L'activité du Popocatepetl, qui domine les villes de Mexico et Puebla, a connu un regain sensible ces deux dernières semaines, regain qu'il est toutefois difficile de quantifier avec précision mais qui semble limité. Le niveau d'alerte n'a d'ailleurs pas changé et est resté tout du long au jaune-2.
L'activité de cet édifice est, depuis la fin de ses deux épisodes intenses de mai et juillet 2013, revenu a
une activité plus classique:
une activité plus classique:
- dégazage abondant, comme toujours
- activité explosive faible à modérée, avec émissions de cendres.
- incandescence plus ou moins prononcée dans le cratère sommital
La phase un peu plus intense qui vient de se dérouler semble avoir connu son pic autour du 25-26 octobre (à confirmer) avec la formation de panaches plus importants que ceux émis habituellement. Depuis l'activité explosive, toujours présente, a décliné passant de quasiment 200 par jour (surtout des explosions modestes) à quelques dizaines actuellement (tout aussi modestes).
Cette activité reste toutefois très esthétique: ci-dessous l'activité du 04 novembre.
Le fond du cratère sommital a été occupé, depuis les crises de mai et juillet 2013, par une succession de ce qui est décrit comme des "dômes" par les volcanologues mexicains. Et plusieurs se sont enchaînés: en début d'année on en était au numéro 48, le 50 a été décrit en juillet-août 2014.
On peut en déduire que le volcan est dans une phase de lente extrusion qui forme successivement des dômes, plus ou moins détruits par des phases plus explosives. Le n°52 a été détruit en septembre ou octobre mais l’émission lente, mais visiblement continue, de lave rempli à chaque fois le fond du cratère en édifiant un nouveau "dôme".
Attention par contre à ne pas s'imaginer des dômes similaires à ceux que l'on a pu voir grandir sur le Paluweh, le Soufriere Hills, le Chaitén ou autres: il s'agit ici d'une lave pas assez visqueuse pour produire ces imposantes masses aux pentes raides.
Non: la lave qui sort au Popocatepetl en ce moment est un peu plus fluide et s'étale au fond du cratère en une sorte de galette plate dont la surface est ridée.
Non: la lave qui sort au Popocatepetl en ce moment est un peu plus fluide et s'étale au fond du cratère en une sorte de galette plate dont la surface est ridée.
Et elle s'étale d'ailleurs pour deux raisons conjointes :
- comme je l'ai précisé: sa viscosité est modérée ce qui facilite bien sûr son étalement
- mais son taux d'extrusion (le volume de lave qui sort par seconde, minute, heure, jour au choix) n'a pas l'air très élevé non plus: la lave a donc le temps de s'étale au fur et à mesure qu'elle sort, cequi n'est pas le cas lorsqu'une lave viseuses est émise très rapidement. Elle a alors tendance à s'accumuler en une masse aux pentes raides.
Plutôt que de "dôme"on pourrait presque parler de "lac de lave visqueuse" (ou de tortilla volcanique pour les gourmands amateurs de cuisine mexicaine). Les volcanologues francophones parlent généralement de "dôme-surbaissé".
Voici une comparaison d'images qui montre ce dôme n°53.
Les volcanologues, lors d'un survol effectué le 06 novembre, et dont l'image de gauche est extraite, ont pu mesurer ses dimensions: 250 m de diamètre pou 30 m d'épaisseur.
Ils ont aussi pu mesurer la cicatrice laissée par un petit décrochement de paroi sur le versant sud-ouest du massif stratocône. Toute la moitié nord-ouest de l'édifice en effet assez affectée par l'érosion qui a mis en relief tout une série d'anciens dépôts de cendres et de coulée de lave. Ces petites falaises, ressauts rocheux, sont instables et donc sujets à des éboulements. L'un d'entre eux s'est produit le 05 novembre et formé un nouvelle cicatrice: c'est un processus normal d'érosion.
Le versant sud-ouest du Popocatepetl et la nouvelle cicatrice d’avalanche rocheuse laissée le 05 novembre. Image: CENAPRED |
Sources: CENAPRED; Twitter
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