Les aléas (phénomènes)
L'activité du volcan Indonésien n'a pas cessé depuis le post du 04 novembre mais a légèrement baissé en intensité. C'est ce que suggère du moins l’évolution du panache qui, depuis le 06 novembre, a vu sa longueur diminuer. Actuellement il se disperse au-dessus de l'île de Lombok et du détroit qui la sépare de sa voisine Bali.
Les seules images qui parviennent régulièrement sont celles de la webcam installée au nord-ouest du
cône Barujari. Elles n'est pas idéalement placée malheureusement puisqu'une crête empêche de voir directement l'activité. Elle permet toutefois de constater que non seulement l'activité explosive continue d'alimenter le panache, haut de 2000m actuellement, mais que des projections de taille importante (bombes, blocs) sont aussi produites. Les projections issues de l'activité explosive sont parois visibles malgré la crête qui masque le cône actif. Image: PVMBG |
Elles semblent toutefois moins importantes que début novembre ce qui va
là encore dans le sens d'un affaiblissement de l'activité par rapport au
04-05 novembre mais celle-ci semble s'être depuis stabilisée, du moins à la lecture du diagramme RSAM (mesure des variations de l'amplitude du trémor) transmis hier par Devy Kamil Syahbana (volcanologue au PVMBG).
Diagramme RSAM du Rinjani: le trémor est plus stable depuis hier. Image: PVMBG, via Devy Kamil Syahbana |
Sur d'autres images, entre autres celles d'hier, un panache blanc, donc à priori riche en eau, s'élève devant le panache de cendres. Il résulte de l'entrée de la coulée de lave repérée la semaine dernière dans les eaux du lac Segara Anak, qui rempli le fond de la caldera du Rinjani et dans lequel le Barujari s'est édifié. L'observatuer en poste au Rinjani a pu observer que, sous l'effet de cette coulée, le niveau du lac ainsi que sa température ont augmenté: elle est passée de 20-21°C à plus de 38°C ! Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une température homogène (partout identique dans le lac) mais la variation est importante. Il semble toutefois que cela reste une situation encore moins importante que lors de l'éruption de 1994 (la seconde plus importante historique avec un VEI 3), où le lac avait vu son niveau monter de 6 m et sa température atteindre 49°C.
Le panache de "vapeur" et le panache de cendres. image: PVMBG |
Pour l'heure l'activité reste donc confinée à l'intérieur de la caldera mais les cendres, elles, retombent à l'extérieur de cette dernière. Le BNPB, organisme en charge de la gestion des crises, à fait distribuer plusieurs dizaines de milliers de masques et mis en place neuf treize centres d’accueil si des personnes devaient être évacuées. L'un des risques lié à cette éruption est que le niveau du lac augmente trop et qu'il commence à déborder par l'immense échancrure qui éventre la lèvre nord de la caldera. Il pourrait alors provoquer une série de crues dans la rivière Koko Putek (ou Putih qui veut dire "blanc") qui descend jusqu'à la côte nord de l'île de Lombok. Il n'y a heureusement pas de grande ville sur sa trajectoire mais la zone n'est pas inhabitée non plus.
La hausse du niveau du lac est un problème car il peut déborder par une importante échancrure. Image: Google Earth |
Il semble que cette nouvelle éruption soit décrite comme plus importante que celles de 2004 et de 2009 mais son VEI (indice d'explosivité volcanique) reste, de manière préliminaire, estimé à 2.
Les conséquences
Les vols ont pu reprendre ces derniers jours à l'aéroport international mais le trafic reste perturbé. Le coût des conséquences de cette éruption sur cet aéroport est une perte estimée à 45 milliards de Roupies (70 000 euros), mais plus largement c'est Bali toute entière qui subit une perte importante au niveau du tourisme avec une chute de 11% de la fréquentation de l'île. Sur l'île de Lombok même ce sont les chutes de cendres qui sont les plus embêtantes pour les populations mais l'aéroport de l'île semble avoir un fonctionnement normal, avec seulement quelques rares vols annulés.
Sources: PVMBG; presse Indonésienne
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