Le volcan reste en crise même si, pour le moment, l'activité reste plutôt modeste en tout cas en surface car, côté sismicité, les volcanologues continuent de la décrire comme élevée. Des cendres ont a nouveau commencé d'être émises dès le 14 avril au soir et, dans l'après-midi du 15, une série d'explosions un peu plus importantes ont été observées. La plus intense d'entre elle a généré un panache assez chargé en cendres haut de 3000m, mais qui n'a, semble-t-il, été suivi d'aucune chute de cendres
sur les zones habitées (ce qui est assez rare, il faut le souligner), contrairement aux émissions plus faibles des heures précédentes.
sur les zones habitées (ce qui est assez rare, il faut le souligner), contrairement aux émissions plus faibles des heures précédentes.
Panache de cendres dans l'après-midi Equatorien. Image: IGEPN |
Bien entendu l'IGEPN n'exclue pas la possibilité que l'activité puisse monter en puissance et devenir génératrice d'aléa a potentiel de risques élevé (écoulements pyroclastiques, coulées de boue, fortes chutes de cendres), ou plus modéré (coulées de lave).
Source: IGEPN
Ubinas, Pérou, 5672 m
Les volcanologues de l'INGEMMET continuent d'enregistrer sur le volcan une activité sismique qui s'est accrue à partir du 14 avril, en particulier dans le registre des secousses liées aux mouvements de fluides dans l'édifice. Le trémor de son côté a marqué un pic le 10 avril pour redescendre par la suite. Cette instabilité s'est manifestée à nouveau hier de manière assez imposante avec la mise en place d'un panache de cendres haut d'environ 3500 m (plus de 9000m d'altitude donc) dans la matinée Péruvienne, à 08h00, suivi de plusieurs heures de bouffées cendreuses. Il s'agit à priori de la plus importante explosion de l'année.
L'activité éruptive qui a repris début avril a généré plus de 1 mm de chutes de cendres sur les villages de Querapi et Ubinas: c'est un chiffre qui peut paraitre faible mais en réalité même cette quantité de cendres génère à chaque fois qu'elle se produit des problèmes divers: les yeux peuvent être affectés, il est impossible de faire sécher son ligne dehors, il faut fermer au mieux les ouvertures des maisons pour ne pas que la cendre n'y entre au moindre coup de vent, les personnes les plus fragiles peuvent souffrir de problèmes respiratoires, les réserves d'eau peuvent être polluées par les différents composés chimiques qui se trouvent sur les cendres (gaz ou minéraux solubles).
L'autre problème, plus important, qui a été observé par les volcanologues de l'Institut de Geophysique le 13 avril dernier, c'est la descente de lahars, lorsque les dépôts de cendres ci-dessus cités se gorgent d'eau de pluie.
Dans la ravine Volcanmayo, dans laquelle passe la route d'accès qui mène au village d'Ubinas, ces masses de boue se sont mobilisées et coupé l'un des deux accès principaux au village.
Inutile donc d'user de superlatifs pour décrire cette activité: elle est globalement plutôt modérée en ce moment.
Sources : INGEMMET/OVI ; IGP
Sinabung, Indonésie, 2460 m
Le volcan reste en éruption et celle-ci est toujours d'abord extrusive. Après l'effondrement d'un bout de lobe de lave début avril la lave n'a pas cessé de lentement sortir au sommet de l'édifice, reconstituant ce qui avait disparu. Actuellement la langue de lave en question est plutôt assez longue: à dire vrai il me semble que c'est la première fois qu'elle s'étire autant dans la ravine qu'elle occupe, qui est particulièrement pentue. Sur cette image prise hier par Sadrah Peranginangin la "langue" de lave s'étire sur une longueur de 150-200 m environ.
Le nouveau lobe de lave étiré dans la pente. Image: Sadrah Peranginangin |
Il ne semble pas y avoir pour le moment d'activité pyroclastique importante associée à la progression de ce lobe: probablement des avalanches (blocs qui se décrochent) mais je n'ai pas trouvé d'infos indiquant des écoulements pyroclastiques.
Mais le problème majeur que rencontrent les indonésiens qui vivent dans la zone d'influence du Sinabung, ce sont les coulées de boue qui, ces derniers jours semblent avoir fait des dégâts considérables. CE n'est pas la première fois depuis le départ de l'éruption du reste, mais les témoignages se multiplient de villages littéralement coupés en deux par des rivières de boues et de blocs, de véhicules et de ponts emportés, de routes coupées par l'action abrasive qu'ont ces lahars sur les berges. La vidéos ci-dessous est, à ce titre, très parlante.
Le 12 avril l'équipe de Beidar Sinabung a photographié la descente de lahars chauds, surmontés de panaches de vapeur, dans une rivière qui passe non loin du village de Payung, au pied du Sinabung. On a tendance a oublier que ceux qui se mettent en marche en période d'éruption, à partir de dépôts encore à très haute température (écoulements pyroclastiques par exemple), sont à plusieurs dizaines de degré celsius et rendent le phénomène d'autant plus dangereux.
Un lahars chaud photographié le 12 avril. Image: Beidar Sinabung |
Changement d'ambiance suite au passage de lahars. Image : Firdaus Surbakti via Beidar Sinabung |
Source: twitter (@BeidarSinabung et @LeopoldAdam)
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