6 avril 2014

L'activité se poursuit sur le volcan Nishinoshima

Voilà maintenant plus de 4 mois que cette éruption à débuté et elle semble garder une belle tonicité . Au moins un nouveau survol a été réalisé par les gardes-côte le 24 mars, soit à peu près un mois après leur précédente reconnaissance de la zone.
Au cours de ce nouveau survol ils ont pu remarquer que la plate-forme de coulées a continué d'étendre la surface de l'île. Il devient difficile de décrire avec précision les zones les plus actives sur les seules photos réalisées par les gardes côtes. Celles-ci permettent toutefois de constater que le cône n°1, qui est le premier a avoir émergé des eaux du Pacifique, semble maintenant inactif.
Le cône n°2, apparu fin janvier est donc le seul où se maintient actuellement une activité explosive. Sa morphologie a par contre un peu changé: un second cratère est ouvert dans le cône n°2 et c'est de lui que sont émises les cendres et gaz sous pression. Le premier cratère est devenu inactif.
Les images rapportées par les gardes-côtes montrent bien l'émission sous haute pression d'un mélange
de gaz et de cendres à partir de ce nouveau cratère. Il s'agit probablement là de la conséquence d'infiltration d'eau océaniques dans le système d'alimentation magmatique: l'eau surchauffée se vaporise et est rejetée sous pression au niveau du cône n°2 en même temps qu'une fraction du magma présent, qui est pulvérisé sous forme de cendres.

L'île Nishino-Shima et le couple de cônes du Nii-Jima le 24 mars 2014. Image: Gardes-Côtes Japonais
Je l'écrivais plus haut: la comparaison d'images entre deux survols devient maintenant un exercice plus complexe: les photos ne sont en effet jamais orientées de manière identique (ce qui serait l'idéal) pour permettre la comparaison et voir les zones qui se sont le plus étendue entre deux survols. Par ailleurs la surface occupée devient importante ce qui implique un tracé des côtes de plus en plus complexe.
Le meilleur moyen d'avoir une vue d'ensemble de l'île et de connaitre, à un instant donné, les zones les plus actives (coulée de lave en cours de progression) reste encore de pouvoir observer par dessus.
Les images satellites sont donc tout à fait adaptées à ce type d'exercice et elle sont exploitées entre autres par l'Université de Tokaï, qui se base sur les images capturées par l'imageur OLI embarqué sur le satellite Landsat 8, lancé en 2013. Ces données permettent le repérage des zones les plus actives grâce aux infrarouges thermiques que les coulées actives produisent. Ainsi, grâce à ces données, on sait que le 30 mars, c'est toute la côte est de l'île qui émettait de très hautes température, signe de l'entrée de coulées dans l'Océan. Sur la côte ouest par contre, seuls deux lobes étaient actif. Sur la comparaison d'image satellites ci-dessous, prises par l'imageur OLI et traitées par l'Université de Tokaï, j'ai ajouté dans un cercle rouge la coulée que l'ont voit aussi sur la photo ci-dessus et qui ne se distingue que par l'émission de gaz bleutés.


Comparaison de deux images satellites composées à partir de différentes longueurs d'onde capturées le 30 mars. A gauche, les ondes choisies permettent de reconstituer une image en "vraies couleur". A droite seules les données thermiques sont utilisées. Les zones brillantes sur la côte signent les très hautes températures, donc les coulées de lave. Images: Université de Tokaï

Pour finir, une petite vidéo de l'activité publiée le 25 mars par FNNNewsCH sur laquelle on voit l'activité explosive sur le cône n°2.



Sources : Gardes-Côtes Japonais; Université de Tokaï; FNNNewsCH

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