28 octobre 2016

L'éruption du Fuego est en hausse (màj x3)

Pour le moment aucun bulletin spécial n'a été mis en ligne par l'INSIVUMEH mais je ne doute pas que cela ne tardera pas. Après son précédent paroxysme, il y a pile un mois aujourd'hui, l'activité strombolienne était retournée à un niveau habituel. Depuis une dizaine de jours le sommet de l'édifice reste brillant en permanence sur les images nocturnes des webcams, ce qui signifie que les températures y restent très élevées, ce qui n'était pas le
cas au cours des 15-20 jours qui ont suivi le paroxysme précédent. Cela fait donc une izaine de jours environs que des modifications, légères, sont en cours.
En plus de cette lueur, constituée en partie d'infrarouges, on peut noter que les explosions sont maintenant un peu plus fréquentes et certaines sont tout à fait spectaculaires, et leurs bombes arrosent en abondance tous les versants du magnifique stratocône, du moins leur partie amont.
Ces derniers jours certaines de ces explosions ont provoqué une crainte chez les habitants proches, d'après la presse Guatemaltèque.




Et cette activité est encore montée d'un cran puisque, comme avant toutes les phases paroxysmales précédentes, l'activité est devenue continue avec des avalanches de blocs permanentes sur le haut versant sud-est. Le CONRED précise dans un communiqué que ces avalanches sont le résultat d'un départ d'effusion, ce qui colle encore tout à fait aux précédents scénarios de phases de préparation des paroxysmes. 

Les avalanches de blocs cette nuit, dues à un départ d'effusion sur le versant sud-est à priori. Image: CONRED

Une situation à suivre, évidemment.

Mise à jour, 29 octobre, 08h13

L'INSIVUMEH a publié un premier rapport spécial concernant l'activité en hausse du Fuego. LA coulée de lave qui a commencé timidement sa formation hier, s'allonge progressivement, au fur et à mesure que le débit augmente, petit à petit. Elle se localise à nouveau dans la ravine Las Lajas, sur le versant sud-est, et mesure actuellement un peu plus de 500m de long. Le rapport décrit aussi une fontaine de lave de 150 à 200 m de hauteur, signe que la quantité de gaz dans le magma émis est actuellement importante. Pour le moment il ne semble pas y avoir de chutes de cendres en cours.

Mise à jour, 30 octobre; 07h26

L'éruption a atteint son 14ème pic de l'année 2016 et se poursuit actuellement. Elle est très intense, dominée en premier lieu par deux fontaines de lave au sommet, hautes de 400 m environ d'après l'INSIVUMEH.

Deux fontaines de lave sont visibles sur cette photo prise au soir du 29 octobre. Image: Glendy LAra

Toutefois une photo prise cette nuit par l'INSIVUMEH indique clairement que ce sont au moins 3 évents distincts qui sont actifs.

3 évents se distinguent sur cette photo. Image: INSIVUMEH

Cette phase paroxysmale semble n'alimenter pour le moment qu'une seule coulée, dans la ravine Las Lajas (versant sud-est), mais les fontaines arrosent tous les versants, et avec abondance, de chutes de blocs et de bombes: comme pour les paroxysmes précédents, le spectacle semble vraiment incroyable!

L'un des risques majeurs lors de ces paroxysme vient des coulées de lave. Comme elles se mettent en place sur des pentes fortes, elles peut être assez instable. Des portions de coulées peuvent se détacher brusquement et partir en miette dans la pente.
Or pendant les phase paroxysmales le magma émis et riche en gaz et si une partie s'échappe dans l'atmosphère, il en reste malgré tout dans la lave qui s'échappe, notamment dans les coulées de lave.
Donc les "miettes" citées juste avant ne se contentent pas de rouler dans la pente: sous la pression des gaz piégés certaines explosent littéralement, la plupart s’effritent en particules plus petites (cendres). Ce forme alors un mélange de cendres-gaz et blocs que l'on appelle écoulement pyroclastique (généralement mieux connu sous l’appellation "nuée ardente"). L'un d'entre eux s'est formé cette nuit, à partir de la coulée qui progresse dans la ravine Las Lajas.

Cet écoulement pyroclastique se forme à partir d'une coulée de lave. images: INSIVUMEH/Michigan Tech/USAID; gif animé: Culture Volcan


Aller, pour finir, une belle photo prise depuis la capitale, Guatemala City, où l'on voit non seulement la coulée, mais aussi une belle conjonction astronomique: Venus et Saturne sont très proches. L'étoile Antarès (la plus brillante étoile su Scorpion) n'est pas loin non plus.

Éruption et conjonction astronomique, vues depuis Guatemala City au soir du 29 octobre. Image: Luis Figueroa

Mise à jour 31 octobre, 20h44

Le paroxysme s'est terminé. Il a atteint son maximum (ce que l'on appelle justement la "phase paroxysmale") peu avant 12h00 (heure locale) puis a entamé son déclin. Les fontaines de lave se sont taries mais la coulée de lave, qui atteint une longueyr de 1200m environ, est restée visible toute la nuit et alimentée. Il n'est pas sur qu'à cette heure elle le soit encore.

La coulée de lave encore active en fin de nuit. Image: INSIVUMEH; Greg Wait/Michigan Tech

Sources: CONRED; INSIVUMEH; Greg Wait/Michigan Tech Institut; Clima Guatemala

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