23 avril 2016

Émissions de cendres sur le volcan San Cristobal

Après la possible activité qui avait, à priori, secoué le volcan en février cette année, plus aucune information concernant son éventuelle instabilité n'avait été relayée par l'INETER, ni par la presse Nicaraguayenne.
Pourtant ce qu'il s'est passé hier n'est entaché d'aucun soupçon: le volcan, le plus haut du Nicaragua*, a bel et bien été le siège d'une activité hier, tout au long de la journée.

Elle commence par une explosion modeste au matin du 22 avril, à 10h20 (heure locale), suivi par une bien plus intense qui a généré un panache de gaz et cendres relativement imposant, haut de 2000m. D'après le bulletin du SINAPRED (l'INETER n'a pas encore publié au moment de la rédaction de ce post) 9 autres explosions ont suivi, toutes moins intenses que la seconde.



Les cendres ont été emportée vers le sud, le sud-est et le sud-ouest essentiellement, provoquant des chutes de cendres relativement importantes à proximité de l'édifice. La presse et le SINAPRED citent plusieurs zones habitées, telles que Las Brisas (à 10 km au sud), Santa Narcisa (8 km au sud-est), Chichigalpa (15 km au sud), ou la photo ci-dessous a été prise.

Véhicule couvert des cendres expulsées par l'activité du 22 avril. Image: Bayardo Ruiz


Ce type d'activité n'est pas inconnu sur cet édifice puisque, outre le soupçon de février (non confirmé semble-t-il), il y avait eu des explosions similaires en mars et juin 2015.
Difficile de dire avec précision, et encore moins certitude, quel mécanisme est à l'origine de cette série d'explosions mais cela pourra être étudié par la collecte et l'analyse des dépôts de cendres d'une part, de la sismicité qui a éventuellement précédé, accompagné et suivi cette série d'explosions, et de l'analyse des éventuelles mesures réalisées dans le panache de gaz avant l'activité, afin de voir si sa composition varie. Lors d'études précédentes, effectuées ente 2012 et 2014 et compilées dans une thèse publiée en 2015, des mesures conjointes du flux de SO2 (gaz magmatique) et de la sismicité semblaient indiquer qu'une sismicité anormale précédait ce type d'explosion, et pouvaient être liées a des remontées de petits volumes de magma a des niveaux plus superficiels.
Il est toujours un peu dangereux d'extrapôler des mesures et leur interprétation,faite à un moment donné, a une situation actuelle. Mais au moins ces études peuvent-elle faire preuve de point de comparaison avec la situation actuelle, et voir si elles sont similaires ou non.


Pour finir, une équipe plurinationale (Nicaraguayenne et Etats-Unis, Université Sud Floride) était visiblement sur site la semaine dernière afin de relever avec précision la topographie du San Cristobal et permette une mise à jour des cartes de risques liées à ce volcan.

Relevé de la topographie du volcan via une antenne radar. Image:CCC/Jairo Cajina, via El19 tv

Sources: SINAPRED; Bayardo Ruiz; El19 TV;

* Mais pas le point culminant du pays, qui se trouve au Mont Mogoto, qui culmine à plus de 2400m d'altitude.

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Voici à quoi ressemble le haut du Cristobal en photo 360 degrés.

    http://www.rutacolonialydelosvolcanes.com/san-cristobal/

    INETER doit surement manquer de moyen humains et financiers dans ce pays pauvre et en 2016 entre le Masaya Momotombo Telica et Cristobal il y'à du boulot...

    En l'espace de 4-5 mois le Nicaragua a eu droit quand même au réveil du Momotombo avec coulée de lave, apparition d'un lac de lave Masaya et panaches de cendres Telica Cristobal. Et le volcan le plus surveillé est le Cerro Negro ou certains jours de pointe il peut y avoir 3000 touristes pour faire du sandboarding.

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