pour l'heure été détecté: toute l'activité se déroule donc encore sous l'eau et aucune masse de lave n'a encore émergé dans le cratère aménagé sur l'île par les explosions. Toutefois le panache contenant une bonne proportion de cendres, car de nombreux éclairs ont été produits lors de sa mise en place.
Quand à l'évolution de la morphologie de l'île, il n'est pas évident de la suivre; peu d'images satellites en haute résolution sont produites, et la plupart du temps le volcan est sous une couverture nuageuse. Une image radar , ondes qui peuvent traverser les nuages sans soucis,a été produite le 08 février, et ne montrait pas de changements significatifs en la comparant avec une autre image s réalisée une semaine avant.
Comapraison de deux images, en couleurs naturelles à gauche, créée à partir de données radar à droite: aucune modification significative n'est visible. Image: Dave Schneider via AVO/USGS |
La situation reste évidement suivie de près, ou du moins au plus près possible, étant donné qu'aucune surveillance directe n'est faite, et n'est d'ailleurs vraiment possible vue la configuration de l'île et la violence des explosions (pas de mesures de sismicité sur l'île, ni mesures de déformations etc). Ces cendres injectées irrégulièrement dans l’atmosphère et peu prévisibles du fait de l’absence d'instruments très proches restent une source de risque pour l'aviation. Le volcanologue et blogueur américain Erik Klemetti a écrit un article récemment sur la necessité pour les US de renforcer leur système de surveillance des volcans actifs américains, se basant sur la situation que créé le Bogoslof, situation que l'on retrouve aussi ailleurs dans les Aléoutiennes et sur le territoire continental (où le risque est globalement plus élevé que dans l'archipel Aléoutien).
Sources: AVO/USGS; Himawari 8
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire