1 février 2017

Eruption sous-marine en cours au large de Tongatapu (Royaume des Tonga)

Tongatapu étant la principale île de l'archipel des Tonga, dans l'océan Pacifique. C'est un article publié hier dans le New-Zealand Herald et qui est de plus en plus relayé par les réseaux sociaux, qui informe de cette découverte fortuite. En fait un géomorphologue Néozélandais (Murray Ford, Université d'Auckland) étudiait de près des données du satellite LANDSAT 8, afin d'évaluer l'action de l'éruption sur la nouvelle portion de l'île d'Hunga-Tonga-Hunga-Ha'apai (HTHH pour la suite du post), formée lors de l'éruption de 2014-2015.
C'est là qu'il a eu la surprise de constater qu'une panache verdâtre et très étendu était présent au sud-ouest d'HTHH, pile en face de Tongatapu, à l'endroit où se localise un relief sous-marin d'origine volcanique sans nom (il semble d'après l'article publié par le NASA Earth Observatpory, que des géologues l’appellent Submarine Volcano III, c'est un peu triste). L'image qu'il a utilisée à été faite à partir des données récoltées le 27 janvier, et montrent bien un panache sous-marin imposant, de 30 km de long, 20 km de large indique l'article.

Le panache de l’éruption sous-marine au large de Tongatapu. Image: NASA-USGS

Les données du MODIS permettent de constater que ce panache n'est pas visible le 22 janvier mais présent et de petite taille le 23, ce qui indique que l'éruption a vraisemblablement débuté à cette date. Il s'étend ensuite progressivement et continue à l'heure actuelle. L'article parle d'une "énorme éruption" ("a huge eruption"), expression avec laquelle je suis en désaccord. Il est clair qu'il s'agit d'une activité éruptive, mais la taille du panache n'indique pas une éruption importante. 
Une éruption d'ampleur aurait formé en très peu de temps un panache important, puisqu'elle aurait relâché d'un coup un volume important de matériaux.
Or les données satellites confirment un augmentation de taille progressive pour ce panache et on voit nettement sur l'image satellite ci-dessus que le site de l'éruption est de petite taille.
Il faut noter qu le volcan incriminé a son sommet situé à seulement 13 m de profondeur (environ), d'après le Global Volcanism Program. Une profondeur si faible qu'à plusieurs reprises au cours des éruptions passées, une île s'est formée à la surface, pour être rongée par l'érosion par la suite. Si l'activité dure assez longtemps, on peut donc s'attendre à un changement de dynamisme éruptif, lorsque l'activité arrivera à la surface.

Ce gif animé montre la progressive extension du panache sous-marin. images: MODIS/NASA
Les volcanologues Néozélandais ont alerté les autorités Tongiennes afin qu'une surveillance se mettent en place. Car si l'activité est sous-marin, elle pourrait générer d'importantes quantités de cendres si elle arrivait à fleur d'eau.

Le début d'année est décidément bien sympathique! 

Sources: New-Zealand Herald, via Brad Scott du Geonet

1 commentaire:

  1. Bonsoir

    Les volcans sous marins sont très peu étudiés par les scientifiques.

    Un article intéressant ici expliquant brièvement que ces éruptions pourraient favoriser des changements climatiques de grande envergure et qu'l y a, chaque année, plus d’éruptions entre janvier et juin qu’au second semestre.

    https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/des-cycles-inattendus-pour-les-volcans-sous-marins_23243

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