Volcan Agung: émission de cendres aujourd'hui

Aujourd'hui à 17h05 (heure locale) l'activité du volcan Agung s'est traduite, pour la première fois depuis le début de la crise en septembre, de manière visible sous la forme d'une émission de cendres.

Il faut dès à présent signaler que l'activité en question est restée plutôt modeste: de faibles explosions décrites comme phréatiques, donc dues à un déséquilibre du système hydrothermal interne au volcan, sous l'apport de chaleur par le magma visiblement responsable de la crise sismique de septembre-octobre dernier. Elles ont été précédées d'un faible signal sismique lié à la circulation des fluides. Ce n'est donc pas un magma neuf qui compose ces cendres.

Le panache  s'est élevé sur environ 700 m de hauteur au-dessus du sommet (donc un peu plus depuis le fond du cratère où il a pris naissance), se dispersant rapidement.

Le panache de cendres du 21 novembre. Image: auteur non précisé, via PVMBG

Sa faible intensité, qui n'a généré aucun soucis dans les populations proches, ne doit cependant masquer son importance réèlle. Tout d'abord il s'agit de la première manifestation volcanique avérée depuis l'éruption de 1963-1964. Depuis, seule une petite activité fumerolienne avait été observée, en 1989. 

Elle arrive aussi après la très importante crise sismique rappelée plus haut qui, de fin septembre à fin octobre, a alimenté de fortes craintes dans la population. Cette sismicité diminue toutefois depuis fin octobre et semble garder cette tendance.

Enfin, la population sur l'île de Bali est importante et l'activité touristique est une ressource économique essentielle: toute activité volcanique est forcément suivie de près, ses conséquences pouvant être très néfastes.

La crise sismique de septembre-octobre. Image: PVMBG

Dans la presse, un responsable de la gestion des risques indique que l'absence d'activité sismique importante n'empêche pas que le magma puisse être bloqué par le "bouchon" que peut constituer la colonne de magma, partiellement solidifiée, de l'éruption de 1963-1964. La question est alors de savoir si le "bouchon" est très solide, auquel cas la pression pourrait augmenter de manière forte et produire un départ d'éruption intense. Si le bouchon est plus fragile, il peut être fracturé plus aisément, et la pression libérée de manière plus progressive, avec un départ d'éruption moins fort. Il est aussi possible que le magma ne parvienne tout simplement à sortir.

L'émission de cendres du 21 novembre vue de plus près. Image: auteur non précisé, via BNPB

Pour l'heure cette activité ne déstabilise aucune activité économique locale. L’aéroport international a continué de fonctionner sans soucis: il faut dire qu'il est assez loin, à environ 60 km de l'édifice. 

Le BNPB appel au calme (ce qui semble être suivie) et redonne les recommandations de base: suivi des informations officielles par tous les médias possibles, pas d'accès au sommet du volcan, et interdiction d'approcher à moins de 7500 m du sommet.

La situation n'est donc pas critique pour l'heure mais reste surveillée de très près par les autorités, qui maintiennent le niveau d'alerte volcanique à 3.

Sources: PVMBG; BNPB; Liputan 6