Un bulletin spécial mis en ligne hier par l'IGEPN indique que le Tungurahua connait une recrudescence de son activité depuis le 02 avril. Les volcanologues Equatoriens indiquent en effet que la sismicité montre un tendance à la hausse, légère mais bien présente, associée à une déformation de type inflation (gonflement) du sommet de l'édifice entamée le 20 mars. Les volcanologues interprètent ces données comme le résultat d'une remise sous pression du système d'alimentation magmatique de l'édifice, qui provoque l'apparition de microfractures et la mise sous pression des fluides libérés par le magma (et le magma lui-même) qui permet leur injection de force, ce qui cause à la fois la sismicité et la déformation. Cette hausse d'activité est devenue plus concrète depuis hier avec la production de deux explosions dont seule la seconde à pu être observée de visu: des blocs incandescents sont monté à quelques centaines de mètres de hauteur avant de chuter sur le hauts versant de l'édifice, sous la lèvre cratèrique. L'activité explosive se poursuit aujourd'hui avec la formation d'un nouveau panache il y a quelques minutes.
Panache de cendres sur le volcan Tungurahua, le 04 avril 2014. Image: IGEPN |
Mise à jour 05 avril (07h55)
A peine le post ci-dessus mis en ligne l'activité du Tungurahua est encore montée d'un cran. Après une légère hausse de la fréquence des explosions, celle de 18h10 (heure locale) a marqué un tournant dans cette nouvelle phase éruptive. Plus puissante que celles qui l'ont précédées, elle a produit un panache de cendres qui a atteint l'altitude de
sud-ouest. Suite à cette explosion des chutes de lappilis*, appelé localement "Cascajos",certains d'une taille de 3 cm, ont été décrites dans quelques localités proches du volcan, dont Bilbao, Choglontus, Cusùa, toutes situées à environ 6 km au pied de l'édifice, sur le versant ouest-nord-ouest.
Les étapes de l'explosion de 18h10 (heure locale). Images: IGEPN |
Suite à cette explosion l'activité sismique est restée intense et l'édifice à continué d'expulser bombes et blocs en produisant d'inquiétants grondements et des ondes de chocs, fréquents lors de ses éruptions. Dans le bulletin spécial mis en ligne par l'IGEPN, les volcanologues indiquent que l'une de ces ondes de chocs a même fait vibrer, en début de soirée, les murs de l'observatoire, pourtant situé à 14 km de l'édifice.
Sur twitter, les photos affluent et certaines montrent un ambiance assez spectaculaire, qui n'est pas sans rappeler quelques images prises pendant l'éruption du Mont St Helens. En voici une petite sélection.
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La seconde vidéo est prise depuis la route panaméricaine, surnommée par les Equatoriens "Avenue des Volcans". L'auteur indique qu'il est sur la portion Ambato-Riobamba au moment de l'explosion, soit à environ 25 km à vol d'oiseau de l'édifice.
Le lieu de tournage de la troisième vidéo n'est pas précisé par son auteur mais il semble, vu la forme du panache et son éclairage, que ce soit depuis le sud ou le sud-est. La distance au panache est difficile à évaluer mais ce pourrait être depuis la ville de Riobamba, où les infrastructures permettent plus facilement l'accès a internet et donc le partage des vidéos en temps quasi-réèl sur les réseaux sociaux.
La situation sera bien entendu suivie de très près.
Reventador, 3562m
L'activité à un niveau assez élevé depuis mon précédent post à son sujet. L'éruption garde
essentiellement un mode effusif avec la production de 4 coulées distinctes d'après les dernières informations transmises par l'IGEPN. Au moins 3 d'entre elles se distinguent bien sur les images prisent par la webcam thermique installée sur le rebord sud de la caldera d'avalanche* qui éventre le versant est de l'édifice.
essentiellement un mode effusif avec la production de 4 coulées distinctes d'après les dernières informations transmises par l'IGEPN. Au moins 3 d'entre elles se distinguent bien sur les images prisent par la webcam thermique installée sur le rebord sud de la caldera d'avalanche* qui éventre le versant est de l'édifice.
Les coulées de lave, difficile à observer en imagerie normale,soit à cause de la présence de nuages, soit par manque de contraste avec leur environnement, peuvent se distinguer plus facilement en imagerie thermique. Image: IGEPN |
Cette effusion n'est pas la seule manifestation de l'activité éruptive: des panaches de cendres sont aussi parfois produits, mais la couverture nuageuse est trop présente pour les observer. Le VAAC de Washington en a rapporté un hier, dont les cendres ont atteinte l'altitude estimée de 5500m. De son côté l'IGEPN, par le biais du bulletin quotidien du 03 avril, rapporte la présence d'un panache très chargé en cendres en fin de journée, haut d'environ 3000m.
Sources: IGEPN; VAAC de Washington;Twitter; Youtube
* dépression qui résulte de l'effondrement d'une partie d'un édifice volcanique. Le phénomène a été observé de manière très fine lors de l'éruption du Mont St Helens et les dépôts de ce cette éruption ont permis de réinterpréter correctement bon nombre de dépôts observés auparavant mais qui ne trouvaient aucune explication satisfaisante: personne n'imaginait alors qu'un volcan pouvait être un objet instable, voire fragile.
nous sommes le 7 avril 2014, 22h15 heure de Paris et aucune nouvelle depuis le 5 avril de l'évolution du comportement de ce volcan.
RépondreSupprimerBonjour Shivanadaya. Comme l'a indiqué voyaginarium ci-dessous j'ai un temps limité et depuis quelques temps un peu plus court que l'an dernier, pour faire les actus. J'ai donc décidé de relater les événements qui me semblent forts puis, si la situation reste stable, de ne faire que des mises à jours espacées, afin en particulier d'éviter les répétitions. Voilà toutefois un rapide point, qui complète les infos fournies par voyaginarium (que je remercie pour le compliment par ailleurs :-) L'activité reste stable et émet presque en continue un panache de cendres qui ne s'élèvent pas très haut (2000 m environ, soit 7000m d'altitude d'après les bulletins du VAAC). La surpression accumulée a été déjà pas mal libérée par l'événement du 05 avril donc l'activité éruptive se poursuit de manière plus stable et régulière ce qui est très fréquent lors des phases éruptives du Tungurahua . J'essaierais de faire un point plus complet dans quelques jours je pense mais je fais aussi un suivi via mon compte twitter @CultureVolcan. Bonne fin de journée :-)
SupprimerOn peut comprendre que notre blogueur qui effectue déjà un sacré boulot ici puisse avoir autre chose à faire!
RépondreSupprimerDes bulletins journaliers sont disponibles sur le site de lGPEN (en espagnol):
http://www.igepn.edu.ec/informes/volcanicos.html
En gros, l’activité se poursuit mais la nébulosité empêche les observations directes.