Un point sur l'éruption du volcan Villarrica

L'activité sur le Villarrica reste assez importante sans toutefois changer de style. Des phases d'activité explosives produisent des panaches de cendres parfois assez denses et des projections sont, la nuit dernière, montées à plusieurs centaines de mètres de hauteur. En plusieurs occasions les pentes
externes ont ainsi été frappées de pluies de bombes incandescentes.

Bombes projetées à l'extérieur du cratère dans la nuit au 04 au 05 avril. Image: SERNAGEOMIN

L’activité strombolienne était relativement intense en fin de nuit le 05 avril .Images: POVI

La journée d'hier émissions de cendres, débutées au cours de la nuit du 04 au 05, sont restées presque continues et ne se sont calmées que vers la fin d'après-midi: la nuit en cours n'est marquée par aucune activité notable. Cette phase de production de cendres a incité le maire de la petite ville de Pucòn a déclencher la sirène de la ville en début d'après-midi (13h30), avant d'avoir reçut le rapport du SERNAGEOMIN et les instructions de l'ONEMI. 

 

Grosses émissions de cendres le 05 avril, sources de tensions. Image: Soychile

Vivement critiqué par l'Intendant d'Araucanie (un équivalent du Préfet de Région chez nous) pour avoir, par ce geste, créé un moment de tension alors qu'aucun indicateur volcanologique n'était alarmant. Le maire se défend en expliquant que l'éruption paroxysmale qui avait eu lieu au nouvel an 1949 (VEI 3 tout de même) avait été précédée de plusieurs heures d'une activité qu'il décrit comme similaire à celle d'hier. A son tour il rappelle que le SERNAGEOMIN n'a fait parvenir son rapport lors du paroxysme du 03 mars qu'une heure après le départ de l'activité et que, dans ses conditions, les prises de décisions sont moins efficaces. Il a donc, de son point de vue, fait preuve de raison.

 

Panache de cendres et écoulement pyroclastique le 01 janvier 1949. Image: Mario Alarcèon

 

Qui a tord ou raison, ce n'est pas la question mais on voit là que l'ambiance sur place semble plutôt tendue depuis le 03 mars.

Quoi qu'il en soit le trémor produit par cette activité, qui avait connu un pic mi-mars, source de la décision de placer l'alerte volcanique à l'orange, a depuis baissé et stagne plus ou moins depuis lors. En fait le trémor est beaucoup plus stable que l'activité visible en surface qui, elle, fonctionne par phases.

Evolution du trémor depuis le 19 mars. Image: Culture Volcan, à partir des données du SERNAGEOMIN

Suite à l'incident le SERNAGEOMIN a rappelé tout au long de la journée d'hier que le premier indicateur fiable de l'intensité réèlle d'une éruption et de on évolution, en dehors de ses manifestations superficielles, reste le trémor.

Pour finir, si vous voulez suivre  l'activité en temps réel et en strraming, voilà le lien qu'il faut avoir. Merci à @aficientifico pour l'avoir transmis.


Sources: SERNAGEOMIN; ONEMI; POVI; @aficientifico; Soychile