Etna, Italie, 3330 m
L'activité éruptive qui a débuté le 08 septembre dans le Cône Nord-Est, puis a pris le relai dans la Voragine voisine le 11 septembre, se poursuit. Elle reste modeste pour le moment, mais elle doit être magique à regarder! C'est en tout cas l'impression que donnent les images réalisées depuis le sommet et transmises par l'INGV dans leur dernier bulletin.
On y voit de belles bulles de gaz exploser au fond de la Voragine, projetant des fragments de toutes tailles (essentiellement lapillis et bombes mais aussi un peu de cendres), ce que l'on appelle d'habitude "activité strombolienne". Tous ces fragments s'accumulent autour du point d'explosion des bulles, formant un cône magnifique, entouré des parois de la Voragine. Un endroit où l'ambiance est tout à fait exceptionnelle. Le plaisir de partager l'image ci-dessous est d'ailleurs la raison principale de ce petit post, car pour le reste, ce type d'activité est classique, fréquent sur l'Etna...Et ailleurs sur Terre.Le cône en formation lové dans la Voragine, conséquence de l'activité strombolienne, le 16 septembre. Image: Boris Behncke/INGV |
Le bulletin des volcanologues précise aussi un détail qui ne manque d'éveiller ma curiosité: la source du trémor, qui était localisée sous la Voragine jusqu'au 14 septembre, s'est décalée le 15 septembre sous le Cône Nord-Est, et à faible profondeur: entre 2700 et 2900 m d'altitude, soit entre 400 et 600 m de profondeur seulement.
À voir dans les heures/jours qui viennent si cela va se traduire par des modifications en surface.
Mise à jour, 19 septembre, 07h09
De nouvelles images ont été réalisées au sommet de l'Etna, montrant l'activité strombolienne, toujours magnifique, et le cône qu'elle construit. En plus de cette phase explosive de l'éruption, une phase d'effusion a débuté, formant des coulées de lave. La place manque dans la Voragine et l’exutoire le plus proche pour ces coulées...c'est la Bocca Nuova. Les coulées de lave cascades donc dans la Bocca Nuova!!! Ce doit être absolument superbe à observer!
Formation d'une coulée de lave depuis la base sud-ouest du nouveau cône de scories, et deux lobes qui cascadent dans la Bocca Nuova: quelle ambiance spectaculaire! Image: Marco Tomasello |
Le moment précis du départ de cette effusion n'est pas connu mais c'est forcément après le 16 septembre: des images ont été tournées ce jours-là, montrant l'explosion des bulles de gaz (activité strombolienne typique) mais pas de coulées.
C'est aussi probablement après le 17 septembre car je ne parvient pas à les voir sur l'image satellite prise ce jour-là par SENTINEL 2.
L'INGV précise que la source du trémor à de nouveau migré, rapidement, passant d'une zone située sous le Cône Nord-Est à un zone située sous la Voragine, toujours à peu près à la même profondeur (400-500 m sous la sommet).
Source: INGV
Nevados de Chillàn, Chili, 3212 m
Cela fait très très longtemps que je n'ai pas posté quoi que ce soit à propos de l'activité sur cet édifice. L'éruption, qui avait concrètement débuté en décembre 2017 par la formation d'un petit dôme de lave (nommé Gil-Cruz), n'a pas cessé. Elle reste de faible intensité, des explosions de petite taille ayant lieu assez fréquemment au niveau du point d'éruption, ce qui ralentit la croissance du dôme. Toutefois ce dernier a bien finit par déborder récemment, sur le versant nord-est. Le faible débit de l'extrusion, et la viscosité modérée-haute du magma lui permettent de s'écouler lentement dans la pente, pourtant raide: quelques mètres par jour, écoulement que l'on voit bien dans le time-lapse ci-dessous.
Le SERNAGEOMIN indique que cette coulée aurait commencé à se former vers le 02 septembre. Sa température de surface est faible: elle ne rayonne pour ainsi dire pas dans la bande 12 des images du satellite SENTINEL, pourtant faite pour détecter les rayonnements infrarouges modérés.
Bien que le phénomène soit lent il faut encore voir si la masse de roche que constitue cette courte coulée est assez stable dans la pente, car un décrochement d'une portion pourrait donner lieu à de petits écoulements pyroclastiques. Heureusement: il n'y pas de zone habitée au pied de ce versant, et la mise en place d'écoulements par effondrement ne poserait donc pas de soucis particuliers.
Affaire à suivre.
Source: SERNAGEOMIN
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