Depuis que ce volcan d'Equateur, situé dans le sud, a repris du service début mars, il y a un manque d'images en ce qu le concerne. La raison est simple: il se trouve dans une zone relativement peu fréquentée et, surtout, l'environnement géographique qui l'entoure est un vrai piège à nuages. Les seules sources qui permettent pour l'heure de savoir qu'une activité se maintient sont les données
satellites, les capteurs embarqués qui peuvent, grâce à une détection de différentes longueurs d'ondes, réaliser une spectrographie de l'atmosphère et ainsi détecter la présence de gaz volcaniques,de particules (cendres) produites par une activité et les rayonnements de chaleur intense.
satellites, les capteurs embarqués qui peuvent, grâce à une détection de différentes longueurs d'ondes, réaliser une spectrographie de l'atmosphère et ainsi détecter la présence de gaz volcaniques,de particules (cendres) produites par une activité et les rayonnements de chaleur intense.
Le MIROVA, qui exploite plutôt les données accumulées par les capteurs sensibles au rayonnement infrarouge (chaleur) embarqués sur les satellites MODIS, permet ainsi de savoir que le sommet du volcan est devenu depuis le 22 mars une source importante d'émissions infrarouges. Or une activité éruptive, faiblement explosive, a démarré dès début mars.
On pourrait d'abords penser que le décalage entre le début de l'activité détectée par l'IGEPN (début mars) et les premiers signaux thermiques détectés le 22 mars puisse s'expliquer par la présence de nuages en abondance, car l'eau absorbe efficacement les rayonnements thermiques. Mais cette idée ne tient pas la route puisqu'il y a des nuages tout le temps en abondance dans la zone. Le graphique du MIROVA nous indique donc qu'il se passe vraiment quelque chose de nouveau au sommet du Sangay depuis le 22 mars (l'absence de signaux entre début mars et le 22 mars n'est pas un artefact dû à l'atmosphère).
Si l'on regarde tout à gauche du graphique du MIROVA, qui remonte à avril 2015, on voit qu'il y à l'époque des signaux similaires qui étaient détectés. Or je publiais en mars 2015 un post qui indiquait qu'à l'époque une activité éruptive avait bien lieu sur le volcan, dont les prémices avaient été détectés en janvier 2015. Et qui plus est, il y avait à l'époque un soupçon concernant la présence d'au moins une coulée de lave.
Les deux situations étant similaires, on peut donc poser l'hypothèse qu'une coulée de lave a fait son apparition aux alentours le 22 mars, et qu'elle peut expliquer l'intense rayonnement thermique (une activité explosive seul ne le peux pas si elle est modeste). L'hypothèse est vraisemblable car la formation de coulées est fréquente dans l'histoire éruptive du Sangay.
Pour autant, en ce qui me concerne, je ne perd pas de vue qu'il ne s'agit que d'une hypothèse: je ne tiens absolument pas pour acquise la présence d'une coulée de lave. Clairement il doit y avoir confirmation ou infirmation (c'est le devenir de toute hypothèse).
Quittons les signaux MIROVA pour aller voir le résultat récolté par d'autres capteurs spatiaux, notamment ceux du SNPP VIIRS. Ceux-ci ont permis de voir la présence, le 31 mars, d'un panache émis le volcan. C'est, à ma connaissance, la première fois que l'on peut voir avec certitude un panache associé à cette activité (les données transmises le 09 mars étaient incertaines du fait de la présence de cendres produites par le Tungurahua voisin). Il semble donc qu'elle se poursuive sur un mode explosif, plutôt modérée vue l'extension du panache en question (40 km environ en direction du nord-ouest).
Une photo du Sangay a été prise au soir du 30 mars, peut-être depuis la petite ville de Puyo, située à 60 km au nord du volcan. On y voit effectivement un panache émis depuis le sommet, mais il n'est pas possible de dire si il est constitué de gaz seul ou de gaz plus cendres. Elle confirme néanmoins que le volcan n'est pas au calme.
Pour l'heure donc on peut dire qu'une activité éruptive se poursuit au sommet du Sangay. Elle semble faible à modérée, explosive puisqu'on a pu observer un panache, et peut-être aussi (mais à confirmer) effusive.
Sources: SNPP-VIIRS/NOAA/CIMSS; MIROVA; G.Rigo
Série de signaux thermiques au sommet du Sangay depuis le 22 mars. Image: MIROVA |
Si l'on regarde tout à gauche du graphique du MIROVA, qui remonte à avril 2015, on voit qu'il y à l'époque des signaux similaires qui étaient détectés. Or je publiais en mars 2015 un post qui indiquait qu'à l'époque une activité éruptive avait bien lieu sur le volcan, dont les prémices avaient été détectés en janvier 2015. Et qui plus est, il y avait à l'époque un soupçon concernant la présence d'au moins une coulée de lave.
Les deux situations étant similaires, on peut donc poser l'hypothèse qu'une coulée de lave a fait son apparition aux alentours le 22 mars, et qu'elle peut expliquer l'intense rayonnement thermique (une activité explosive seul ne le peux pas si elle est modeste). L'hypothèse est vraisemblable car la formation de coulées est fréquente dans l'histoire éruptive du Sangay.
Pour autant, en ce qui me concerne, je ne perd pas de vue qu'il ne s'agit que d'une hypothèse: je ne tiens absolument pas pour acquise la présence d'une coulée de lave. Clairement il doit y avoir confirmation ou infirmation (c'est le devenir de toute hypothèse).
Quittons les signaux MIROVA pour aller voir le résultat récolté par d'autres capteurs spatiaux, notamment ceux du SNPP VIIRS. Ceux-ci ont permis de voir la présence, le 31 mars, d'un panache émis le volcan. C'est, à ma connaissance, la première fois que l'on peut voir avec certitude un panache associé à cette activité (les données transmises le 09 mars étaient incertaines du fait de la présence de cendres produites par le Tungurahua voisin). Il semble donc qu'elle se poursuive sur un mode explosif, plutôt modérée vue l'extension du panache en question (40 km environ en direction du nord-ouest).
Une photo du Sangay a été prise au soir du 30 mars, peut-être depuis la petite ville de Puyo, située à 60 km au nord du volcan. On y voit effectivement un panache émis depuis le sommet, mais il n'est pas possible de dire si il est constitué de gaz seul ou de gaz plus cendres. Elle confirme néanmoins que le volcan n'est pas au calme.
Le panache émis par le volcan Sangay au soir du 30 mars. Image: G.Rigo, via twitter |
Pour l'heure donc on peut dire qu'une activité éruptive se poursuit au sommet du Sangay. Elle semble faible à modérée, explosive puisqu'on a pu observer un panache, et peut-être aussi (mais à confirmer) effusive.
Sources: SNPP-VIIRS/NOAA/CIMSS; MIROVA; G.Rigo
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