1 janvier 2017

Premières brèves volcaniques pour 2017: Etna, Sabancaya, Bogoslof et Nyamulagira

Avant toute chose je tiens à vous présenter, pour cette nouvelle année qui commence, mes meilleurs vœux. J'espère évidemment qu'elle sera pleine de belles éruptions, et souhaite qu'elles ne génèrent pas trop de dégâts, et bien entendu pas de victimes. Que cette manifestation naturelle exceptionnelle reste avant tout un spectacle, qui mérite d'être surveillé, observé, décrypté, de mieux en mieux compris et, dans la mesure du possible, anticipé. Quelle reste aussi un exemple concret pour l'humain, le mammifère le plus colonisateur de cette planète, des limites qu'il ne peut ni ne doit franchir, pour sa propre sécurité et sa propre subsistance.



Etna, Italie, 3330m

L'Etna a terminé l'année 2016 avec, comme toujours, les signes visibles d'une activité interne, mais très peu de manifestations externes. Actuellement son système hydrothermal semble connaitre quelques vicissitudes car des émissions de cendres ont été observées à plusieurs
reprises ces derniers jours. Toutes, à ce qu'il semble, ont été  produites au niveau du col qui sépare l'Ancien et le Nouveau Cône Sud-Est.

Émission de cendres le 31 décembre au matin. Image: Radiostudio 7
Pour le moment cette activité reste dans les limites de ce que peut produire habituellement l'activité sur l'Etna entre deux éruptions. Ces émissions de cendres ne sont donc pas des signes précurseurs d'une activité éruptive qui se prépare, mais plutôt les conséquences en surface d'une instabilité dans la partie superficielle des conduits d'alimentation, ce qui explique qu'il s'agit de phases généralement courtes.
Pour autant, on n'est jamais à l'abri d'une surprise, mais le trémor reste stable et ne semble rien présager de particulier à court terme.

Sources : INGV-Radiostudio 7

Sabancaya, Pérou, 5967 m

L'activité se poursuit et, d'après les données géophysiques (sismicité, déformation) et géochimiques (composition des gaz du panache) récoltée, semble même augmenter depuis le 21 décembre. Cela se traduit notamment par une activité explosive légèrement plus forte, avec des panaches dont la hauteur à pu dépasser les 4000m ces derniers jours (du coup leur altitude à dépassé les 10 000m).
Sur la forme, le style de cette activité éruptive n'a pas changé: toujours uniquement explosive avec la mise en place de panaches de cendres plutôt fréquents.

Les changements constatés sont interprétés comme l'arrivée d'un peu plus de magma vers la surface et, sur cette base, les volcanologues ne peuvent exclurent que cette activité ne devienne encore un peu plus intense à court-moyen terme. De fait ils ont demandé à ce que le niveau d'alerte volcanique soit élevé à l'orange et à ce que la zone d’interdiction d'accès soit de 12 km (c'est énorme) autour de l'édifice.



La situation est donc à suivre de près.

Sources: OVI/INGEMMET; Photovolcanica

Nyamulagira, République Démocratique du Congo, 3058 m
 
L'activité sur le Nyamulagira semble s'être calmée. Les différentes sources satellites ne montre en effet plus les signaux thermiques, qui étaient apparu timidement fin novembre pour s'accentuer courant décembre. Le MIROVA n'en a plus détecté depuis le 25 décembre et les données satellites récoltées par SENTINEL 2 ne permettent plus de voir non plus cette émission de rayonnements thermiques (infrarouges).

Au 19 décembre il n'y avait déjà plus d'émissions de rayonnements thermiques: l'activité semble donc avoir cessé. Image: données SENTINEL2-ESA/Copernicus; Composition: Culture Volcan

Sources: MIROVA; SENTINEL 2-ESA/Copernicus

Bogoslof, Etats-Unis, 150 m (à priori)

L'activité sur l'île n'a plus atteint pour le moment les pics d'intensité qu'elle a connu lors des explosions des 21 et 26 décembre mais pour autant une activité explosive se poursuit. La dernière pour l'année 2016 s'est produite le 30 décembre à 22h30 (heure locale; ou 07h30 TU le 31 décembre, au choix). Le panache produit a généré, comme la majorité de ceux qui l'ont précédé, des éclairs qui ont pu être détectés par des capteurs distants, et les satellites ont pu aider à le repérer, grâce à une atmosphère plutôt dégagée.
 
Le panache de cendres produit par l'explosion du 30 décembre. Image: Himawari8 - NOAA-CIMSS
Pour le moment les données récoltées par les appareils distants, qu sont sensé surveiller d'autres volcans (Okmok et Makushin) semblent indiquer qu'une activité se poursuit sur l'île, pas assez intense pour être vue depuis l’espace. Toutefois les perturbations atmosphériques brouillent ces signaux et ne permettent pas une lecture claire et précises. Constatant que les explosions assez forte ne se produisent pour le moment qu'à un rythme plutôt faibles ( plusieurs jours d'écart entre chaque, ils ont décidé de maintenir le niveau d'alerte aviation au rouge au lieu de le redescendre à l'orange, la prochaine explosion pouvant survenir dans un délai court.
En tout cas cette activité semble avoir très profondément modifié la morphologiede l'île, ce qui semble avoir déjà été le cs à plusieurs reprises dans le passé. Cela tient en premier lieu au fait que la quasi totalité de la partie émergée de ce volcan affleure à peine hors de la surface et est constituée essentiellement de roches friables (dépôts de cendres et autres fragments de lave). Les processus éruptifs sont dès lors facilement destructeurs, tout comme l'érosion, vraisemblablement très efficace.
 
Carte des nouvelles côtes de l'île-volcan Bogoslof. Image: AVO/USGS
 
La situation est évidemment surveillée de près par les volcanologues américains qui, en outre, sont dépourvus d'instruments pour sa surveillance.

Sources : AVO/USGS; Himawari8 via NOAA/CIMSS

1 commentaire: