Quelques brèves avant les vacances: Erta Ale, Piton de la Fournaise et Fuego (mis à jour)

Cette année a été pour moi particulièrement riche, variée, intense...et du coup un peu fatigante aussi. J'ai donc décidé, fait hautement rarissime, de m'octroyer quelques vacances ce qui va conduire à une rédaction de posts moins importante jusqu'à la rentrée.

Toutefois, quand je dis "vacances" n'allez pas croire que je vais arrêter de suivre ce qui se passe sur les volcans disséminés sur cette planète. Non non: la rédaction est ce qui prend le
plus de temps et d'énergie et c'est donc là dessus que va se porter cette petite pause en priorité. Toutefois je vais continuer à surveiller les événements au quotidien, mais je partagerais les informations glanées via twitter (@CultureVolcan). Ce sera en particulier le cas pour les situations stables habituelles ou évoluant lentement. Pendant cette période de "repos" je ne posterais sur le blog que ce qui concerne les événements objectivement ou subjectivement importants (mise en place d'un paroxysme par exemple, activité éruptive inattendue, type Bogoslof hier par exemple) ou une découverte qui m’intéresse et que je souhaite partager.

Mais avant d'entamer cette période de vacances, quelques brèves.

Piton de la Fournaise, France, 2632 m

Merci à Olivier Dupéré de m'avoir signalé un article publié cette semaine sur le journal Clicanoo, dans lequel il est indiqué que le cône apparu lors de l'éruption de septembre 2016 a été baptisé Piton Jacob.

Le raison de l'attribution de ce nom est parfaitement décrite dans l'article, dont voici le lien. Je trouve personnellement cette décision très judicieuse au regard de ce qui est expliqué.

Source: O.Dupéré

Erta Ale, Éthiopie, 613 m

Des photos de l'activité décrite dans le post précédent ont été faites dans la nuit du 08 au 09 décembre et confirment les grandes lignes de ce qui pouvait être interprété des images satellites  (on ne remerciera jamais assez l'ensemble des personnes qui permettent la mise en place de tels outils, merveilleux). Une hypothèse semble toutefois réfutée: pas de fissure éruptive, en tout cas rien de ce genre de visible.

Des coulées de lave pahoehoe ont effectivement envahi le plancher du cratère nord et semblent sortie d'une zone située à proximité du spatter-cône  formé en décembre 2012, mais dont la morphologie été retouchée par cette activité. Un autre spatter cone est visible et n'est pas présent sur des images faites début 2016: peut-être a-t-il été formé lors de la phase initiale d'activité mais il n'y a pas de certitude.

Les cratère nord (gauche) et sud (droite) actifs, vus depuis le chemin d'approche. Image: Gestin Brieuc

Champ de coulée de lave pahoehoe en train de se mettre en place sur le plancher du cratère nord. Image: Gestin Brieuc

Source: Merci à Gestin Brieuc de m'avoir spontanément contacté afin de partager ses images.

Fuego, Guatemala, 3763 m

Après le paroxysme précédent, fin novembre, l'activité sur le Fuego a marqué une pause longue de plusieurs jours. Puis, progressivement, l'activité strombolienne a repris et s'est progressivement accentuée. Depuis hier elle s'intensifie même de manière plus importante, a tel point que déjà l'INSIVUMEH et le CONRED parlent du 16ème paroxysme de l'année 2016. L'activité explosive est au sommet est très soutenue puisqu'on est quasiment au stade de fontaine de lave, et génère de quasi incessantes avalanches de blocs sur les versants sud-ouest et sud-est.

Une des avalanches de blocs, au matin du 20 décembre, a toutefois eu des caractéristiques différentes: brusque et très volumineuse elle s'est mise en place dans la ravine Las Lajas (versant sud-est). Les causes de cette avalanches très importante ne sont pas connues.

Brusque et volumineuse avalanches de blocs sur le versant sud-est au matin du 20 décembre. Image: INSIVUMEH/Michigan Tech/USAID

Ce 16ème paroxysme s'accompagne de plusieurs coulées de lave. La plus longue cette fois, avec plus de 2000 m de longueur, semble se mettre en place sur le versant ouest et descend dans la ravine (Barranca) Santa Teresa. La seconde plus importante descend dans la ravine Taniluya (sud-ouest), en face de l'observatoire de l'INSIVUMEH installé à Panimaché et mesure plus de 1800 m de long. La dernière descend le versant sud-est mais n'est longue que de quelques centaines de mètres pour le moment.

Les deux principales coulées de lave du 16ème paroxysme. Image: INSIVUMEH/Michigan Tech/USAID

Cet épisode paroxysmal se déroule donc sur le même mode que tous ses prédécesseurs. La question des écoulements pyroclastiques du à l'instabilité potentielle des coulées de lave est donc à nouveau posée. Les conseils concernant la protection contre les chutes de cendres sont d'ores et déjà répétés en boucle.

Sources: INSIVUMEH/USAID/Michigan Tech; CONRED

Mise à jour, 22 décembre, 07h53

L'activité éruptive se poursuit et reste intense, alimentant 3 belles coulées dans les ravines citées plus haut. La plus longue doit avoisiner maintenant les 3000m, dans la ravine Taniluya.
C'est aussi cette coulée qui a produit hier un bel écoulement pyroclastique dont le front est arrivé quasiment en bas du stratovolcan. Pas assez longue ni dynamique pour poser de problèmes particuliers, mais un signe clair qu'il ne faut ps s'approcher plus de l'édifice.

Écoulement pyroclastique produit par une coulée de lave sur le versant sud-ouest le 21 décembre. Images: INSIVUMEH/USAID/Michigan Tech

Bonnes vacances et bonnes fêtes de fin d'année à tous et toutes!