25 novembre 2025

Volcan Hayli Gubbi : activité intense et source de questions!

En juillet 2025 le système volcanique Erta Ale connaissait une phase éruptive marquée par un important épisode de fracturation de son versant sud et une purge de sa colonne de magma, ce qui avait entrainé la formation de coulées sur le versant sud et l'effondrement des pit cratères sommitaux. J'avais signalé à l'époque, sur le blog et sur les réseaux sociaux (Mastodon, Blue sky , Instagram) que le système volcanique voisin, Hayli Gubbi, avait aussi réagit lors de cet épisode puisqu'un faible signal thermique était apparu dans son cratère sommital. Ce phénomène a perduré plusieurs semaines et a, à plusieurs reprises, été accompagné par la présence de nuages circonscrits dans le cratère. Bref : ce système volcanique semblait connaitre un épisode d’instabilité difficile à caractériser, mais qui a évolué  ce week-end.

Et cette séquence, la première de la période historique, a été violemment explosif, générant une colonne de cendres qui a atteint une altitude estimée, par le VAAC de Toulouse, à environ 14 000m, qui a  probablement du pas mal impressionner et inquiéter les communauté vivant à proximité

 

Cet épisode commence par la formation d'une colonne probablement essentiellement constituée d'eau (teinte blanche sur les images satellites) entre 8h30 et 8h45 TU le 23/11. Toutefois, simultanément au développement de cette colonne, se propage à l'horizontal une masse riche en cendres en direction du nord et recouvre progressivement le massif de l'Erta Ale puis les massifs volcaniques plus au nord (Borale Ale, Alu-Dallafilla, Gada Ale) et va même aller au-delà de la zone de Dallol, atteint vers 11h15 TU, pourtant située à 80 km! Le développement de cette masse ne ressemble pas à un écoulement pyroclastique mais j'avoue que sa dynamique m'intrigue, d'autant plus que le VAAC De Toulouse évalue l'altitude de cette masse évolue à 3000m environ (elle n'est pas au ras du sol). La survenue de tels écoulements à proximité du cratère ne peux, à ce stade, être totalement exclue, mais il est clair que ce n'est pas un écoulement pyroclastique qui a couvert Erta Ale et tout ce qui est plus au nord.

Le panache vertical, quand à lui, à été emporté vers l'est , s'étalant largement dans l'atmosphère (il a atteint plus de 160 km de large à son plein développement) et passant au-dessus du Yemen, situé à plus de 500 km à l'est avant de se disperser. La fin de l'épisode semble se produire au cours de la nuit, vers 15h30-16h00 TU grosso modo (c'est à préciser), même si quelques bouffées de cendres semblent encore se produire le 24/11. Vu de l'espace l'épisode à son paroxysme est vraiment impressionnant! 

Plein développement du panache de cendres, dans l 'après-midi du 23/11/20205. Image : MODIS/NASA

 

Il faut noter que cette image permet de se poser des questions quand à la nature de l'événement qui a eu lieu. En effet, outre le fait que deux masses de cendres distinctes se développent dès les premières minutes de la séquence, une horizontale et l'autre verticale, il faut noter que ces deux masses n'ont clairement pas la même couleur.

 

La masse horizontale a une jolie teinte brun clair légère teintée de rose homogène sur toute la durée de l'épisode, ce qui pourrait indiquer qu'elle est principalement constituée de cendres fraîches. 

À l'inverse, le panache verticale montre, quand à lui, une évolution de couleur au cours du temps : il commence par une couleur très claire (riche en eau, pauvre en cendres) puis passe à une teinte brun foncé pendant la phase la plus intense, qui indique une forte charge en cendres mais qui pourrait être de  la roche altérée (ancienne) pulvérisée (éventuellement mélangée à de la cendre fraîche) et se termine par une couleur  identique à celle de la masse horizontale.

L'épisode, qui semble donc bien à priori être une éruption (une émission de magma, ici pulvérisé sous forme de cendres brun clair légèrement rosé) même si, idéalement, cela nécessite confirmation par une analyse de la composition des cendres*, à une dynamique complexe.

On peux déjà s’interroger sur la mise en place de la masse horizontale : elle peut avoir été initiée par la mise en place d'écoulements pyroclastiques. Toutefois, normalement, les hautes températures d'un tel écoulement permettent la mise en place d'une colonne de cendres au-dessus dudit écoulement pendant qu'il progresse (colonne dite co-pyroclastique). Or là on a l’impression que ce développement vertical n'est pas présent ou est trop faible pour être observé à cette résolution d'image, d'où ma question : cette masse horizontale a-t-elle été produite à haute température? Si la réponse est non il est peu probablement qu'elle soit constituée de magma neuf pulvérisé (qui serait forcément à haute température). Si la réponse est oui : qu'est-ce qui a limité le développement de la colonne co-pyroclastique? Peut-être s'agit d'un écoulement "froid", un peu l'équivalent d'une turbidite en milieu aqueux. Il est probable que le vent ait aussi aidé cette masse a atteindre cette distance hallucinante de 100 km environ mais n'ayant pas accès aux données météo dans cette zone au moment de cet événement cette idée ne reste qu'une idée. Par ailleurs une partie de cette masse reste canalisée dans la vallée située entre la chaine volcanique (Alu-Dallafila/Gada ALe/Erta Ale etc) à l'ouest et les contreforts des Alpes Danakil à l'est et elle semble donc partiellement contrôlée par la topographie. En tout cas ce phénomène est, pour moi, le plus intéressant de toute la séquence et sa nature m'intrigue au plus au point!

Et tant qu'on parle de température: les hautes températures sont les grandes absentes de l'événement. Au moment du passage du satellite SENTINEL, peu de temps avant le démarrage de la séquence, rien à signaler dans le cratère, qui reste froid. Par ailleurs la comparaison d'images permet de monter qu'il n'y pas eu de variation significative de la topographie : le cratère n'a subi aucun changement de forme significatif avant l'événement : pas d'effondrement, pas de trace d'instabilité.

Peu avant le démarrage de la séquence, RAS : ni températures anormale dans le cratère, ni modification de sa forme. Image : SENTINEL 2 - ESA/Copernicus

 

Il n'y a pas non plus eu de détection de hautes température pendant l’événement, pas plus qu'après : pas de coulées de lave, pas de lac de magma, pas de dôme de lave (peu probable mais pas impossible dans ce contexte géodynamique où les magmas fluides dominent largement).

La colonne verticale a un dynamique assez classique et le paramètre le plus significatif est l'altitude maximale atteinte  : 14 km ce n'est pas rien, d'autant plus que le sommet de l'édifice culmine à un peu moins de 500 m d'altitude ce qui fait une hauteur de colonne d'environ 13500 m. Bref : une belle colonne de cendres. 

La séquence se résume à une émission soutenue mais brève (quelques heures) de cendres (de composition variée probablement puisqu'il y a différentes couleurs). Et voilà cette séquence résumée par un gif animé d'images satellites.

 


 

Pas mal de questions restent en suspend:

- présence de magma oui ou non. À priori oui mais c'est à confirmer par des analyses des cendres. Et si oui : dans quelle proportion, quelle composition?

- quelle est la nature exacte de la masse de cendres qui se développe à l'horizontale? 

- quel lien avec la crise volcan tectonique qui a affecté Erta Ale en juillet 2025 et qui avait été suivi de perturbations du système volcanique Hayli Gubbi? 

Pour l'instant, l'ensemble évoque pour moi une séquence "accidentelle". J'avoue à ce stade avoir du mal à imaginer une masse de magma, produite et lentement accumulée pendant des années, décennies, siècles peut-être dans les profondeurs du système Ahyli Gubbi, simplement faire un gros "POUF!" (j'exagère car c'était vraiment une activité très intense), sans même qu'il n'y ait de coulées, sans même que la moindre température anormale ne soit relevée.... Je me demande si, suite à la crise voclano-tectonique du mois de juillet, le système Hayli Gubbi n'aurait pas commencé à être mécaniquement instable (nouvelle fracturation) et je me demande si cette séquence n'est pas liée à un effondrement de la zone sommitale qui aurait pu provoquer la pulvérisation et l'émission de magma résiduel (éventuellement avec un peu de magma en provenance du système Erta Ale apporté en juillet? ), vieux, dégazé et sa mise en contact avec le système hydrothermal, ce qui expliquerait la présence d'eau au démarrage de l'événement  (panache clair).

L'image MODIS, malheureusement basse résolution,  suggère la présence d'un cratère large de 1300m à la place du petit cratère de 200m de large initial. Mais il faut attendre des imaegs en plus haute résolution pour confirmer qu'il ne s'agit pas d'une illusion.

Structure ovale (possible nouveau cratère) d'une largeur de 1300m environ sur l'image. Image: MODIS/NASA

 

À cette heure aucune certitude, à peine de vagues idées, mais en tout cas une séquence très interessante : j'ai hâte d'avoir des infos complémentaires! 

Mise à jour : 25/11 à 12h30

Je reviens sur le développement de la masse de cendres qui s'est déployée au ras du sol. Je me suis amusé à estimer, à partir des données satellites, la vitesse de progression de cette masse et comme les images satellites utilisées ont une résolution très très faible, je ne saurais donner ici que des ordres de grandeur pour cette vitesse.

J'ai donc mesuré la longueur de cette masse et, en partant d'un temps 0 à 8h30 TU (peu avant de le début de la séquence) j'ai juste regardé sa longueur sur chaque image, espacée de 15 min. Puis j'ai fais un tableau sur LibreOffice Calc avec conversion des distances en m, les minutes en secondes pour avoir la vitesse en m/s puis le tout converti en km/h pour arriver dans des unités qu'on utilise au quotidien (les unités officielles SI étant le m et la s et pas le km ni l'heure). J'ai ainsi été étonné de constater que:

1- la vitesse est plutôt élevée, aux alentours de 40km/h entre 8h30 et 9h30 puis plutôt autour de 35 km/h entre 9h30 et 11h30 (heure à laquelle elle franchit la frontière avec l'Erythrée au nord de la plaine du Danakil). 

2- sa vitesse est globalement constante.

J'ai par ailleurs oublié de préciser qu'à son plein développement cette masse de cendres se sera étalée latéralement sur nettement plus de 90 km de large, couvrant à la fois les contreforts du plateau Éthiopien à l'ouest et une partie des Alpes Danakil à l'est ce qui est absolument extraordinaire. Elle atteint par ailleurs, au moment du couché de soleil, la côte de la Mer Rouge, à environ 200 km de distance du point d'émission.

Pour l'heure la nature exacte de cette masse de cendres reste à mes yeux plutôt énigmatique. En partie canalisée par la vallée située entre massif volcaniques et Alpes Danakil, restant à une altitude faible (3000m environ max), progressant (= aller vers l'avant) autant que s'étalant qua la topographie le lui permet, sa dynamique semble

J'écrivais plus haut que je pensais peu probable que cette masse de cendres soit un vaste écoulement pyroclastique et les images satellites à disposition ne permettait pas de voir un panache co-pyroclastique clairement défini. Une image qui circule pas mal mais dont je n'ai pas encore trouvé l'origine (c'est visiblement une capture video) montre à la fois le panache vertical et cette masse horizontale en développement dont l'altitude est contrainte à 3000m. Dans le cas d'un écoulement pyroclastique à haute température la dynamique verticale, due aux haute températures, du panache co-pyroclastique aurait, je pense, sanas trop de souci permis aux cendres de franchir la barre des 3000 m . La composante verticale de cette masse semble donc peu dynamique et cela a tendance à me conforter dans l'idée que cette masse s'est déployée en basse température.

 

Image extraite d'une vidéo montrant le développement de la colonne de gaz et cendres verticale et le déploiement, à l'horizontal, de la masse de cendres. Source : auteur non identifié pour le moment.

JE reviens aussi sur la question des températures: au moment de la rédaction du corps principal du post je n'ai pas trouvé de signature thermique notable. Je corrige cela car en allant jeter un coup d'oeil sur la page MIROVA d'Erta Ale voisin on voit très bien un signal thermique, pastrès intense, au moment de la mise en place de la colonne de cendres et qui persiste ensuite mais qui semble s'atténuer assez rapidement. L'intensité de cette signature thermique est incompatible avec des sources classique type coulée de lave ou lac de magma. Par contre l'exposition à l'air libre de roches assez chaudes (quelques centaines de °C par exemple) pourrait tout à fait correspondre.  

Signal thermique peu intense au moment et après la séquence explosive. Image : MIROVA

 

J'en profite aussi pour signaler que le professeur Simon Carn du Michigan Tech a fait passer deux images hautes résolution très intéressantes produite par les satellites PLANET. La première  montre le démarrage de la séquence explosive. Sur l'image on voit le panache de cendres et son ombre portée. L'image est faite le 23/11/2025 vers 8h30 TU. LE soleil est alors à un azimut de 27,53 ° et l'ombre portée mesure 1900 m environ ce qui permet d'estimer la hauteur du panache à environ 990 m. Sur cette image on ne distingue pas la masse de cendres horizontale et il semble donc que la séquence ait débuté par une colonne verticale puis ait été peu après complétée la mise en place de la masse de cendres horizontale. C'est la chronologie qui semble se dessiner et dont il faudra ternir compte pour tous les scénarios visant à comprendre cette séquence.

Démarrage de la séquence explosive le 23/11/2025 vers 08h30 TU. Image : PLANET, via Simon Carn/Michigan Tech

L'autre image a été prise le 24/11 et montre l'Erta Ale. Ce système volcanique, archi connu, situé juste au nord d'AHyli Gubbi, montre aussi des changements avec en particulier la formation d'une zone affaissée ovale longue de 680m et large de 350m, formée en l'absence d'activité éruptive. Cette zone affaissée pourrait résulter soit d'un soutirage de magma ( Pit Crater), soit il s'agit de l’effondrement du toit d'une cavité souterraine peu profonde qui aurait pue être laissée là lors du soutirage de magma qui a eu lieu en juillet. D'une manière ou d'une autre les événements qui ont affecté le système volcanique Hayli Gubbi ont donc eu des répercussions sur le système volcanique Erte Ale

 

Nouvelle zone affaissée dans la caldera sommitale d'Erta Ale, le 24/11/2025.Image : PLANET, via Simon Carn/Michigan Tech


 

Mise à  jour 25/11  à 17h 32

Je refais ici une rapide mise à jour car une image SENTINEL 2 a été produite aujourd'hui et montre la nouvelle configuration de al zone sommitale de l'édifice. L'image MODIS que je publiais plus haut semblait monter une structure ovale néoformée pouvant suggérer la présente d'une zone affaissée type caldera par exemple. Or ce n'est pas exactement ça : il se trouve que le cratère historique est toujours là mais un peu plus large (il est passé de 240 m de diamètre environ à 380m environ) et deux nouveaux autres cratères l’accompagnent.

L'un (que je vais appeler "cratère 2" pour le moment) est situé à 420 m (de centre à centre) à l'est-sud-est du cratère historique, son diamètre est de 230 m environ. Un autre ("cratère 3") est situé 220 m (de centre à centre) du précédent, son diamètre est d'environ 90 m et il présente, au moment du passage du satellite, un signal thermique peu intense. Comme le montre l'image seul le cratère historique reste le siège d'une activité de dégazage soutenu et assez riche en eau, les deux autres sont le siège d'un dégazage assez faible.

Nouvelle configuration sommitale du massif volcanique Hayli Gubbi. Image : SENTINEL 2 - ESA/Copernicus

Du côté des structures tectoniques qui découpent le massif on peux nettement constater la présence de fractures annulaires au nord des cratères, non loin d'un ancien cône de scories qui se trouve à la limite de la bordure du haut de l'image. Elle manifeste la bordure d'un affaissement qui complète la caldera sommitale. Ces fractures ne sont pas visibles sur les images à haute résolution, comme celle de Google Earth par exemple et on peux donc supposer qu'elles sont apparues pendant la crise du 23/11 et qu'elles sont la conséquence d'un affaissement de toute la zone sommitale. Toutefois on ne peux pas non plus exclure qu'elles étaient présentes avant mais que le dépôt de cendres les rends plus visible. Ce point sera à éclaircir par la suite.

L'image montre, sur la bordure nord du cratère 2, une coupe dans le dépôt de cendres : une rapide mesure donne une estimation de l'épaisseur de l'ordre de 35-40 m. On peux aussi voir sur l'image, partant du cratère 2 vers le nord un réseau de fractures presque rectiligne nord-sud qui ne sont pas visibles sur les images haute résolution faites avant le 23/1: il semble s'agir ici aussi de marqueur de l’affaissement de la zone sommitale. Enfin, une zone de fracture relie le cratère historique au cratère 2 et semble marquer la limite sud de l'affaissement de la zone sommitale. Cette dernière semble donc occuper une surface d'environ 900 000m². Si le dépôt de cendres mesure environ 35m au niveau du cratère 2, et si je pose:

1- l'hypothèse que ce dépôt repose sur le plancher qui était présent avant le 23/11 de la caldera,

2- l'hypothèse (forcément fausse) que ce plancher s'est affaissé de manière homogène (ce qui n'est pas le cas puisqu'il y a sûrement des secteurs où il se sera moins affaissé que d'autres), on a un volume estimé  pour cet affaissement de 31 500 000 m3. Et ce volume semble être la valeur haute, la réalité pourrait être plus faible mais l'ordre de grandeur est donné. Évidement il faudra des données plus précises, et idéalement des observations de terrain, pour avoir une estimation plus fiable que celle que je viens de faire sur la base d'une image satellite. Et surtout il faudra comparer cette valeur avec l’estimation du volume (Dense Rock Equivalent) de cendres libéré.

 

Sources : VAAC deToulouse, MODIS/NASA; SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; MIROVA; Simon Carn/Michigan Tech; PLANET

  

* en effet : si il s'avère que les cendres tombées au sol sont toutes composées de lave ancienne et altérée et qu'il n'y pas pas de trace de magma frais, on ne peux parler d'éruption stricto sensu 

2 commentaires:

  1. Pour le lobe nord, on peut exclure l'écoulement pyroclastique pour une simple raison : la distance parcourue ! Des PDC de 100 km, cela n'arrive que dans l'ultra-plinien (ignimbrite campanienne par exemple)... Même chose pour le relief d'ailleurs, seuls les grands PDC remontent le relief. Or ici, même s'il est modeste, le relief de l'Erta Ale aurait forcé un PDC à se diviser en deux branches ouest et est pour le contourner, au lieu de surmonter l'édifice comme cela semble être le cas ici.

    La bifurcation du panache en deux lobes est un phénomène connu, qui peut avoir de multiples causes (voir par exemple https://doi.org/10.1007/BF00279601). On en a aussi bien des observations récentes (au Grímsvötn en 2011, par exemple) que des exemples anciens, où cela se voit sur les courbes isopaques. Mais c'est vrai que ce nouveau cas est assez spectaculaire !

    Vous avez raison de pointer la différence de couleur, qui pourrait aussi être associée à une différence de densité. Ce qui expliquerait que la partie moins dense du panache ait pu atteindre une altitude supérieure et rencontrer des vents de direction différente. On peut imaginer que la partie nord corresponde à du matériel non-juvénile expulsé lors du débouchage du conduit, ce qui expliquerait l'absence de gaz dans ce panache donc sa plus forte densité. Cela colle d'ailleurs bien aux données Sentinel-5 / Tropomi, qui montrent la présence de SO2 seulement dans le lobe oriental du panache.

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  2. Bonjour Mr Prival, et merci pour ces remarques tout à fait intéressantes! Personellement j'exclue aussi la dynamique d'écoulement pyroclastique dans la plaine du Danakil. Si de tels écoulements ont eu lieu, c'est à proximité de la zone éruptive puis les cendres auront été transportées par une autre dynamique (qui reste à définir) que celle de tels écoulements. Certaines photos montre une masse qui ressemble aux tempêtes de poussière qui se produisent parfois dans le désert et je me demande si les conditions météo du moment ne permettent pas d'expliquer un tel transport dilué. Pour ma part j’attends le résultat d'analyse de cendres (qui ont été échantillonnées par l'Université de Semera le 24/11) mais je ne serais pas surpris d'apprendre que la composante magmatique (juvénile) soit peu représentée dans le dépôt. Où même que, si elle est en bonne proportion, sa composition rappelle étrangement celle des magma d'Erta Ale. Il est dommage qu'il y ais pas d'infos disponibles, des bases de données accessibles, sur les compositions en majeur et terre rares des laves d'Hayli Gubbi pour les comparer à celles d'Erta Ale. Je pense qu'on sera quand même quelques uns a attendre avec impatience ce type de détails afin de comprendre ce qu'il s'est concrètement passé ce 23/11. Bonne journée à vous en tou cas et merci pour votre intervention.
    Cordialement
    CV

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