Les dernières informations en provenance de l'OVSICORI-UNA indiquent que depuis le 17 septembre le Rincon de la Vieja connait une phase d'activité accrue, avec des explosions phréatiques à répétition. Actuellement 6 au moins ont été repérées grâce aux signaux sismiques qu'elles ont produit, aucune observation directe des événements n'ayant pu être menée en raison de mauvaises conditions météo. Un survol de contrôle a été effectué hier par les volcanologues, ce qu a permis de
ne constater qu'une de ces explosions n'avait été assez importante pour projeter de matériaux en dehors de cratère de cet édifice. Parc contre il est clair que l'activité est supérieure à la normale: du soufre solide flotte à la surface du lac et une zone de vigoureux brassage a été observée dans le lac, dont la température a par ailleurs augmenté de 15°C par rapport à des mesures effectuées en 2013 (c'est un gros écart).Une image du lac prise pendant le survol de contrôle du 20 septembre. Image: OVSICORI-UNA |
Ce dernier a en effet quelques points communs avec un autre volcan Costa-Ricain: le Poàs. Tous deux ont la particularité d'avoir, dans leur cratère actif, un lac acidifié par la présence d'une intense activité fumerolienne.
Outre le risque d'une activité éruptive importante avec ses problèmes spécifiques (chutes de cendres, écoulements pyroclastiques etc), ce qui est d'abord à redouter lorsqu'une activité phréatique se met en place avec ce type de configuration, c'est que le lac acide ne se déverse dans les ravines creusées dans les flancs, bouté hors du cratère par les explosions. Car les lahars (coulées de boue) qui se forment alors, en plus d'être relativement chauds, sont d'une extrême acidité.
La carte de risques élaborée en 2012 permet d'ailleurs de constater combien l'aléa (phénomène si vous préférez) "lahar" est important: tous les versants de l'édifice peuvent être affectés, bien que le premier soumis, du fait des contraintes topographiques, soit le versant nord-est, plus particulièrement les rivières Azul et Pénjamo. Elles furent déjà le siège des ces lahars pendant d'autres épisodes phréatiques et phréatomagmatiques, par exemple en 1995.
Il faut noter tout de même qu'au cours de son histoire récente ce volcan a connu de nombreuses crises de ce type (1998,2011,2012 par exemple) parfois même plus intenses, sans qu'elles ne débouche sur une activité éruptive mettant en jeu du magma (éruption magamtique ou phréatomagmatique).
La dernière éruption où des fragments incandescents ont été observés remonte à 1995, mais il faut garder en tête qu'une activité même purement phréatique peut se dérouler de manière assez intense et engendrer des problèmes.
La situation est à suivre bien entendu , pour voir si l'activité en cours :
- est le signe précurseurs d'une activité plus intense, ou
- simplement une phase de déstabilisation du système hydrothermale, très développé, du volcan
Sources: OBSICORI-UNA; Commission Nationale de la Prévention des Risques et de la Surveillance des Crises
L'activité phréatique est vraiment dangereuse ! mais j'aimerai bien savoir a quel niveau (VEI) peut atteindre une éruption de ce genre !
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