Emissions de cendres sur le volcan Langila (Papouasie Nouvelle-Guinée)

Cela fait déjà quelques temps, depuis au moins début avril en réalité, que des soupçons se portent sur la situation du volcan Langila. Le VAAC a, à de nombreuses reprises déjà, fait état d’émissions de cendres, faibles car ne dépassant pas 2500m d'altitude, sur ce volcan.

Ce soupçon était aussi argumenté par le fait que le MIROVA a commencé à détecter, courant avril, un peu plus de signaux thermiques et, en moyenne, des signaux plus intense (rayonnement thermique un peu plus puissant).

Modification, vers la hausse, du rayonnement thermique produit sur le volcan Langila. Image: MIROVA

Mais en l’absence d'images montrant ces émissions, qu'il s'agisse de photos (très peu fréquentes en provenance de la Papouasie Nouvelle-Guinée), ou d'images satellites, rien ne montrait cette activité jusqu'à présent. Et pour plusieurs raisons vraisemblablement, notamment le fait que non seulement cette activité n'est pas très intense, mais aussi que le climat chaud et humide produit d'importantes masses nuageuses presque en permanence, ce qui masque aisément les activités modestes.

Mais le VAAC de Darwin a publié un nouveau bulletin aujourd'hui dans lequel sont transmises quelques informations de la part du Rabaul Volcano Observatory (RVO). Les volcanologues Papous indiquent en effet que depuis peu l'activité sur cet édifice est en hausse, et produit donc plus de cendres. Ne restait plus qu'à espérer qu'au moment où les satellites passeraient, le ciel serait dégagé, ce qui s'est produit aujourd'hui. Les images MODIS, par exemple, mais aussi celles d'Himawari 8, permettent de bien voir le panache qui s'étire vers l'ouest, sur une cinquantaine de kilomètres de longueur. Bien que l'intensité de l'activité se soit accrue, les cendres se déplacent toujours pour le moment à une altitude faible (2500-3000 m).

Panache de cendres en provenance du volcan Langila. Image: MODIS/NASA

Cette activité ne peut être caractérisée dans le détail mais puisqu'il y a des cendres, on peut évidemment au moins dire qu'elle est explosive. L'absence de signaux thermiques importants semble indiquer qu'il n'y a pas de coulées de lave (pas d'effusion), phénomène observé lors des phases éruptives précédentes. Historiquement les éruptions sur ce volcan ont été plutôt modérées, essentiellement stromboliennes, mais il a pu connaitre des épisode d'activité plus soutenue, avec des phases décrites comme vulcaniennes qui ont généré, dans les années 80 par exemple, des panaches qui ont dépassé les 7-8 km d'altitude.
Le fait que l'activité en cours soit dans une phase de croissance s'accompagne logiquement d'une alerte aviation à l'orange au VAAC de Darwin.

Sources: VAAC de Darwin; MODIS; MIROVA