21 avril 2013

L'Etna remet le couvert

Après le paroxysme du 18 avril, peu de gens s'attendaient à ce que le suivant soit si proche.  Dès le 19 avril le NCSE (Nouveau Cône Sud-Est) a commencé à produire de nouveaux panaches de cendres et une coulée dans la nuit du 19 au 20 avril (voir bulletin précédent). Dans l'après-midi du 20 (vers 15h00, heure locale), alors que la météo s'est largement gâtée, des émissions de cendres commencent à être perçues sur les webcams, au milieu des nuages.
le panache de cendres du volcan Etna
début de l'éruption, dans la crasse.
le panache de cendres du volcan Etna

Rapidement l'activité monte en puissance, comme à l'accoutumée. Les images de qualité sont rares en raison des conditions météo cependant la webcam installée à Paterno donne rapidement les vues les plus spectaculaires: elles montrent non seulement l'importance de la colonne éruptive, mais aussi la présence de deux panaches, l'un gris, l'autre blanc.

le panache de cendres du volcan Etna, vu depuis Paterno
webcam Paterno: une vision impressionnante de l'éruption et des deux panaches.
le panache de cendres du volcan Etna vu depuis Bronte
Depuis Bronte, la vision est tout bonnement effrayante: l'ambiance est digne d'une éruption plinienne, bien que la puissance libérée par l’éruption en soit encore loin.


Alors que l'activité de fontaine monte ne puissance, la coulée qui avait débuté sa progression la nuit précédente, voit son débit augmenter et se met à progresser rapidement. Son front devient alors plus instable et laisse partir des blocs dans la pente.



L'activité continue de monter en puissance et vers 18h00 (les images ne sont pas assez dégagées pour être sûr de l'heure) une seconde coulée très rapide descend la Valle del Bove.

On voit nettement que la coulée n°2 (peut-être un lahar) est surmontée d'un panache, résultat de son interaction avec de la neige masquée sous la couche de cendres et lapillis des paroxysmes précédents.

Sa progression est marquée par une forte interaction avec des zones de neige, ce qui produit un panache, qui accompagne cette coulée pendant sa descente.


Panache de cendres lié à l'interaction entre lave et neige pendant la progression de la coulée.


Arrivé au replat situé vers 2100 m d'altitude, le front de cette seconde coulée se pare d'un panache de vapeur d'eau assez important, ce qui confirme l'interaction avec de l'eau.

Panache de vapeur (blanc): la lave évapore des poches de neige.

Pendant ce temps la colonne éruptive alimente d'abondantes chutes de lapillis scoriacés à l'est de l'édifice, que montrent bien les webcams:

- à Nunziata, en fin d'éruption:



- à Giarre (les lapillis recouvrent le caisson blanc en bas de l'image et la colonne éruptive se détache en ombre chinoise).


Via twitter le volcanologue Boris Behncke fait remarquer à juste titre que les automobilistes doivent s'adapter rapidement à ces brusques chutes de lapillis, et transmet cette vidéo:



L'activité se termine aux alentours de 18h40 (heure locale) mais le spectacle des coulées en début de nuit reste magnifique:

Les nouvelles coulées, vues de Nunziata.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire