Nyiragongo, République Démocratique du Congo, 3470 m
Shérine France a fait passer une nouvelle vidéo qui montre bien l'activité sur le nouvel évent. Ce dernier a pris la forme d'un magnifique et très caractéristique spatter-cone ("cône d'éclaboussures"), formé lorsque de petite explosions projettent des lambeaux de lave fluide qui se soudent les uns aux autres au moment de leur impact.
Une partie des images a été prise d'avion, une autre depuis la lèvre de l'immense cratère du Nyiragongo, dont une belle séquence réalisée à la verticale du Spatter-cone. D'autres enfin ont été faites depuis le fond du cratère, sur la dernière terrasse, d'où les cascades de lave dans le lac ont été filmées.
Bon: les séquences en accéléré ne sont jamais très intéressantes à mon goût car elles inspirent une idée fausse de la dynamique réèlle d'un lac de lave ou d'une coulée, et sont des effets qui n’apportent rien. L'autre petit point négatif: les dates de prise de vue ne sont pas précisées, seule la date de mise en ligne l'est. Mais mis à part ces légers points négatifs les images sont vraiment sympas donc je partage!
Source: Shérine France
Klyuchevskoy, Russie, 4835m (MIROVA), ou 4754m (GVP), ou 4750m (KVERT)
L'éruption strombolienne mixte, effusive/explosive, se poursuit au sommet de celui que je considère comme l'un des plus beaux stratovolcans du monde. Les images des webcams continuent de montrer la présence de la coulée qui s'épanche sur le versant sud-est*, dans la ravine Apakhonchich que l'on voit très clairement sur Google Earth. On voit aussi sur certaines de ces images la présence de l'activité strombolienne mais celle-ci semble moins intense qu'il y a quelques jours. Cela reste toutefois à vérifier par des moyens plus directs.
La longueur de la coulée semble maintenant dépasser les 1000 m
La coulée de lave vue de puis le sud-est du volcan. Image: KB-GS-RAS |
Le site volkstat.ru a aussi publié une image satellite prise par LANDSAT 8 le 26 avril, sur laquelle on voit nettement les coulées de boue engendrées par l'interaction entre la coulée de lave et la couverture neigeuse.
Les coulées de boue vue par le satellites LANDSAT 8, et mappées sur Google Earth par volkstat.ru. Image: Volkstat.ru |
* et non le versant est comme je l'ai écrit dans les posts précédents je crois.
Sangay, Equateur, 5300 m (wikipedia) ou 5286 m (GVP) ou 5230 m (MIROVA et IGEPN)
Le volcan reste le siège d'une activité éruptive. Elle est essentiellement détectée de manière indirecte, par le rayonnement thermique qu'elle émet et qui reste actuellement intense, mais aussi par les faibles émissions de cendres que le VAAC décrit de temps à autres, lorsqu'elles sont détectées.
En ce qui concerne les données thermiques, leur intensité et leur stabilité dans le temps ne sont pas compatibles avec une activité explosive modeste. Leur présence implique qu'un corps à haute température soit présent en permanence et, statistiquement si l'on regarde l'histoire éruptive sur cet édifice, la coulée de lave semble être l'objet le plus cohérent, même si un petit lac pourrait aussi être envisagé comme hypothèse, dans l'absolu.
Signaux thermiques émis par le volcan Sangay. Image: MIROVA |
Les quelques images de cette activité qui ont été transmises depuis qu'elle pris de l'intensité, en mars dernier, ne montrent que les explosions produites par cette éruption. C'est aussi le cas de la vidéo ci-dessous, qui semble avoir été prise le 27 avril et qui montre un panache de cendres de petite tailles, s'élevant au-dessus du cratère.
Cependant ce n'est pas sur ce panache, plutôt banal, que je souhaite attirer votre attention, mais bien sur un autre panache, qui fait son apparition sous le sommet à partir de la 37ème seconde. Sa source est très localisée et non pas étendue: cela exclu d’emblée qu'il puisse s'agir de cendres soulevées par des impacts de bombes, retombant après l'explosion qui a formé le panache principal.
Il ne reste que deux solutions envisageables pour expliquer sa présence:
- soit il s'agit d'un petit effondrement de roches, que les vibrations produites par l'explosion aurait décrochées.
- soit il s'agit d'un bout de coulée de lave, qui pourrait se trouver dans la petite ravine ou se produit cet effondrement.
Et si vous faites bien attention à cette petite ravine, vous constaterez qu'elle est remplie d'une sorte de "langue" gris claire: ce sont les dépôts de fréquents éboulements. Ce qui rend l'hypothèse "coulée" un peu plus probable.
Malheureusement les images ne sont pas assez nettes pour avoir la certitude absolue. Mais si c'est bien une coulée qui est présente à cet endroit, on peut fortement soupçonner qu'elle a fait son apparition fin mars (signaux thermiques du MIROVA), qu'elle n'est pas longue (entre 100 et 200 mètres de long si on part du principe que c'est le front qui s'effrite et génère les petits panaches, cas le plus classique) et qu'elle occupe ce que je soupçonne être le haut versant sud ou sud-sud-est du stratovolcan.
Sources: MIROVA; Digital Tv - Canal 28
très belles images du nyiragongo dommage que les explication ne sont pas en français ( c'est dur la traduction le matin :-))
RépondreSupprimerSur la version youtube possibilité de traduction des soustitres anglais (pas fameuse mais ça aide
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerConcernant le Nyiragongo le lac de lave augmente t'il avec cette cascade ou c'est la même provenance ? En tout cas sur le début de la vidéo on peut voir que le lac Kivu n'est pas loin.
Concernant le Sangay c'est rare de le voir avec du ciel bleu il me semble comme les volcans de Colombie.