Depuis le 19 juillet au soir une activité éruptive est rapportée sur le Karangetang, l'un des volcans les plus actifs d'Indonésie. La dernière crise importante sur le volcan s'est déroulée en septembre 2013 avec la possibilité qu'une coulée se soit alors mise en place dans la ravine Batuawan, sur le versant est ou sud-est du volcan. Depuis lors, des températures élevées ont pu être observées, parfois des émissions de cendres soupçonnées, mais le volcan semble être resté assez calme.
Début juin toutefois une anomalie thermique est visible sur le MODVOLC, la première depuis
septembre 2013, peut-être le signe que quelque chose d'anormal se passe, mais cela reste un signe faible et indirect. Il faut attendre le 19 juillet pour que des rapports fassent état d'une activité éruptive, date aussi partir de laquelle le MODVOLC perçoit un signal thermique persistante, quasi quotidien. |
| Signaux thermiques sur le volcan Karangeatng (Api Siau). Image: MODVOLC/HIGP |
Mais de quel type d'activité s'agit-il? Le quotidien Detik, qui décrit l'activité dès le 19 juillet, avait recueillit des infos auprès de Mr Surono, le chef de la section Géologie du Ministère des Ressources Minérales et Energétiques d'Indonésie (un homme en partie formé en France, à Grenoble et Chambéry pour l'anecdote). Ce dernier indique que l'activité donnait surtout des avalanches de blocs incandescents, dans une ravine située au sud-est (probablement la Batuawang à nouveau), et que le niveau d'alerte restait le même, à savoir 3 (Siaga, sur une échelle de 1 à 4), niveau d'alerte donné le 03 septembre 2013 et jamais réévalué depuis.
Toutefois des images prisent le 21 juillet montrent que les éboulements, ou au moins une partie d'entre eux, se produisent en fait dans une ravine ouverte plein sud, sorte de vaste couloir d'avalanche rempli des blocs de précédentes éruptions. L'activité actuelle est essentiellement effusive et forme une coulée. En tout cas sur les images de jour on ne peut voir aucun panache de cendres et sur celles prisent la nuit, aucune projection incandescente. La source de la coulée se trouve au sommet de l'édifice.
La
coulée progresse sur une pente forte et est donc instable: elle
s'émiette et forme ainsi les avalanches de blocs décrites par le docteur
Surono.
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| La coulée de lave et les avalanches de blocs incandescents associées. La photo est prise du sud-est, dans les environs du village d'Ulu Image: NewZulu.com |
Le risque principal avec cette activité pourrait provenir d'une forte alimentation de la coulée: elle serait alors plus instable et les avalanches de blocs pourraient devenir des écoulements pyroclastiques. Or une route qui rejoint les villages Ondong (côte ouest) et Ulu (Côte est), dont on peut supposer qu'il s'agit d'une voie stratégiquement importante vu qu'il s'agit des deux principales zones habitées, et deux seules zones portuaires de l'île, passe au pieds du couloir d'avalanche.
Sources: MODVOLC; DetikNews; NewZulu
Nishino-Shima, Japon, 38m officiellement, probablement un peu plus maintenant
L'île poursuit sa croissance et l'activité ne semble pas s'atténuer. De nouvelles images prises d'avion le 213 juillet montrent que la partie effusive del'éruption tout comme l'apartie explosive sont toujours bien présentent. L'effuion reste dominante car c'est toujours sous la forme de coulées que la lave est émise en plus grand volume, l'activité explosive, produisant bombes et cendres, n'étant qu'accèssoire sur cette éruption. Toutefois cette phase explosive produit parfois des quantité de cendres non négligeables qui attestent de sa vigueur.
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| Emissions de cendres depuis les cônes centraux de Nishino-Shima. Image: Japan Guard Coast (JGC) |
Petite nouveauté cette fois: un évent côtier était en fonctionnement au moment du passage des scientifique avant-hier. Plusieurs lobes de lave s'en échappaient en même temps qu'un vigoureux dégazage plutôt claire. Les coulées de cet évent arrivent directement en mer et continuent de faire progresser la côte est par rapport à la côte ouest, maintenant presque totalement délaissée par l'éruption.
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| L'évent côtier en plein action: forte émission de gaz et coulée. Image: Japan Guard Coast (JGC) |
L'origine de ce nouvel évent n'est pas claire:
- il peut s'agir de l’émergence d'un tunnel de lave dont la source se trouve en fait près des cônes actifs, au centre de l'île. Depuis le départ de cette éruption en effet la source de toutes les coulées a été localisée à cet endroit.
- ou alors c'est un nouvel évent, c'est-à-dire le point de sorti d'une nouvelle cheminée ce qui constituerait une évolution importante de l'activité, avec un décalage vers l'est d'une partie de l'alimentation de l'éruption.
Si je m'en tient au principe du rasoir d'Okham, plus philosophique que scientifique, qui veut que les hypothèses suffisantes les plus simples soient les plus vraisemblables, j'ai plutôt tendance à pencher pour la première idée... mais en réalité rien ne me permet de trancher. En tout cal es coulées en provenance de cet évent sont assez volumineuses.
Les volcanologues japonais ont produit une carte des coulées très précises et à jour qui permet de suivre l'évolution de la forme et de la taille du champs de coulées, et aussi de savoir quelles sont les zones les plus actives. C'est clairement une belle carte.
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| La carte des coulées actuelle du Nishino-Shima: la tâche marron au milieu est la nouvelle île apparue en novembre 2013. En, rouge ce sont les zones qui ont grandit entre le 21 mai et le 23 juillet. LA côte est est nettement plus alimentée. Image: Japan Guard Coast (JGC) |
Mise à jour 17h50
L4activité du Nishino-Shima a été filmée, comme d'habitude: voilà la vidéo!
L4activité du Nishino-Shima a été filmée, comme d'habitude: voilà la vidéo!
Source: Japan Guard Coast (JGC)
Chaparrastique (San Miguel, San Salvador), San Salvador, 2130 m
La crise sismique la plus intense qu'ai connu l'édifie, et qui avait débuté le 10 juillet, a tendance à s'atténuer lentement depuis quelques jours, mais reste toutefois actuellement très importante. Une nouvelle émission de cendres, la seconde de cette crise, s'est produite avant-hier soir. Certes elle n'a pas été très importante, avec une hauteur de panache qui n'a pas excédé 400m d'après le rapport du SNET. Mais c'est la première fois durant cette crise que deux émissions de cendres se produisent avec un intervalle de temps si court, la précédente ayant eu lieu seulement le 13 juillet dernier: on peut donc imaginer l'inquiétude qui règne face à cette situation qui a débuté en décembre dernier, qui évolue mais dont personne ne peut dire sur quoi elle va déboucher.
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| L'émission de cendres du 23 juillet au soir. Image: SNET/MARN |
De faibles chutes de cendres ont été décrite dans les zones habités proches du volcan (La Morita, Piedra Azul, San Rafael Oriente).
Sources: SNET/MARN; La Prensa Grafica
Kilauea, Etat-Unis, 1222m
L'activité n'a pas changé sur le fond mais il est important de noter qu'une petite actrivité explosive s'est produite avant-hier danas le lac de lave du Halema'uma'u, projetant des lambeaux de lave fluide sur tout le pourtour du pit crater dans lequel il est installé. Les webcam qui pointent sur le lac ont d'ailleur particulièrement chaud à voir l'image que l'HVO a mise en ligne!
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| Certains des lambeaux de lave passent tout près de la webcam du HVO!. Image: HVO/USGS |
L'événement a été déclenché par un effondrement d'un bout de paroi qui a déstabilisé le fragile équilibre qui règle l'activité des lacs de lave. Une brisque libération de gaz a fait voler en éclats la surface du lave, créant les lambeaux fluides, mais aussi un panache de cendres.
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| Le panache de cendres du 23 juillet, produit par un lac de lave (c'est assez rare pour le signaler). Les points clairs à droite du panache sont les lambeaux de lave. Image: HVO/USGS |
L'équilibre du lac a mis plusieurs dizaines de minutes à revenir et, pendant ce temps, sa surface a été agitée par une activité de "bubbling" (remontée continue de petites bulles), une phase au demeurant assez jolie.
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| L'activité de "Bubbling" qui a suivi l'explosion sur le lac de lave. Image: HVO/USGS |
Pour le reste de l'activité, rien de fondamental n'a changé depuis mon précédent post si ce n'est qu'au niveau du Pu'u O'o les coulées sont maintenant moins alimentées. Deux fronts continuent toutefois de progresser lentement mais la tendance est à l'affaiblissement pour le moment. Sur le plancher du Pu'u O'o, les petites flaques de lave sont toujours présente ce qui montre que le magma continue d'arriver au niveau du cône.
Mise à jour 17h50
L'HVO a mis en ligne la vidéo de l'explosion vue par la webcam: simplement extraordinaire!
Source: HVO.USGS
Ibu, Indonésie,
Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu de nouvelle de ce volcan, dont le cratère sommitale est occupé par un dôme surbaissée (très plat) en lente croissance depuis 1998. Il n'y a pas vraimen de nouvelles de ce volcan, si ce n'est quelques signaux indirectes qui peuvent nous indiquer si l'éruption semble ou non se poursuivre. Le MODVOLC a pu capter un faible signal thermique hier qui, justement, pourrait indiquer que l'activité se poursuit sur ce volcan actuellement.
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| Anomalies thermiques au sommet du volcan Ibu. Image: MODVOLC/HIGP |
Ce n'est pas quelque chose de facile à interpréter bien en tendu, mais on peut supposer très probable que ce qui a produit ce signal est la même activité que ce qui se passe depuis maintenant 16ans. Et ceci est d'autant plus vraisemblable que:
- des signaux thermiques sont régulièrement captés sur ce volcan (12 en juillet, 10 en juin, 08 en mai, 02 en avril, 08 en mars etc):
- ces signaux sont situés plutôt vers le rebord nord du cratère, zone où des éboulements avaient été décrits l'an dernier. Ces signaux pourraient donc être le signe que ces éboulements, donc l'extrusion de lave, se poursuivent.
Le plus sûr serait évidemment que des observations régulières soient faite.
Le niveau d'alerte avait été élevé à l'orange par le VSI en juin 2013 puis rétrogradé au jaune en décembre de la même année.
Source: MODVOLC/HIGP
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