27 juillet 2017

L'activité est en légère hausse au Sabancaya

Je n'écris pour ainsi dire jamais à propos de cette activité éruptive, non pas que je ne la suive pas puisque je regarde tous les jours ce qu'il s'y passe, mais plutôt parce que l'activité est très monotone. En effet, depuis mon précédent post (en janvier!!!) et bien les jours se sont suivis...et se sont ressemblé.
Du coup, ça donne une activité éruptive globalement soutenue, explosive, plutôt vulcanienne qui génère de très beaux panaches de cendres, bien chargés. Toutefois au cours des mois on a pu voir s'affaiblir un peu cette activité. Les explosions devenaient parfois moins fréquentes, moins fortes. Les panaches contenaient moins de cendres et s'élevaient moins haut, même si parfois quelques phases pendant lesquelles la tendance s'inversait ont pu être observées.

Depuis le début de mois de juillet les volcanologues Péruviens ont pu tout de même constater une inversion nette de la tendance, qui semble cette fois durer dans le temps. Et cette nouvelle hausse d'activité n'est pas juste superficielle: les paramètres surveillés (sismicité, composition du panache) sont aussi à la hausse: plus de secousses sismiques dites "hybrides" (fracturation des roches + injection de fluides et/ou magma dans les fractures), une quantité de SO2 libéré en hausse elle-aussi. Le tout est à mettre en relation, précisent les volcanologues, avec l'arrivée d'une quantité un peu plus importante de magma neuf, plus riche en gaz. Du coup les explosions sont à nouveau plus fréquentes et les panaches de cendres sont depuis plusieurs jours déjà de nouveau vraiment beaux, certains étant monté jusqu'à plus de 5500 m de hauteur (11 000 m d'altitude, rien que ça). Par contre ils sont suivis de chutes de cendres dans un rayon d'une quarantaine de kilomètres alentours, parfois plus en fonction du vent. Arequipa, pourtant située à plus de 150 km à vol d'oiseau, n'y a pas échappé ces derniers jours par exemple (précisons qui s'est agit de faibles chutes de cendres).

L'un des innombrables panaches de cendres produits par cette éruption, semblable aux autres, quoi qu'assez haut et très riche en cendres. Image: OVI/INGEMMET





Les images prisent par le satellite SENTINEL 2 montrent clairement que c'est la zone nord du cratère qui est la source de ces explosions, seul un évent qui dégaze à haute température se trouvant dans la partie sud. Par contre l'interprétation de l'image n'est pas très simple (résolution pas assez haute et souvent l'éclairage n'est pas idéal). Il semble que la morphologie de la partie nord du cratère ait été progressivement modifiée ce qui semble logique mais c'est ce qu'il se trouve au fond qui n'est pas très net.
On peut noter deux évents au pied de la paroi du cratère où le dégazage et la température du gaz émis sont très élevés. Mais en plein centre du cratère il semble y avoir une zone où la température est relativement élevée (pas trop non plus): il pourrait s’agir d'une petite masse de lave, dont la surface est solidifiée et plus froide, qui obligerait le gaz a s'échapper plutôt à sa base d'où les deux évents cités plus hauts. Toutefois je n'ai clairement pas de certitude quand à cette interprétation. 

La partie nord du cratère du Sabancaya est le siège de hautes températures. Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus

En tout cas, cette activité explosive n'empêche pas les activité quotidiennes des personnes qui vivent à proximité de se poursuivre.





Sources: OVI/INGEMMET; IGP; Youtube; SENTINEL - ESA/Copernicus

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