L'Institut de Géophysique du Pérou (IGP) indique depuis le 18 juin que le système volcanique appelé Ubinas montre des signes d'instabilité, ce qui ne s'était plus produit depuis 2016. Le 18 juin un essaim composé de 6 séismes, de faible magnitude et associées à de la fracturation sans mouvements de magma, était ainsi enregistré, avec des épicentre localisé à plus de 7000m de profondeur.
Au cours des jours suivants la sismicité liée à la fracturation a connu un hausse progressive et a été accompagnée par de secousses liées à des mouvements de fluides. Et depuis le 24 juin au matin, une partie des fluides sous haute pression arrive à la surface de la Terre et, sous l'effet de la décompression, se vaporisent, pulvérisant une fraction de roches volcaniques anciennes. La décompression vaporise les fluides, des cendres sont produites au passage donc les deux se mélangent et, pour le dire autrement: des émissions de cendres ont débuté sur l'Ubinas.
Elles se voient aux webcams mais et aussi très bien sur les images du satellite MODIS où les émissions de cendres d'Ubinas font écho à celle du Sabancaya situé à "seulement" 110 km au nord-ouest.
Les émissions de cendres des volcans Péruviens Sabancaya et Ubinas, situés tous deux non loin (tout est relatif) de la ville d'Arequipa. Image: MODIS/NASA |
A l'heure actuelle, il n'y a pas de déformation enregistrée par les réseaux géophysiques dédié et aucun signal thermique n'est détecté. Il semble donc, à priori, qu'il n'y ait pas d'émission de magma en cours mais l'idéal serait d'avoir, à minima, une analyse au moins visuelle, à la binoculaire voire au microscope, des cendres, pour voir si il n'y a pas un peu de magma frais parmi les particules.
Si c'est le cas l'activité pourra être décrite comme éruptive; si les particules ne sont faites que de roches altérées, l'activité ne pourra pas être décrite comme éruptive et le terme "activité phréatique" pourrait coller éventuellement à ce moment-là.
Le niveau d'alerte volcanique est encore actuellement au vert mais les volcanologues ont proposé de le passer au jaune car la population de la petite ville d'Ubinas, située à la base du versant sud-est, dans une vallée encaissée avec des routes difficiles et sinueuses, rend la gestion du risque particulièrement importante. D'autant plus que les volcanologues indiquent clairement qu'ils ne seront pas étonnée si les jours qui viennent voient augmenter les émissions de cendres.
Sources: IGP; MODIS/NASA
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