Depuis la fin du paroxysme du 16 novembre, le trémor s'est stabilisé, sans revenir à son niveau de repos normal. La raison est à chercher sur le NCSE, qui continue encore aujourd'hui à alimenter une coulée de lave, apparue le 17 novembre à 19h36 heure locale, dans l'échancrure qui éventre son versant est.
Evolution de la nouvelle coulée de lave. Images : Etnaweb |
En fait cette coulée se met en place exactement sur la coulée rhéomorphique est-2, décrite dans mon rapport du 16 novembre, qui avait continué (comme toutes ses voisines d'ailleurs) a s'étaler très lentement dans les heures qui ont suivi la fin du paroxysme.
Les images de la webcam du VSI continuent de montrer qu'une activité explosive faible se maintient dans le cratère sommital. Elle produit, de manière irrégulière, de petites bouffées de cendres, panaches peu chargés qui se dispersent rapidement avec le vent.
Activité explosive normale pour le Semeru. Image : VSI |
Mais cette activité semble s'être temporairement accentuée les 14 et 15 novembre. Les images de nuit montrent alors de fréquents "flashs" incandescents, vraisemblablement liés à des explosions
(impossible de l'affirmer toutefois car les images ne sont pas suffisamment explicites). Or, voir l'incandescence est chose très rare sur cette webcam, car elle semble assez peu sensible aux basses lumières. Seule explication: la température de ce qui est émis ce jour-là est supérieure à la normale.Incandescence bien visible dans le cratère; nuit du 14 au 15 novembre. Image: VSI |
On peut aussi voir, de jour, de petite avalanches partir depuis le rebord du cratère, dans la ravine qui s'ouvre sur le flanc sud de l'édifice. Elles se produisent en dehors de toutes explosion. De petite taille, celles-ci pourrait être donc le résultat de secousses sismiques: des blocs se détachent simplement et roulent dans la pente quand le sol vibre. Par contre, une des images montre un avalanche de blocs incandescents, longue de plusieurs centaines de mètres, juste après une explosion qui a, de facto, dû être plus importante que la normale.
Trace incandescente d'une avalanche de blocs. Image : VSI |
L'activité effusive se poursuit au Kilauea, avec quelques changements depuis mon précédent post le concernant.
Grosso modo la situation reste la même:
* le magma monte dans le volcan et une partie bifurque, en sous-terrain, vers le nord-est pour sortir au Pu'u O'o. De là il alimente deux évents, l'un se trouve dans le cratère du Pu'u O'o et la coulée qui en sort, appelée Kahauale'a-2, part vers le nord puis le nord-est, où elle continuer de brûler des arbres. Elle a beaucoup progressé puisque son front se trouve maintenant à presque 7 km de distance du Pu'u O'o (à vol d'oiseau). Le second évent se trouve à l'extérieur du Pu'u O'o, sur son flanc est. Il a alimenté un vaste champs de lave depuis 2011, qui s'est tari un peu plus tôt cette année. Il reste toutefois une faible alimentation puisque, parfois, de petits lobes de lave sont notés non loin du Pu'u O'o.
Kahaual'a-2 brûle la forêt de Fern. Image : H.V.O |
* l'autre partie du magma monte à la verticale pour aller alimenter le lac de lave qui occupe le Pit Crater ouvert au fond du Halema'uma'u. Le niveau du lac varie peu depuis plusieurs semaines.
Au Pu'u O'o, où l'activité reste généralement invisible, car toute la lave s'échappe par des tunnels, seul un spatter-cône a montré avant-hier une activité sous la forme d'une fontaine en forme de dôme, caractéristique des émissions verticales de lave fluide.
Cette petite fontaine, haute de quelques mètres a alimenté un coulée qui s'est lentement étendue autour du hornito qui l'alimentait. Joli spectacle mais de courte durée (une demie-heure).
La fontaine de lave du 17 novembre. Images : H.V.O |
Sources : VSI;HVO; etnaweb
ok tank
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