C'est effectivement sans grande surprise que l'on a pu voir ce matin un nouveau bulletin de l'Alaska Volcano Observatory qui indiquait avoir réévalué encore une fois l'alerte aviation au rouge (elle était redescendue à l'orange après la dissipation du panache précédent).
Cette décision fait évidemment suite à la détection d'un nouveau panache de cendres sur les image satellites, issu d'une explosion là encore assez violente, en tout cas suffisamment pour que le panache s'élève à plus de 10 000 m à nouveau. Ce dernier a été à nouveau suffisamment chargé en particules pour générer une série d'éclairs intrapanaches, détectés par un réseau de capteurs sensibles à certains rayonnements éléctromagnétiques de grande longueur d'onde, générés par les éclairs, et détectables à plusieurs milliers de kilomètres alentours (réseau WWLN).
L'explosion a été de très courte durée (5 minutes d'après l'AVO) et le panache s'est dissipé progressivement vers le nord, comme le montre ce gif animé généré à partir des données récoltées par le satellite Himawari 8.
Le panache de cendres du 05 janvier au soir, vu depuis l’espace. Image: Himawari 8 |
Des images prisent par ailleurs par les satellites MODIS à la toute fin de l'année 2016, montre qu'entre les explosions l'activité ne cesse pas. Ou dit autrement: l'activité éruptive du Bogoslof ne se résume pas aux seules explosions et leurs spectaculaires panaches. Entre chacune d'elle l'évent actif, qui se localise sous une faible épaisseur d'eau, reste le siège d'une activité. Elle n'est pas encore caractérisée, faute d'observations assez précises (je ne désespère pas qu'il y en aura), mais en tout cas les gaz qui libérés en très grande quantité se mélangent aux eaux de la Mer de Bering pour donner un "panache subaquatique", alimenté en permanence, porté par les courants et très long, donc bien visible de puis l'espace. La comparaison d'images ci-dessous permet par ailleurs de voir les changements de morphologie de l'île, malgré la très faible résolution des images en question (1 pixel pour 250 m), ce qui implique qu'ils sont très significatifs.
Le panache subaquatique, fait de gaz dissouts et de particules, était bien visible le 30 décembre, tout comme le changement de forme de l'île. Image: MODIS/NASA |
C'est la présence de ce long panache verdâtre qui indique qu'une activité subaquatique permanente est présente entre les explosions.
Sources: AVO/USGS; Himawari 8; MODIS/NASA
Bonjour,
RépondreSupprimerJe trouve ça étonnant que l'alerte aviation fasse le yoyo de cette manière, car tant que la crise éruptive est en cours, le danger est permanent au-dessus du Bogoslof...
En tout cas, dommage qu'il n'y ait pas de système de surveillance marin autonome, comme tu nous en parlait il y a quelques temps... On pourrait en savoir plus !
Bonne journée,
Bonjour Ludovic.
SupprimerJe pense que c'est pour que le niveau d'alerte qui, avec ses icônes, est une source d'information directe, sanas besoin de lecture de bulletin, traduise le plus fidèlement la situation à un instant t.
L'activité persiste mais son intensité varie: le risque varie donc lui aussi, fort au moment des explosions, moins fort entre deux explosions. Le niveau orange indique tout de même que la vigilance doit être importante pour les pilotes.
Il me semble que ce yoyo n'est fait qu'entre les alertes orange et jaune: il n'existe pas entre jaune et orange ni entre vert et jaune.
Bonne journée aussi :)
CV