Santa Maria/Santiaguito, Guatemala, 3772 m
Les derniers rapports de l'INSIVUMEH font état du retour d'une véritable activité explosive au sommet du Caliente, après plusieurs mois de calme, seulement ponctués de quelques exhalaisons. Les volcanologues ont pu observer au moins 3 explosions par jour en moyenne ces derniers jours (mais sans savoir à partir de quel moment cette phase é débuté, bien que ce la soit récent). Cela en fait une
activité globalement modeste même si quelques explosions ont produits des panaches de belle taille.
activité globalement modeste même si quelques explosions ont produits des panaches de belle taille.
Panacher de cendres produit le 03 novembre sur le Caliente. Image: INSIVUMEH |
La coulée reste active même si aucune détail particulier conceranant sa progression, sa morphologie voire ses éventuelles conséquences ne sont décrites. Le bulletin mis en ligne par les volcanologue indique qu'elle avance toujours, et le volcanologue Rudiger Escobar Wolf continue de suivre l'activité depuis l’espace, via les données thermiques envoyées par le satellite LANDSAT 7.
#Santiaguito volcano has been cloudy, but today's #Landsat 7 image shows the active #lava flow in the thermal band pic.twitter.com/uMYNbtZJTm
— Rudiger Escobar Wolf (@rudigerescobar) 4 Novembre 2014
La courte longueur du signal thermique, si on le compare aux images que j'ai faite passer précédemment, pourrait être le résultat de la présence de nuages sur le volcan. L'eau absorbe en effet le rayonnement thermique.
Mise à jour 20h07
Rudiger Escobar Wolf a fait passer une nouvelle image réalisée cette fois par Landsat 8, toujours à partir des capteurs sensibles au rayonnement thermique. On voit bien, cette fois, l'ensemble de la coulée, avec les deux lobes actifs et quelques zones à haute température tout le long de la coulée.
Kilauea, Etats-Unis, 1222 m
Depuis le 30 octobre dernier (jeudi) le front le plus avancé de la coulée dite "du 27 juin" n'a pas bougé, se figeant à quelques mètres d'une habitation, séparé d'elle par une digue. La lave a continué toutefois d'arriver depuis le P'u'u O'o, avec un moindre débit, ce qui a provoqué le gonflement de la coulée et son élargissement par les "suintements", appelés "breakouts" par les anglosaxons (parfois "outbreaks" aussi), dont je vous ais fait part dans un post précédent. Un suintement ci-dessous, photographié hier à Pahoa.
Il est très interessant de pouvoir suivre en quasi-direct (un décalage horaire de différé) l'évolution d'une coulée Pahoehoe, d'autant plus visible quand elle recouvre une zone végétalisée, qui permet de la visualiser sans problèmes (une coulée Pahoehoe qui en recouvre une autre, c'est visuellement moins simple...).
Visiblement les bonnes conditions météo qui sont prévues sur Hawaï en milieu de semaine devraient permettre aux volcanologues du HVO de cartographier avec précision l'ensemble de la coulée, depuis le Pu'u O'o jusqu'à Pahoa: un sacré travail en perspective!
Sources; HVO; Mileka Lincol/Hawaï News Now
Mise à jour 20h07
Rudiger Escobar Wolf a fait passer une nouvelle image réalisée cette fois par Landsat 8, toujours à partir des capteurs sensibles au rayonnement thermique. On voit bien, cette fois, l'ensemble de la coulée, avec les deux lobes actifs et quelques zones à haute température tout le long de la coulée.
lava flows at #Santiaguito also visible in today's #Landsat 8 SWIR (band 7). Fronts moved ~300 and ~400 m since Oct 4 pic.twitter.com/t9qMg6Vj9e
— Rudiger Escobar Wolf (@rudigerescobar) 5 Novembre 2014
Sources: INSIVUMEH; Rudiger Escobar WolfKilauea, Etats-Unis, 1222 m
Depuis le 30 octobre dernier (jeudi) le front le plus avancé de la coulée dite "du 27 juin" n'a pas bougé, se figeant à quelques mètres d'une habitation, séparé d'elle par une digue. La lave a continué toutefois d'arriver depuis le P'u'u O'o, avec un moindre débit, ce qui a provoqué le gonflement de la coulée et son élargissement par les "suintements", appelés "breakouts" par les anglosaxons (parfois "outbreaks" aussi), dont je vous ais fait part dans un post précédent. Un suintement ci-dessous, photographié hier à Pahoa.
Tired of USA election coverage? Me too. Try some glowing red lava in this Nov 4 HVO image of a #Kilauea lava breakout pic.twitter.com/mRcJVDYpKP
— Ken H Rubin (@kenhrubin) 5 Novembre 2014
Il est très interessant de pouvoir suivre en quasi-direct (un décalage horaire de différé) l'évolution d'une coulée Pahoehoe, d'autant plus visible quand elle recouvre une zone végétalisée, qui permet de la visualiser sans problèmes (une coulée Pahoehoe qui en recouvre une autre, c'est visuellement moins simple...).
Élargissement de la partie distale (= éloignée de sa source) de la "coulée du 27 juin" en cartes. Images: HVO/USGS |
Visiblement les bonnes conditions météo qui sont prévues sur Hawaï en milieu de semaine devraient permettre aux volcanologues du HVO de cartographier avec précision l'ensemble de la coulée, depuis le Pu'u O'o jusqu'à Pahoa: un sacré travail en perspective!
Sources; HVO; Mileka Lincol/Hawaï News Now
Bardarbunga, Islande, 2000m
L'activité éruptive reste incroyablement stable dans le temps, en tout cas à ce qu'il semble (il manque toujours des données chiffrées, difficiles à récolter sur place vue les conditions météo exécrables de ces deux dernières semaines).
Le champ de lave vu hier par le MODIS. L'image a été produite en intégrant les données thermique (couleur bleue). Image: MODIS/NASA |
Des conditions météo un peu plus favorables ont permis aux volcanologues d'aller au front de coulé hier. Ambiance!
New lava flowing over snow. The moon appears reddish in the volcanic mist. Pic from #Holuhraun taken tonight pic.twitter.com/htIdsCdBB4
— Univ. of Iceland (@uni_iceland) 4 Novembre 2014
Very pretty! pic.twitter.com/b0W5z9x0do
— Univ. of Iceland (@uni_iceland) 4 Novembre 2014
The main vent today with it's boiling lava and the gas plume. The new lava field covers 67 km2 and is ~1 km3. pic.twitter.com/OwecoospQ6
— Univ. of Iceland (@uni_iceland) 4 Novembre 2014
Our field geologists sampling the #Holuhraun lava tonight pic.twitter.com/tW3WDjcRnf
— Univ. of Iceland (@uni_iceland) 4 Novembre 2014
New lava flowing over snow. The moon appears reddish in the volcanic mist. Pic from #Holuhraun taken tonight pic.twitter.com/htIdsCdBB4
— Univ. of Iceland (@uni_iceland) 4 Novembre 2014
Ces mêmes conditions météo stables ont par contre provoqué un pic de pollution sur une grande partie de l'Islande car, en l’absence de vent; les gaz ont pu se répandre dans toutes les directions.
Calm winds and cold weather create a Holuhraun pollution blanket almost all over #Iceland
http://t.co/aOFSYltKcB pic.twitter.com/JGUrgYSSnH
— Iceland Magazine (@IcelandMag) 4 Novembre 2014
Côté caldera les volcanologues ont estimé que l'énergie géothermale était de l'ordre de plusieurs centaines de MégaWatts (centaines de millions de joules libérées par seconde, un ordre de grandeur similaire à celui délivré par une centrale nucléaire), provoquant la fonte de 2 m3 (2000 litres) de glace chaque seconde à priori.
Vous allez dire "hé, c'est pas beaucoup!" A dire vrai il ne faut pas oublier que l'énergie thermique:
- sert dans un premier temps à élever la température de la glace, qui peut aller jusqu'à -30 °C, jusqu'à 0°.
- puis dans un second temps de fournir la chaleur necessaire à la fonte à proprement parler, qui fait passer l'eau de l'état de glace à 0°C à l'état liquide à 0°C.
Au final, tout ça fait beaucoup d'énergie thermique, surtout pour faire fondre 2000 litres chaque seconde!Du coup je ne sais plus quoi penser du graphique donné par le GPS installé sur la glacier.
En effet il est logique de penser qu'il ne peut plus actuellement représenter le seul affaissement de la caldera puisque la base du glacier sur lequel il est posé fond: il doit mesurer à la fois l’affaissement de la caldera + la perte d'épaisseur du glacier (à moins que celle-ci ne soit négligeable...).
En tout cas la caldera continue de s'affaisser c'est clair: la sismicité y reste la plus importante de toute la partie du complexe volcanique qui est en jeu dans cette éruption, c'est-à-dire sommet + plaine d'Holuhraun.
Mise à jour 17h44
Les volcanologues ont mis en ligne un nouveau bulletin aujourd'hui avec quelques mesures faites depuis les airs:
- le volume affaissé au niveau de la caldera est estimé à 1.1-1.2 km3
- la zone la plus affaissée se trouve à 44 m sous son niveau initial
- les chaudrons se sont approfondis de 5 à 8 m en 11 jours.
Sources: MILA; Université d'Islande; Iceland Magazine; MODIS/NASA; IMO
Sinabung, Indonésie, 2460 m
Difficile d'avoir des informations précises sur ce qui se passe là-bas mais en tout cas les écoulements pyroclastiques sont toujours présents, et certains restent importants. Ils semblent toujours affecter plutôt la partie sud de l'édifice.
Du côté des personnes évacuées les choses bouges. Suite à la visite du président fraichement élu, les travaux ont débuté pour les reloger. Le chantier des routes d'accès à la zone (un parcelle forestière) est en court et sera suivi de la construction des habitations (fermes essentiellement). Pour l'anecdote, les journaux rapportent que le président aurait passé le coup de fil à son Ministère de l'Environnement et de la Forêt pour que les permis de construire soient délivrer sur le champ...
Les quelques 1116 habitants des villages abandonnés de Suka Meriah, Cimacem et Bekerah sont visiblement soulagés de voir le bout du tunnel après plus d'un an de délocalisation.
Sources: PVMBG-CVGHM; Jakarta Post
Bsoir CV
RépondreSupprimerJ'ai regardé ces derniers jours ce qui se passe du côté du kamtchaka et j'ai constaté une quantité, je pense importante de SO2 au-dessus de la presqu’île. est-ce que cela pourrait venir de l'ISLANDE?
Bonjour, et pardon du délai de la réponse: un peu occupé ces derniers jours :-)
SupprimerVu les quantité rejetées quotidiennement il est possible (probable) qu'une partie des anomalies proviennent d'Islande. Cependant il m'est impossible de vous dire dans quelles proportions...
En fait c'est assez simple de tracer une anomalie bien marquée (et reliée à sa source par ailleurs) mais là il s'agit d'une sorte de pollution diffuse et de nombreux facteurs peuvent en être l'origine. Outre la pollution industrielle ( la Chine n'est pas loin) les incendies volontaires (cultures sur brûlis etc) sont d'importants émetteurs de polluants naturels, dont le SO2 (la matière organique contient du Soufre, un atome essentiel pour la production des protéïnes, restitué sous forme de SO2 lors de la combustion).