Cet édifice, situé dans le nord de la cordillère des Andes, au Chili mais juste à l'ouest de la frontière avec la Bolivie et à seulement une centaine de kilomètres de la frontière avec le Pérou, manifeste depuis le milieu de la nuit dernière (30-31 mai), une sismicité anormale. Un essaims de 22 secousses, toutes d'origine volcano-tectonique (fracturation "sèche", sans circulation de fluides) s'est déroulé sur
une dizaine de minutes à partir de 00h04 (heure locale). Une autre secousse, d'une magnitude assez importante (3.7) s'est produite un peu plus tard, à 05h17 (heure locale).
Cette sismicité est accompagnée d'une légère déformation au niveau du sommet du volcan, entamée le 28 mai. L'ensemble de ces données étant supérieure à l'activité de base, qui définit le niveau d'alerte vert, le SERNAGEOMIN se voit dans l'obligation de passer en alerte jaune mais, précise l'organisme: tous ces signaux géophysiques ne sont pas encore suffisants pour être considérés comme des signes précurseurs d'une éruption future. C'est dans la durée et dans l'évolution des situations que les volcanologues verrons la signification de ces signaux mais, pour la suite, cela peut s'accentuer comme se calmer.
L'ONEMI, organise en charge de la gestion des risques au Chili, a élevé aussi son niveau d'alerte institutionnel en le passant en "alerte préventive" (couleur verte) ce qui va permettre de mettre en place un suivi plus fin de la situation afin de pouvoir, si le cas se présente, être plus réactif quand aux moyens d'information, de prévision et de prévention à mettre en œuvre par rapport aux populations concernées.
Il semble en tout cas, d'après les rapports des deux organismes, que pour le moment aucune observation particulière n'ait été faite par les gens situés à proximité du volcan. Le dégazage, permanent au sommet et sur le haut versant ouest, semble rester constant. Le risque principal, en cas d'activité, qu'elle soit phréatique, phréatomagmatique ou magmatique, est la fontte d'une partie du glacier sommital, qui peut être la source d'importants lahars.
Le volcan Guallatiri vu sur Google Earth avec, en premier plan, une des épaisses coulées visqueuses qui ont participé à sa construction. |
Ce volcan est essentiellement constitué de laves dont la composition va des andésites, pour les plus pauvres en Silices, aux rhyolites pour les plus riches, mais avec un gros pourcentage de lave de composition dacitiques (riche en silice intermédiaire). Il n'a pas été historiquement très actif: 4 éruptions certaines seulement sont recensées, en 1825 (avec un marge d'erreur sur la date de 25 ans!!), 1913, 1959, 1960. Aucune n'a été violente mais l'analyse des dépôts de l'édifice montre qu'il n'en a pas toujours été ainsi.
Son nom signifie "abondance de Guallatas", "Ouette des Andes" de son nom Français, un oiseau de la famille des Anatidae, qui comprend aussi les oies, les eiders et les canards.
Sources: SERNAGEOMIN; ONEMI
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