Les phénomènes
L'activité éruptive, essentiellement effusive, semble se poursuivre mais il y a tout de même une incertitude: de hautes températures sont toujours présentes sur l'édifice mais elles sont clairement moins importantes. Les images MODIS semblent indiquer, en corrélation avec les données du MIROVA par ailleurs, qu'elle perd en intensité depuis le 30 juin environ. C'est en effet à partir de cette date que
la puissance du rayonnement thermique de l'éruption rayonnée décline. On peut même voir qu'à partir du 05 juillet environ, la fréquence des signaux devient moins importante. De là à dire qu'elle est sur le point de s'arrêter (voir qu'elle s'est arrêtée aux alentours du 05 juillet) il n'y a qu'un pas qu'il n'est pas possible de franchir avec ces seuls données indirectes et imprécises: il manque la donnée essentielle qu'est la sismicité. C'est elle qui, par la détection ou non d'un trémor, permettrait de savoir ce qu'il en est car:
- l'absence de signaux thermiques forts peut effectivement être le résultat d'une cessation d'activité mais aussi...
- ... d'un débit éruptif devenu très faible mais toujours présent avec des coulées ne se mettant en place qu'en tunnels. Ces derniers bloquent en effet de manière très efficace le rayonnement thermique.
C'est la raison pour laquelle le titre de ce post ("a fortement décliné") est en avant tout une marque de prudence face à l'interprétation qu'on peut faire des données satellites ci-dessous.
Évolution de la puissance du rayonnement thermique du volcan Wolf, et les deux pics liés aux deux sites éruptifs distincts (flanc est et caldera). Image: MIROVA |
Je tiens par ailleurs à remercier Shérine France qui a fait passer cette nuit un lien très interessant du Space Engeneering Developpement. Les techniciens de ce centre ont en effet exploité les données du satellite Landsat 8, instrument OLI afin de produire des images qui permettent, pour la première fois, de voir la phase intracalderique de cette éruption en détail. J'avais fait passer, le 24 juin dernier, une image du même satellite qui avait été faite le 19 juin. Elle était toutefois moins résolue et ne permettait que de faire le simple constat d'une activité intracalderique. Les images du Space Engeneering Developpement, faites à partir des mêmes données, sont plus précises. Intégrant les signaux thermiques, elles permettent de voir le chenal central de la coulée et l'étalement précis du front de lave à cette date. Elles permettent aussi d'estimer la surface de la zone recouverte par la lave: environ 3 km2 ce jour-là.
Comparaison d'images Landsat 8-OLI des 16 avril et 19 juin. Images : LANDSAT 8-OLI/ Space Engeneering Developpement |
Les images du MODIS faites tout au long du mois de juin et début juillet montrent que c'est quasiment tout le fond de la caldera qui a été recouvert d'une nouvelle épaisseur de lave.
Évolution de l'activité du volcan Wolf à travers les images du MODIS: le déclin semble clair. Images : MODIS/NASA |
Les conséquences
Aucune conséquence particulière n'a été observée, si ce n'est un léger changement de morphologie de l'île, à laquelle un petit delta de lave s'est ajouté sur la côte est. Au moins temporairement car ce type d'objet, qui subit l'érosion des vagues, n'est jamais sûr d'avoir une présence pérenne (à l'échelle des temps géologique, il est certain qu'il n'a pas une existence pérenne, comme l'île toute entière du reste).
Sources: MODIS/NASA; MIROVA; SED, avec mes remerciements renouvelés envers Shérine France
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