Le dernier rapport du SERNAGEOMIN explique le passage au niveau d'alerte maximal par la poursuite d'une sismicité anormalement élevée, quoiqu'en baisse, et par la mesure de déformations sur le versant nord-est de l'édifice (17 cm cumulés sur plusieurs mois). Pour les volcanologues chiliens, ces mesures indiquent clairement la mise en place d'une poche de magma à faible profondeur sous l'édifice. Une explosion a déjà été entendue hier peu après 22h30 (heure locale) côté argentin et il semble que, pour le moment, il s'agisse de la seule manifestation éruptive qui se soit produite.
Ce passage en alerte rouge "volcanique" est accompagné du passage en alerte rouge "civile" pour la commune d'Alto Bio Bio par l'ONEMI. Cette décision, prise par le ministère de l'Intérieur Chilien suite à une réunion avec les représentants du SERNAGEOMIN et de la section régionale de l'ONEMI, entraine l'évacuation de toute la population qui se trouve dans un rayon de 25 km autour de l'édifice, soit 460 familles (2400 personnes) recensées par l'ONEMI.
Pour être clair par rapport à la situation : les volcanologues ont les données techniques qui les incitent à élever le niveau d'alerte au rouge, mais aucune éruption n'a commencé pour le moment. La probabilité qu'une éruption démarre est importante mais cela ne signifie pas qu'elle se produise.
Dans le cas où elle se déroule, les volcanologues indiquent que le scénario le plus probable (qui n'est donc pas nécessairement celui qui va réellement se produire) est la mise en place d'un dôme avec une activité explosive conjointe (pressurisation du dôme). Les volcanologues chiliens n'excluent pas que, dans cette situation, la magnitude (critère qui se réfère au volume émis en volcanologie) de l'éruption soit supérieure à celle de décembre 2012. Le phénomène à redouter dans ce cas de figure est le lahar, qui peut parcourir de longues distances dans un délai assez court le long des lits de rivières, très occupés, comme on peut le voir sur Google Earth.
Le versant nord du Copahue vu sur Google Earth. Notez la présence de maisons le long de la rivière. Image : Google Earth |
La densité de population dans la zone directement "impactable" par des phénomènes de type écoulements pyroclastiques ou coulée de lave (proche de la zone active) est faible ce qui amoindri le risque et facilite les mesures d'évacution.
Ceci est à prendre en compte par les acteurs de terrain de la gestion de crise car les conditions météo actuelles sont difficiles et, au contraire, augmentent la difficulté à mettre en place les évacuations.
Comme aucune image de l'explosion d'hier n'est disponible, je vous fais passer un modèle 3D du volcan et de ses environs et vous redonne la carte d'aléas ce qui vous permettra de vous faire une idée plus claire de la topographie des lieux et de la répartition des zones à risque.
La carte d'aléas du Copahue. Image : SERNAGEOMIN |
Modèle du volcan Copahue. Image: Culture Volcan; laculturevolcan.blogspot.fr |
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