Le niveau du volcan Nevados de Chillan (Chili) élevé au jaune

Évoquer ce volcan me donne le sourire puisqu'il s'agit rien de moins que le premier volcan pour lequel j'ai du rechercher des actualités. L'anecdote se passe il y a 12 ans (août-septembre 2003, lors de sa dernière éruption). A ce moment là, si ma mémoire ne me fait pas défaut, l'équipe de France de ski s'entraine sur le massif volcanique (c'est une station réputée sur le plan international visiblement). Or la mère d'un des membres de l'équipe (skieur ou pas je ne me rappelle pas), restée en France, avait été mise au courant du départ de l'éruption par son fils

et, bien sûr, elle était inquiète (qui ne le serait pas). Lorsqu'elle téléphona, c'est moi qui, tout à fait par hasard, ait été à côté du téléphone et me suis engagé à lui trouver tous les détails nécessaires pour lui permettre de comprendre la situation. J'avais carrément la pression pour tout dire car, à l'époque, il n'existait aucun réseau social, très peu de sources officielles d'informations en temps réèlle et c'est elle qui, par son coup de téléphone, m'avait mis au courant de cette activité. Par chance cette éruption est restée tout à fait modeste (VEI 1), n'ouvrant que deux petits cratères alignés sur une fissure ouverte entre le Volcan Nuevo et le Volcan Arrau.

Ci-dessous, une vue depuis l'ouest pour vous familiariser avec les noms des sommets de l'édifice (histoire volcanologique complexe, qui a débuté il y a au moins 640 000 ans).

Le nom des sommets du massif du Nevados de Chillan

Mais ce n'est pas pour causer anecdotes que j'ai souhaité parler du Chillàn, mais pour faire savoir que le SERNAGEOMIN a élevé aujourd'hui le niveau d'alerte de l'édifice au jaune. La décision a été prise suite à une hausse progressive de la sismicité depuis le mois d'août mais, pour le moment, rien en surface n'indique clairement qu'une crise éruptive puisse avoir lieu. Les volcanologues ont fait savoir par le biais d'un bulletin spécial qu'une très légère modification de l'activité fumerolienne a été constatée, notamment la température de certaines fumerolles légèrement plus élevée qu'à l'habitude. Par contre aucune déformation n'a été relevée pour le moment, en lien avec le changement de sismicité. L'ONEMI de son côté à décidé d'élever le niveau d'alerte institutionnel au jaune, pour les communes de Coihueco et Pinto, toutes deux situées à l'ouest du massif. Ce changement de niveau d'alerte s'accompagne aussi de la restriction de l'accès au massif (ne pas approcher à moins d'un kilomètre des sommets).

Pour le moment l'idée qui semble prédominer est que les signaux perçus seraient liés à une instabilité du système hydrothermal, très développé sur ce volcan. Reste à connaitre la cause de ce déséquilibre.

A moins qu'un événement ne se déclenche d'ici ce soir, il y a fort à parier que cette actualité sera la dernière de l'année 2015: je vous retrouve donc l'an prochain pour de nouvelles infos volcaniques décryptées. Bonne fin d'année à toutes et à tous!

Sources: SERNAGEOMIN; ONEMI