Ce volcan des îles Aléoutiennes fait lui-aussi partie des édifices sans appareils de surveillance permanent, dont l'activité peut démarre sans que l'on ne puisse l'anticiper et informer les personnes qui, éventuellement, pourrait être soumises à ses conséquences. En l'occurence,
vu la position et la taille de cette île volcan inhabitée, les personnes concernées en premier lieu sont celles qui voyagent en avion et peuvent croiser sur leur trajectoire des cendres produites par ce volcan.
On l'aura compris, le problème n'est pas l'absence de signes précurseurs que l'absence d'appareils spécialisés pour les détecter, raison pour laquelle l’activité d'hier fut une surprise inattendue.
Oh, il ne s'agit pas d'une immense activité éruptive non, et d'ailleurs le premier bulletin de l'Alaska Volcano Observatory est très laconique car il n'y a pour ainsi dire aucun détail précis sur ce qu'il s'est passé. Les données satellites et des observations réalisées par des pilotes de lignes indiquent un événement explosif relativement intense mais très court. Il semble que les cendres produites aient réussis à atteindre les 10000 m d'altitude mais elles se sont rapidement dissipées vers le sud.
Le panache de cendres bien visible en fausses couleurs sur cette image MODIS, juste avant minuit TU le 20 décembre. Image: MODIS/NASA-NOAA/CIMSS |
En conséquence, au moment où l'activité a été détectée le niveau d'alerte aviation a été élevé au rouge, car il n'était pas possible alors de savoir si l'activité allait être violente ou non, longue ou non. Après avoir suivi cette activité et constaté que l'émission de cendres avait été courte et le panache rapidement dissipé, les volcanologues de l'AVO ont abaissé l'alerte aviation à l'orange, ce qui signifie que leur attention va rester focalisée pendant une certaine période (jours-semaines) afin de s'assurer que cet épisode n'est pas le précurseur d'une activité plus soutenue.
La dernière éruption remonte à 1992 et avait édifié, après une phase explosive surtseyenne, un dôme de lave sur la pointe nord de cette île minuscule et longiligne, sorte de longue bande de cendres noirs qui culmine à 150 m d'altitude. Le dôme de 1992 s'était mis en place juste à côté de celui de 1927, et non loin d'un autre dôme, mis en place en 1786 dont il ne reste plus qu'un chicot en raison de l'érosion marine très importante (action mécanique des vagues et chimique des embruns essentiellement).
Vous aurez peut-être saisi que l'activité sur cet édifice se fait essentiellement par le biais de magmas visqueux. Les premières phases éruptives sont systématiquement phréatomagmatiques en raison de la topographie de l'île, à fleur d'eau mais une fois les conduits volcaniques isolés, le magma est alors émis sans interaction avec l'eau et sort pour former des dômes.
Une situation à suivre donc.
Sources: AVO/USGS; MODIS/NASA-NOAA/CIMSS
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