Sabancaya, Pérou, 5967 m
L'activité sur le Sabancaya n'a toujours pas fondamentalement varié par rapport au post précédent. Elle reste exclusivement explosive, avec des panaches de cendres toujours assez chargés mais les explosions semblent moins fortes (panache beaucoup moins hauts
actuellement). Cela est tout à fait cohérent avec les données transmises par les volcanologues Péruviens dans leur dernier bulletin, publié hier .
Ils y décrivent en effet une activité interne (sismicité) en légère diminution, en particulier dans le registre des secousses dites "hybrides" et le trémor, qui accompagnent généralement les mouvements de magma. Les mesures de la déformation continuent de montrer une très légère inflation sur le versant sud-est mais elle semble ralentir maintenant.
Les images prisent par la webcam installée au sud du volcan semblent montrer deux évents dans le cratère. Ils ne produisent pas toujours ensemble des panaches de cendres et le plus actifs des deux, depuis le début de l'éruption, est de loin le plus à l'est ou nord-est (à droite sur l'image). Celui de gauche ne produit que très rarement des panaches, et à l'endroit où il se trouve on ne voit généralement que du dégazage, qui pouvait devenir légèrement cendreux par moment.
Deux panaches formés presque simultanément, mais pas émis du même endroit. Images: OVI/INGEMMET |
Bref, l'activité éruptive, uniquement explosive, se poursuit mais elle semble s'être légèrement atténuée ces derniers jours, bien que des explosions relativement fortes soient encore observées. Cette tendance ne laisse en rien présager de ce qu'il adviendra dans les jours suivants.
Source: OVI/INGEMMET
Nyamulagira, République Démocratique du Congo, 3058 m
Dans le post du 07 décembre j'évoquais la possibilité qu'une activité soit de retour dans le cratère sommital du Nyamulagira, suite à des informations en provenance de Goma. Une image satellite prise fin novembre ne montrait à priori rien mais j'ai produit une autre image à partir des données récoltées ce jour-là par Sentinel 2, en intégrant cette fois celles de la bande 12, fournies par un capteur sensible aux infrarouges moyens (2190 nanomètres). Ces infrarouges sont en effet émis en abondance par les fortes sources de chaleur. Ci-dessous l'image obtenue, qu'il conviendra de comparer avec celle du post du 07 décembre, qui fut composée avec la bande 11, produite par un capteur sensible à des infrarouges de plus courte longueur d'onde.
On y voit bien, contrairement à la composition du post précédent, la présence d'un très faible signal thermique au fond du cratère qui, généralement, accueil le lac de lave. Signal qui semble indiquer qu'à ce moment-là déjà "quelque chose" se passe déjà, sans qu'il soit possible d'en déterminer la nature (dégazage à très haute température ou déjà une activité éruptive très peu étendue?)
Très très faible signal thermique au sommet du Nyamulagira, le 29 novembre 2016. Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
Quoi qu'il en soit, les données récoltées quelques jours plus tard,le 09 décembre, par le même satellite et composées de la même manière (bandes 12, 8A et 5) permettent de constater immédiatement que l'émission des infrarouges moyens s'est très fortement accentuée. Pour le coup même la bande 11 montre un signal thermique fort ce qui signifie, sans qu'il n'y ait vraiment de doute, qu'une activité éruptive a bel et bien démarré, fin novembre ou début décembre, au Nyiamulagira.
Émission d'infrarouges nettement plus intense le 09 décembre. Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus |
Pour résumer: l'éruption qui n'était encore qu'une possibilité dans le post du 07 décembre se confirme grâce à des données satellites plus récentes. Pour le moment je n'ai pas eu connaissances d'observations directes de cette activité mais on peut partir de l'hypothèse qu'elle alimente un nouveau lac de lave.
Source: SENTINEL 2
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