Deux jours: c'est le temps qu'aura tenu le niveau d'alerte jaune, déclaré par le KVERT le 06 novembre après plusieurs semaines de calme sur l'édifice. Plus aucune activité explosive n'y avait en effet été enregistrée depuis le 11 octobre d'après les volcanologues Russes.
Mais ce dernier a de nouveau manifesté de l'activité cette nuit avec l'émission, d'après le bulletin
spécial du KVERT et le VAAC de Tokyo, un panache de cendres qui aurait atteint une altitude de 10 km: pas un petit panache donc. Les volcanologues Russes précisent que l'événement à débuté à 21h55 TU, une heure différente de celle donnée par le VAAC qui indique 22h55 TU.
spécial du KVERT et le VAAC de Tokyo, un panache de cendres qui aurait atteint une altitude de 10 km: pas un petit panache donc. Les volcanologues Russes précisent que l'événement à débuté à 21h55 TU, une heure différente de celle donnée par le VAAC qui indique 22h55 TU.
L'événement s'est produit en bordure d'une importante zone dépressionnaire mais, manque de chance, côté nuages: pas d'images de l'événement dans son ensemble donc, mais le satellite japonais MTSAT a pu capturer la présence du panache, au moment où il dépasse de la couverture nuageuse.
Séquence d'images MTSAT au moment de l'émission du panache. Il semble qu'à 22heure TU il soit à son maximum et que l'horaire du KVERT soit le bon. Images: MTSAT/Université de Tokyo |
L'autre information importante de cette séquence d'images est que l'événement a été brusque mais unique: il ne s'agit pas du départ d'une activité intense et qui dure. Cette activité est donc à l'image de ce que nous montre le volcan depuis maintenant plusieurs mois: une activité éruptive intermittente et plutôt faible à modérée, entrecoupée d'événement un peu plus marquants.
Celle-ci est difficile à caractériser avec précision car il n'existe que très peu d'observations faites depuis le sol et, pour le moment, je n'ai vu passer aucune rapport d'analyse de ce qui est émis. Quelques photos ont été faites courant août de cette année depuis le volcan voisin Dzenzursky. Elles montrent ce qui pourrait être un peu l'archétype de l'éruption en cours et indiquent aussi le site où se déroule l'éruption: le sommet du cône central dont la morphologie (la plus régulière des 4 ou 5 cônes alignés qui forment le Zhupanovsky) suggère qu'il est celui où s'est déroulée toute l'activité récente* du volcan.
C'est un volcan a l'histoire assez peu connue, mais des travaux de terrain ont indiqué qu'il a connu , ces 10 000 dernières années (Holocène) deux période d'activité distincts:
- une première marquée par l'émission de basaltes et d'andésites basiques c'est à dire des laves de viscosité faible à modérée et donc des éruptions d'une violence du même ordre.
- une seconde, après plus de 2500 ans de repos, marquée par la production d'Andésites, lave bien plus visqueuses et à l'origine d'éruptions plus violente (la plus intense de toute l'Holocène sur ce volcan s'est produite il y a 2100 ans seulement, avec d'importants écoulements pyroclastiques).
Il serait interessant de voir quel type de magma est actuellement libéré.
Mise à jour 09 novembre, 09h48
La nouvelle phase d'activité entamée hier se poursuit aujourd'hui et reste visiblement intense. La météo étant parfaite aujourd'hui sur la zone on peut voir parfaitement le panache s'étirer sur plus de 240 km de long, en direction du sud-est. Le VAAC de Tokyo estime son altitude de croisière à un peu plus de 4000 m.
Le panache de cendres du Zhupanovsky vu ce matin par le module TERRA du MODIS. Image: MODIS/NASA |
Une vue lus large montre qu'en fait le panache en question est littéralement aspiré par une dépression qui, après avoir longé le Kamchatka, se déplace au nord des Aléoutiennes et se dirige vers l'Alaska. Il semble qu'il s'agisse de la plus importante tempête dans le Pacifique Nord depuis 1977, avec une pression dans "l'oeil" estimée à 924 mbars!
Le panache de cendres aspiré par une tempête. Image: MODIS/NASA |
* ne faites jamais, oh grand jamais, confiance à un géologue qui emploi le mot "récent(e)"". Car il faut comprendre ici "ces derniers milliers d'années minimum".
Sources: KVERT; VAAC de Tokyo; Université de Tokyo; FlickR de Marie-Laure Even; MODIS/NASA
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