17 mars 2015

Un point sur les éruptions des volcans Aso et Sangay

Sangay, Equateur, 5230 m

L'IGEPN vient de publier un rapport spécial dans lequel les volcanologues précisent un peu la situation. Ils ont pu en effet récolter quelques informations pendant une mission de terrain fin février dont l'objectif était de remettre en route une station sismique, mission dont ils ont fait un petit montage,
ci-dessous.




L'information la plus intéressante est la confirmation de la présence de coulées mais aussi leur localisation: flanc est, et non pas flanc ouest comme le laissaient supposer les signaux thermiques, ce qui explique que le lecteur Rando-Volcan, dans les commentaires du post précédent, n'ai pas pu voir les coulées:
- le chemin d'accès n'est pas sur le même versant
- les coules n'étaient peut-être déjà plus actives.
L'IGEPN a ainsi cartographié deux coulés distincts, longues de 900m, qui prennent naissance au sommet, et qui se seraient mises en place début janvier. Associés à ces coulées des dépôts de cendres ont été cartographiés sur les flanc est et sud. Si le flanc est a probablement été sali par les avalanches de blocs produits par les coulées, comme le laisse penser la morphologie du dépôts, les volcanologues expliquent que le flanc sud lui a été la "victime" des retombées de cendres et de bombes issus des explosions.

Cartographie des coulées et dépôts de l'éruption en cours. Image: IGEPN

Une fois la stations sismique réparée les données qu'elle a fournit, entre les 27 février et 12 mars, ont permis aux volcanologues de caractériser l'activité comme "élevée".
Cette activité semble bien se poursuivre actuellement puisque le VAAC de Washington a relayé hier une observation de pilote qui aurait observé un panache de cendres à une altitude de 8000m.

Sources: IGEPN; VAAC de Washington

Aso, Japon, 1592 m

L'activité éruptive continue sur le même schéma que les semaines précédentes: des phases éruptives, explosives et qui émettent de bonnes quantités de cendres, entrecoupant des phases de repos où seul un important dégazage persiste. Un bon exemple de cette activité est encore donné aujourd'hui.




Le panache produit par cette activité s'est étiré sur un peu plus de 40 km au nord-ouest, à une altitude plutôt faible (moins de 2000m) d'après le VAAC de Tokyo.

Extension du panache de cendres de ce matin. Image: MODIS/NASA

Depuis le départ de l'éruption en cours, en novembre 2014, le plancher du cratère Nakadake montre deux zones particulièrement actives:
- le cratère duquel se produisent l'ensemble des phases éruptives et où se forment les panaches de cendres. C'est la seule zone éruptive pour le moment
- une zone de dégazage intense et à très haute température qui manifeste, en permanence, des incandescences pouvant faire croire qu'il s'agit de retombées fragments incandescents. Il n'en est rien, il ne s'agit que d'émissions de gaz tellement chauds qu'ils maintiennent la roche incandescente.

Le cratère du cône Nakadake aujourd'hui, avec ses deux zones actives ...mais avec des activités très différentes. Images: Université de Kyoto.
Sources: Université de Kyoto; Université de Kumamoto; VAAC de Tokyo; MODIS/NASA

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