Erta Ale, Éthiopie, 613 m
L'activité se poursuit, mais elle a pour l'heure déserté le delta de lave édifié aux portes de la plaine sédimentaire.
Les lobes de lave pahoehoe qui se forment depuis décembre ont en effet tendance à se former de plus en plus vers l'amont, à tel point qu'actuellement il n'y a plus de lobe actif sur le delta lui-même. La dernière image satellite en date (19 décembre) permet de localiser précisément les fronts actifs au niveau du tunnel de lave principal, édifié dans le (maintenant ancien) lit d'une petite rivière temporaire. Ils sont apparus suite à un phénomène de rupture ("breakout") qui entraine une vidange du tunnel, et ce sont ces "breakouts" qui se produisent plus en amont en ce moment.
Les zones où se forment les nouveaux lobes de lave pahoehoe remontent de plus en plus vers l'amont en ce moment. Images: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; |
Pour l'heure le débit semble rester assez important malgré tout. Pourtant, cela fait un an pile que cette phase effusive exceptionnelle a débuté: une belle longévité! Mais combien de temps va-t-elle encore durer?
Er puisque c'est l'anniversaire, une petite comparaison d'image prisent les 19 janvier 2017 (peu avant l'ouverture de la fissure) et 19 janvier 2018 depuis l'espace, qui permettent de bien voir la quantité importante de lave apportée.
Er puisque c'est l'anniversaire, une petite comparaison d'image prisent les 19 janvier 2017 (peu avant l'ouverture de la fissure) et 19 janvier 2018 depuis l'espace, qui permettent de bien voir la quantité importante de lave apportée.
L'Erta Ale les 19 janvier 2017 et 2018: trouvez les différences :). Images: SENTINEL2- ESA/Copernicus |
L'ensemble de la zone recouverte par la lave de cette dernière année est d'environ 24 km².
Source: SENTINEL 2- ESA/Copernicus
Nevados de Chillàn, Chili, 3212 m
L'activité se poursuit et le petit dôme de lave continue sa lente, très lente même, croissance. D'après les images satellites il occupait, le 19 janvier, une surface de seulement 1850 m² environ, à peine plus vaste qu'une piscine olympique (1250 m²).
Succession de trois images prisent les 25 décembre 2017, 01 et 19 janvier 2018. Images: SENTINEL2-ESA/Copernicus |
Le suivi de sa croissance est réalisé notamment par le volcanologue Chilien Nicolàs Luengo, qui estimait qu'il était produit par une extrusion très lente, dont il a estimé le débit moyen à un peu moins de 1150 m3/jour sur la période 20 décembre/14 janvier, sur la base de l'nalayse d'images satellites.
La croissance de ce dôme continue d'être perturbée par la mise ne place de faibles explosions, avec projections de blocs parfois hors de l'enceinte cratèrique, et des phases de dégazage intense mais courtes.
Cette activité éruptive reste globalement stable et accompagnée d'une interdiction d'approcher à moins de 4km du sommet. Il ne semble pas qu'elle perturbe la programmation d’événements sportifs d'été sur le domaine de la station de ski qui se trouve à son pied.
Source: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus; Nicolàs Luengo
Kadovar, Papouasie Nouvelle-Guinée, 365 m
L'activité reste soutenue sur l'île-volcan. Les images satellites prisent quotidiennement par les satellites MODIS montrent systématiquement la présence d'un panache important. Les images prisent sur place montrent que deux zones sont toujours actives:
- le sommet de l'ancien dôme, où un panache de cendres est émis
- la côte sud de l'île, où un dôme de lave poursuit sa croissance, les pieds dans l'eau (sauf peut-être son versant nord, qui pourrait s'appuyer sur l'île), une situation peu fréquente.
La photo faite hier, ci-dessous, ne laisse plus de doute quand à la nature de qui se cachait jusqu'à présent sous le panache blanc: c'est bien un dôme, dont la morphologie suggère une magma assez visqueux
La photo faite hier, ci-dessous, ne laisse plus de doute quand à la nature de qui se cachait jusqu'à présent sous le panache blanc: c'est bien un dôme, dont la morphologie suggère une magma assez visqueux
Le nouveau dôme de lave du Kadovar, qui se construit sur le versant sud du stratovolcan (dont seul le sommet sort de l'eau et constitue l'île). Image: Beth Aknonero |
La croissance de ce dôme est bien plus rapide que celle du dôme du Nevados de Chillan: cette extrusion est bien plus dynamique. Le fait qu'elle ait débuté en sous-marin, même sous faible épaisseur d'eau, a permis la mise en place d'une activité phréatomagmatique intense, avec jets de boue. Elle accompagnait la formation du panache blanc très dense, et on la voit sur la fin de la séquence ci-dessous, prise le 18 janvier. Ce sont des gerbes sombres, dites "cypressoïdes", caractéristiques d'une phase dite "surtseyenne" de cette activité.
Une bien belle éruption, modérée mais qui empêchera tout de même pour plusieurs années le retour des insulaires malheureusement.
Mise à jour, 22 janvier, 18h28
Juste une vidéo exceptionnelle qui commence à circuler sur le net. On y voit le dôme, qui est effectivement en appuie sur l'île côté nord, et un peu mieux la morphologie de la zone sommitale. Le sommet de l'ancien dôme est ouvert d'un cratère d'où s'échappe le panache de cendres, et un autre cratère est ouvert juste en-dessous côté sud.
Contrairement à ce que je pensais dans un précédent post: pas d'effondrement de l’ancien dôme visiblement, mas sa morphologie semble avoir été fortement retouchée par l'activité explosive des premiers jours.
Sources: Merci à Shérine France pour le lien vers les images ! Beth Aknonero; third millenium
Bonjour,
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/WlWJzpQz5gc
Un vidéo qui montre à la fois le dôme et le cratère sommital du KADOVAR... En aval de ce dernier, on retrouve la "cicatrice" que tu évoquais dans le post précédent...mais pas sûr qu'il soit toujours actif !
Bonne soirée,
Ah! Je viens de voir ton commentaire!!!! Merci pour le partage du lien, je l'avais trouvée en rentrant du taf hier et mise en ligne dans la foulée avant de faire tout autre chose...
SupprimerCarrément spectaculaire comme vidéo et ça confirme donc un de tes commentaires précédents concernant l'ancien dôme :)