Etna, Italie, 3330 m
Le trémor reste actuellement à un niveau bas, mais son amplitude (l'"épaisseur" du signal sur les sismogrammes en quelque sorte) est, quand à elle, un peu supérieure à la normale. Il est vraisemblable qu'il soit en lien avec les faibles émissions qui se poursuivent sur le Cône Nord-Est, et que l'on pouvait voir (ou apercevoir selon l'angle de vue) sur plusieurs webcams hier encore.
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| Faibles émissions de cendres sur le Cône Nord-Est vues depuis Linguaglossa, au nord-est. Image: Etnatrekking |
La petite surprise des images prisent la nuit dernière par une webcam postée à Nunziata (versant est) est la présence d'une très très faible incandescence au fond du cône nord-est et sur la lèvre nord du Nouveau Cône Sud-Est.
Je précise "très très faible" car cette webcam prend des images en pause longue (les étoiles forment un filé), ce qui permet d'accumuler assez de lumière pour que l'incandescence devienne perceptible.
Pour le Cône Nord-est, on la voit, de temps en temps, sous la forme d'un reflet dans le panache qui s'en dégage. Sur le Nouveau Cône Sud-Est c'est un évent de dégazage dont la température semble assez haute, et qui porte les roches alentours à incandescence. Il est vraisemblable que la cause soit la même au fond du Cône Nord-Est d'ailleurs...
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Pour le moment l'activité de l'Etna semble se résumer à ces spots incandescents et ces quelques émissions de cendres brunes (lave ancienne pulvérisée).
Affaire à suivre.
Mise à jour 19h29
A partir de 09h20 (heure locale) ce matin, le Cône Nord-Est a été le siège d'une activité plus importante: pendant une durée d'environ 1h10 un panache de cendres brunes s'en est échappé avec vigueur. Le trémor n'a pas montré de variation significative durant cette phase.
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| Émission de cendres sur le Cône Sud-Est au matin du 31 mars 2016. Images: Etnatrekking |
Mise à jour, 01 avril, 09h34
Une autre émission de cendres, similaire à celle d'hier, quoique peut-être un peu moins intense, s'est déroulée sur l'Etna au levé du jour.
Elle a duré environ 1h10 (entre 05h30 et 06h40) pour la partie la plus active, puis a été suivie par quelques bouffées de cendres durant quelques dizaines de minutes. Les images thermiques de l'INGV indiquent que le panache était relativement chaud, mais que sa température était malgré tout trop faible pour attribuer à ces cendres une origine magmatique. La couleur du panache et les données thermiques sont là encore compatibles avec l'émissions de cendres constituées de lave ancienne.
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| Émission de cendres sur le Cône Nord-Est vue depuis l'est en caméra thermique. Image: INGV |
Le trémor n'a pas varié au cours de cette activité.
Sources: OMNM; INGV; Etnatrekking; Turi Caggeg; Nicola Zappala
Masaya, Nicaragua, 635 m
Le lac de lave semble toujours actif et très bien brassé d'après des image prisent récemment et publiées le 29 mars sur Youtube.
Pour plus de détails concernant l'accès au volcan je vous conseil de vous reporter aux commentaires du post du 28 mars: Nicolas A. a passé 10 jours au Nicaragua courant mars et a eu la gentillesse de partager avec nous plusieurs détails concernant ce volcan: je tiens ici même, parce que je n'ai pas encore eu le temps de le faire, à le remercier très chaleureusement.
L'INETER a finit par publier des bulletins récents, le plus récent ayant été rédigé le 28 mars (mais mis en ligne hier). On y apprend que, concernant le Masaya, le trémor reste important et qu'il fluctue visiblement pas mal. Une microsismicité plus profonde est toujours enregistrée mais il n'y a pas de détails la concernant (types de secousses, nombre par jours, localisation des hypocentres etc).
Mise à jour 02 avril 17h31
Une autre vidéo du lac de lave, dénichée par Shérine France sur Viméo, montre le brassage très clairement. Très très belle vidéo, mais le propriétaire en a restreint le partage: je vous met donc le lien à défaut de pouvoir l'intégrer.
Sources: Merci à Shérine France d'avoir partagé le lien de la vidéo ci-dessus; encore merci à Nicolas pour les détails qu'il a bien voulu partager avec nous tout; INETER
Nyiragongo, République Démocratique du Congo, 3470 m
On m'a demandé via twitter hier si j'avais plus de nouvelles concernant l'évolution de la situation sur ce volcan. Or, malheureusement, les détails sont difficiles à avoir et seul L'Observatoire peut répondre avec précision à ce type de question. Toutefois l'ensemble des photos récentes que j'ai pu dénicher à droite à gauche, il semble que l'activité au fond du cratère sommital soit stable: le nouvel évent continue d'alimenter le champs de lave qui a encerclé le lac de lave principal et plusieurs fronts y cascadaient simultanément la semaine dernière(pas de date précise, mais les images ci-dessous ont été publiées le 23 mars...).
Celles-ci a été publiée par contre le 24 mars, mais il ne faut oublier qu'une date de publication ne correspond pas obligatoirement à une date de prise de vue et qu'il peut avoir un délai de 1 à quelques jours entre les deux.
Sources: Niall Murray; Jason Sehorn
Nevados de Chillàn, Chili, 3212 m
L'activité sur le volcan reste instable. Une nouvelle émission de cendres a eu lieu hier, plus intense que celles des jours précédents, au niveau du dernier des nouveaux cratères apparus fin janvier.
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Il est toutefois intéressant de noter que ces émissions de cendres ne se produisent pas toujours sur les mêmes cratères: il y a une alternance des conduits empruntés par les gaz pour être émis.
Le 29 mars au soir par exemple on pouvait noter une faible émissions de cendres depuis le cratère Arrau.
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| Faible émission de cendres dans le cratère Arrau. Image: SERNAGEOMIN |
Mais plus tôt dans la même journée c'est le cratère du 08 janvier qui émettait les cendres.
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| Émission de cendres dans le cratère du 08 janvier. Image: SERNAGEOMIN |
En regardant toutefois les images des webcams on s'aperçoit que si c'est dans le cratère apparu fin janvier qu'à eu pour le moment l'émission la plus abondante, c'est surtout le cratère Arrau qui est le plus souvent le siège d’émissions cendreuses, en tout cas depuis qu'elles ont fait leur réapparition le 27 mars.
Pour l'heure les niveaux d'alerte, aussi bien volcanique (activité) qu'institutionnel (niveau de réponse pour la prévention), restent au jaune.
Source: SERNAGEOMIN
Kerinci, Indonésie, 3805 m
Le volcan a été le siège hier d'une petite émission de cendres, le matin vers 07 h00 (heure locale) à priori. Le VAAC indique que ces dernières ont été repérées à environ 4000m d'altitude, ce qui fait pour le panache une hauteur maximale de quelques centaines de mètres seulement.
L'ascension au sommet est fermée à cause de cette activité mais, pour l'heure je n'ai pas trouvé de détails la concernant.
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| Panache de cendres au sommet du Kerinci: la photo semble dater du 30 mars mais cela reste à confirmer. Image: Auteur inconnu; via The Lonely Ranger |
Ce type d’émissions de cendres arrive parfois sur ce volcan: elles résultent généralement d'un système hydrothermal instable. Toutefois il n'y pas pour le moment de données techniques plus précises qui permettraient de connaitre plus précisément la cause de cet événement.
Sources: VAAC de Darwin; The Lonely Ranger
Chikurachki, Russie, 1816 m
et
Alaid, 2339 m
Une activité éruptive a débuté sur le volcan Russe Chikurachki situé dans la partie nord de l'archipel des Kouriles, près de la péninsule Kamchatka, sur l'île Paramuchir. C'est une activité modérément explosive, à l'origine d'une émission continue de cendres depuis le 29 mars. Cette activité a démarré plutôt doucement le 29, puis est un peu montée en puissance, permettant au panache de cendres ainsi former de s'étirer sur une distance d'environ 200 km environ d'après les données du satellite Himawari 8. Il ne semble par contre ne jamais s'être élevé à plus de 3500 m d'altitude d'après le VAAC de Tokyo. En réponse a cette nouvelle activité, le niveau d'alerte aviation a été élevé à l'orange par le KVERT dès le 29 mars.
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| Le panache du volcan Chikurachki aujourd'hui. Image: MODIS/NASA |
Outre le panache du Chiklurachki cette image MODIS nous indique qu'une activité continue sur le volcan Alaid. Le sommet de l'édifice est soit couvert de cendres soit dégagé de neige (zone noire) et un petit panache de gaz s'en échappe. Par contre on peut noter l'absense de cendres dans ce panache: il ne semble pas y avoir d'activité explosive en cours, ou en tout cas rien d'important. Les données du MIROVA indiquent qu'un signal thermique fort et constant est produit à ce niveau aussi. Faible panache de gaz dépourvu de cendres, et fort signal thermique situé dans le cratère: cela pose la question du style de l'éruption en cours. Ce qui pourrait expliquer ces deux observations-là serait la présence d'un petit lac de lave au fond du cratère. Mais à moins d'avoir accès à une image satellite de très haute résolution et, mieux, à des photos faites depuis le sommet, cela ne reste qu'une idée.
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| Signal thermique fort et constant émis depuis le sommet du volcan Alaid. Image: MIROVA |
Sources: VAAC de Tokyo; MODIS/NASA; MIROVA
Sur la vidéo du Masaya on voit bien a 6 min 14 l'autre petite bouche il me semble dont l ineter avait fait allusion. très récent
RépondreSupprimerAutrement en cette année 2016 les lacs de lave sont à la fête avec l Erta ale en janvier en quasi débordement, le Nyiragongo en ce moment et Hawai. Aucune info sur celui du Vanuatu en 2016 par contre.
concernant le Masaya et suivant la vision de cette vidéo j'ai l'impression que le lac de lave par rapport à la date de notre visite (14 février) a descendu et du faite que l'ont aperçoive son alimentation par le dessus (torrent de lave ) ???
RépondreSupprimerJ'y étais le 14 mars au soir que 5 minutes et cela était mon impression aussi "torrent de lave" mais il faut tout de même se méfier avec le ZOOM / en tout cas la vitesse de la lave est bien la.
SupprimerLe national geographic va surement descendre voir de plus près
Bonjour,
SupprimerC'est très curieux ce torrent de lave. Sur la vidéo le débit a l'air quand même très important. Si l'alimentation se fait réellement par le dessus et qu'il n'y a pas de de conduit d'évacuation (c'est à dire, si je ne me trompe pas, pas de coulée), comment le niveau du lac peut-il être stable?
Sur cette vidéo de début Mars en espagnol il parle carrément de cascade de lave
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=8Wy5gZFDI-8
Bonjour à tous,
SupprimerJe rejoins Marc P sur ces interrogations concernant le "lac" du Masaya. On terme de description, on a effectivement une cascade de lave à fort débit dans un système magmatique stable dans le temps. C’est-à-dire qu’il faut imaginer un cycle magmatique de surface, comme ce qu’il se passe communément sur les lacs de lave en lien avec une géométrie bien plus complexe que ce que l’on peut imaginer pour les lacs de lave type Nyiragongo.
Je pense aussi qu’on manque d’observations plus détaillées.
Voici une première vidéo de l'équipe du célèbre Cossman Sam mais je ne comprends pas trop l'espagnol et ce qui raconte dans la vidéo.
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=tIMrPKarSbQ
Photos aériennes de plusieurs volcans prises au Nicaragua dont l'intérieur du cratère Momotombo ! et EL HOYO d'où la vue est magique.
Supprimerhttp://www.el19digital.com/articulos/ver/titulo:40303-explorador-sam-cossman-admirado-de-maravillas-volcanicas-de-nicaragua-fotos
Salut out le monde. Déjà, en tant que webmestre de ce blog, je vous remercie pour ces échanges longs, intéressés, courtois. Bref: sérieusement, c'est un plaisir de vous lire!
RépondreSupprimerConcernant le Masaya, je rejoint Nicolas a lorsqu'il nous dit qu'il a employé le mot pour nous livrer son impression.
Je rejoint tout autant Marc P qui fait remarquer à juste titre que si il y a une cascade de lave qui se déverse au fond du puits, celui-ci devrait se remplir, or il n'y a pas d'exutoire et son niveau est stable.
Mon problème lorsque je regarde les images du Masaya c'est que le point de vue n'est jamais complètement dégagé: on a donc ici un problème d'observation, lié à la géométrie du terrain au fond du cratère.
Mon interprétation de ce que je vois est la suivante (elle n'engage que moi, évidemment): pour moi il ne s'agit rien de plus qu'un lac de lave normal, de petites dimension, agité d'un brassage très vigoureux. La position de ce brassage est stable dans le temps, et il se fait le long de la paroi du puits, mais à l'endroit où on ne peut le voir. Un peu comme une activité de fontaine de lave mais qui se fait à travers le lac, ce qui génère cette sorte de "courant", dont on a l'impression qu'il sort de la paroi et cascade dans le lac. Ce "courant" presque horizontal pourrait aussi être lié à la morphologie de la paroi. Il ne serait pas étonnant par exemple que le brassage, si il se fait toujours du même côté, ait finit par creuser la paroi (là où on voit pas) et qu'il y ait comme une cavité surmontée d'un ressaut. Si ce brassage très dynamique (et visiblement continue), presque une petite fontaine de lave finalement, se fait dans cette cavité, la paroi du ressaut peu lui servir de "rampe" qui oriente le "jet de lave" à l'horizontal et nous donne l'impression d'observer une cascade.
Je sais pas si j'ai réussi à me faire comprendre (chaud de mettre en mot l'image qu'on se fait mentalement), et c'est dommage qu'on ne puisse pas intégrer d'images dans les commentaires du coup.
Merci Nicolas pour les liens: il y a quelques images vraiment intéressantes
Bonjour,
SupprimerMoi, j'ai compris ! Bon, j'avoue, j'ai relu plusieurs fois. En effet, parfois on rêverai d'un ImpEcran de l'image que l'on s'en fait pour l'expliquer plus aisément.
Pour ce qui est de l'explication, ça tient la route, d'autant plus qu'une activité de fontaine est souvent décrite liée aux lacs de lave. Mais j'ai regardé une nouvelle fois la vidéo et le (très) fort débit associé à l'absence de projections m'empêche d'être totalement d'accord avec ton hypothèse.
Hâte d'avoir plus de descriptifs d'observation.
L INETER confirme l'élargissement du lac et du creusement des parois
Supprimerhttp://www.elnuevodiario.com.ni/nacionales/388538-bocas-volcan-masaya-se-ha-ensanchada-lago-lava/