Pour celles et ceux d'entre vous qui ne le connaissent pas le Kirishima est un massif volcanique complexe de forme globalement allongée du nord-ouest au sud-est. Mais se cache en réalité, derrière ce nom unique, une multitude de petits édifices, au moins 18, certains polygéniques (= construits par plusieurs éruptions) et d'autres monogéniques (= résultat d'une seule éruption) qui ont fonctionné
parfois à des moments différents, parfois de manière synchrone*.
Il semble que l'on considère appartenir à ce massif toutes les roches volcaniques qui ont été émises après l'éruption d'une caldera dite de Kakuto, dont on trouve le dépôt ("ignimbrite") un peu partout dans le secteur, et qui est daté à environ 280 000 ans.
Une première série d'édifices, dit "groupe ancien" (Kurinodake, Yunotanidake, Eboshidake et Shishikodake) se forme sur les cendres de Kakuto, plutôt dans la partie sud de la caldera. Après une phase sans activité importante de plusieurs dizaines de milliers d'années, les éruptions font leur retour il y a environ 60 000 ans: leurs produits recouvrent ceux de la première phase qui n'avaient pas encore été érodés, créant plusieurs petits édifices (Shiratoriyama, Ebinodake, Ryuodake, Futagoishi, Onamiike, Hinamoridake, Ohatayama). Durant cette seconde période, il y a environ 35 000 ans, une importante avalanche de débris se produit sur l'Hinamoridake: une partie de la ville de Kobayashi, au nord-est, est construite sur les dépôts.
Une dernière période commence il y a 22 à 25 000 ans environ et se poursuit aujourd'hui: c'est durant celle-ci qu’apparaissent les principaux cônes et cratères qui dominent le paysage actuel, dont
Maruokayama, Iimoriyama, Koshikidake, Karakunidake, Nakadake, Takachiho-no-Mine et le
Shinmoedake qui fut le siège de la dernière éruption historique, en 2011. Les édifices les plus récents sont apparus il ya moins de 7000 ans et se nomment Miike, fruit d'une puissante éruption plinienne, et Ohachi.
Maruokayama, Iimoriyama, Koshikidake, Karakunidake, Nakadake, Takachiho-no-Mine et le
Shinmoedake qui fut le siège de la dernière éruption historique, en 2011. Les édifices les plus récents sont apparus il ya moins de 7000 ans et se nomment Miike, fruit d'une puissante éruption plinienne, et Ohachi.
La plus ancienne éruption historique remonte à l'an 742 et toutes celles qui ont été observées depuis se sont déroulées soit sur Ohachi, soit sur le Shinmoedake. Sauf une exception: celle de 1768, qui s'est manifestée au pied nord-ouest de l'imposant cône Karakunidake, qui domine au centre du massif et en porte le point culminant (1700 m). L'édifice est une sorte de petit dôme-coulée, qui porte le nom d'Io, ou Iwo.
Le massif du Kirishima (Kirishimayama) |
Et c'est justement au niveau de cet Iwo que, depuis début juillet, les volcanologues du Japan Meterological Agency, enregistrent une sismicité un peu plus intense que la normale. Le 06 juillet déjà ils ont informé le public qu'une activité phréatique ne pouvait être exclue à court terme en conséquence de cette sismicité. La situation s'était ensuite calmée mais la presse Japonaise a indiqué de nouveau hier que les volcanologues ont cette fois enregistré une phase de trémor interne à l'édifice, pendant 3 minutes: ils n'excluent visiblement pas qu'il puisse être lié à un mouvement de magma. Une légère déformation du sol a par ailleurs été enregistrée. Sans être très clairs ces signaux méritent évidemment d'être suivis.
L'éruption du Shinmoedake, en 2011, s'était déroulée dans le calme malgré la formation d'une belle galette de lave dans le cratère sommital. L'alerte volcanique était redescendue à 2 en octobre 2013 et n'a pas bougé depuis. Mais l'histoire de ce massif à vu se manifester des éruptions de tous styles et de violences très diverses. Sans compter le contexte récent qui a vu se déclencher des éruptions phréatique assez intenses, qui ont causé la mort de plusieurs personnes l'an dernier sur l'Ontake: c'est la raison pour laquelle la méfiance est de mise évidemment, mais le niveau d'alerte n'a pour le moment pas été modifié semble-t-il, et rien à part ces quelques signaux un peu supérieurs à la normale ne constitue le signe indiscutable d'une prochaine éruption.
* synchrone ici ne veut pas dire qu'il y a eu des éruptions simultanées mais plutôt que différentes parties du massif se sont construits durant la même période géologique.
Source : presse Japonaise
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